#RSF et le web : histoires de « libertés »
Dans le rapport annuel sur la liberté de la presse, le Web a désormais voix au chapitre des atteintes à la liberté, aux libertés individuelles. Le nombre de blogueurs enchristés est en constante augmentation. Cyberdissidents et internautes derrière les barreaux : le web est de plus en plus sous coupe réglée.
Dans le rapport annuel sur la liberté de la presse, le Web a désormais voix au chapitre des atteintes à la liberté, aux libertés individuelles. Le nombre de blogueurs enchristés est en constante augmentation. Cyberdissidents et internautes derrière les barreaux : le web est de plus en plus sous coupe réglée.
108 : nombre de dissidents en taule pour avoir osé s’exprimer dans un monde 2.0 ne connaissant pas le nom démocratie. Depuis 2002, Reporters Sans Frontières tient à jour la liste des internautes revendiquant une opinion allant à l’encontre des régimes sous lesquels ils vivent.
La liberté d’expression quasi-totale que l’on trouve sur le Net reste pour beaucoup une utopie, un impossible, du fait de la surveillance extrême mise en place par de nombreux états.
En 2009, 151 citoyens ont été victimes de censures gouvernementales, puis arrêtés. La criminalisation de la libre parole sur le Net est de plus en plus réelle. L’Iran, La chine, l’Egypte, la Birmanie, le Vietnam, l’Azerbaïdjan, le Maroc sont en tête de liste des régimes préférant utiliser le web à des fins d’épuration intellectuelle.
Exprimer une opinion divergente dans ces pays dont certains sont prétendument démocratiques, le Maroc par exemple, revient à prendre le risque majeur de finir au fond d’une geôle pour apprendre le sens du mot “obéissance”, de ce que signifie “liberté”, liberté au sens dictatorial ou impérial. Ce qui souvent revient au même dans le cas de Mohammed VI, ami des démocraties occidentales et du commerce touristique. Déranger le calme de ce type de régime ou porter atteinte à l’image du dirigeant, potentat local omniscient et omnipotent, devient synonyme de discrimination. La contestation n’a pas lieu d’être. La liberté d’expression : n’en parlons pas.
» Kareem Amer, en taule en Egypte, nouveau procès en appel refusé.
» Zarganar : trente-quatre ans à passer dans les geôles Birmanes.
» Hu Jia et Liu Xiaobo, Wu Yilong: blogueurs : en prison en Chine.
» Nguyen Trung et Dieu Cay : emprisonnés par le régime Vietnamien.
» Adnan Hadjizade et Emin Milli, deux ans de prison en Azerbaïdjan pour avoir émis quelques caricatures de la caste politique au pouvoir.
» El Bachir Hazzan : prison depuis décembre dernier au Maroc.
Et la liste est longue encore des prétendus dissidents. Les Iraniens défendant la démocratie sont, eux, assassinés. Omidreza Mirsayafi tenait un blog sur la musique traditionnelle persane… mais de temps en temps, des satires émaillaient son blog. Condamné à mort pour avoir voulu s’exprimer librement.
De plus en plus de pays censurent le web ; outre ceux déjà cités, il convient d’ajouter la Tunisie, la Thaïlande, l’Arabie saoudite et l’Ouzbékistan. L’internet turkmène, encore une grande démocratie, reste sous le contrôle de l’État, la Corée du Sud allongeant la liste…
Le web 2.0 devient de plus en plus souvent une taule 2.0, ou deux poings à zéro dans la tronche des blogueurs. Voir l’évolution des pays démocratiques comme la Corée du Sud maintenant à tort en détention un Coréen ayant critiqué sur son blog la situation économique et politique catastrophique de son pays donne une idée des combats qu’il nous reste à mener pour que cette sphère de libertés phénoménales ne deviennent pas un monde de mises en taule potentielles.
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