Applications mobiles : personne ne veut payer !
[...] Face à une telle fragmentation d'un écosystème immature où règne la gratuité, face à la multiplication des standards des applications, très liées à tel ou tel fabricant, les principaux opérateurs, tentant de reprendre la main, ont annoncé, lundi à Barcelone, une nouvelle alliance sous la forme d'une plateforme commune [...]
L’App Planet règne et les opérateurs sont forcés de s’unir!
App’ store mania, app’ gold rush, App’ Planet… Cette année à Barcelone, “le monde du mobile n’est plus dominé par les opérateurs de téléphonie, mais bien par les app’stores”, résumait aujourd’hui, à la tribune du Congrès mondial des mobiles, Eric Duprat, de Paypal. Â
“L’app’store est bien le dernier modèle économique”, ajoutait Christos Georgiopoulos d’Intel, mais rares sont ceux qui gagnent de l’argent!
18 mois, après le lancement de l’app’ store d’Apple (comme toujours, absent à Barcelone), les professionnels dénombrent aujourd’hui pas moins de 48 app stores différentes! Outre Apple, les leaders du marché sont bien sûr les applications d’Android (Google) et de RIM (Blackberry), de Windows (Microsoft), mais aussi de fabricants de téléphones comme l’Ovi de Nokia ou celle de Samsung, ou encore celles des opérateurs de téléphonie (AT& T, Vodafone, Orange…). Tout le monde ou presque y est ! Nokia comptabilise actuellement à elle seule un million de téléchargements par jour!
Face à une telle fragmentation d’un écosystème immature où règne la gratuité, face à la multiplication des standards des applications, très liées à tel ou tel fabricant, les principaux opérateurs, tentant de reprendre la main, ont annoncé, lundi à Barcelone, une nouvelle alliance sous la forme d’une plateforme commune, baptisée “Communauté des grossistes en applications” pour tenter d’harmoniser un tant soit peu ce nouvel environnement par des standards communs plus ouverts.
Car c’est bien l’accès à l’internet mobile, le nouvel eldorado des données, qui est au centre de la nouvelle bataille. L’enjeu, grossièrement, c’est: “tout ce que je faisais à la maison, je vais pouvoir bientôt le faire en déplacement!”.
Avec à la clé, une énorme menace qui, comme pour la musique ou la presse, pointe le nez: “les applications mobiles ont tendance à répliquer ce qui se passe sur le web. Personne ne veut les payer!”, déplore Caroline Lewko, responsable du projet WIP (wireless industry partnership). Sauf quelque fois à Apple !
Or aujourd’hui, 65% de cet internet mobile passe par l’iPhone (qui ne représente que 11% des ventes de téléphones) ! et Android de Google jouit du même type de ratio, raconte Rick Halton de HP. Et, d’une manière générale, 80% des applications sont gratuites.
“L’iPhone est aujourd’hui synonyme de smart phones, or les gens ne savent pas qu’il y a un choix énorme ailleurs! “. “Apple dicte sa loi sur le système de paiements”, entend-on à Barcelone.
D’où le branle bas de combat général et les appels à des systèmes ouverts pour lutter contre la fragmentation des canaux de distribution, des chaînes, des widgets et des “applications natives”! Des opérateurs, comme le norvégien Telenor, mettent à disposition des développeurs, leur APIs et cherchent à les harmoniser. De même, au Canada, l’initiative OneApi prend de l’ampleur. Intel a aussi annoncé au CES en janvier l’ouverture de son AppUp Center. Une autre initiative collaborative sur les applications s’est aussi lancée lundi à Barcelone: NN4D.
Le secteur des applications mobiles est d’ailleurs l’un des seuls en capacité actuellement de lever des fonds, estimaient plusieurs capital risqueurs américains. Les domaines jugés à fort potentiel sont ceux de la productivité, de la sécurité et du paiement par mobile.
C’est l’appli gratuite de mise en forme SmartRunner qui a remporté lundi Barcelone le concours Vodafone 360 App Planet de la meilleure application.
D’autres apps à succès souvent très lucratives ont été citées lundi à la tribune: “tap tap revenge” de Tapulous, celles de Backflip Studio ou de Zynga.
Et comme pour la musique ou la presse, c’est le modèle freemium qui a la cote aujourd’hui. Et comme pour la musique ou la presse, le secteur est déjà confronté à une surabondance de contenus (150.000 apps !) qu’il faut trier et éditer.
> Article initialement publié sur AFP-MediaWatch
> Photo de une FabioHofnik sur Flickr
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