Coucou les .lol, .meme, .viking…
Sur Internet, les .com, .org et autres .net devraient avoir très bientôt de nouveaux copains. Aujourd'hui au nombre d'une vingtaine (à côté des quelques 200 noms de domaines nationaux tels que le .fr), ces noms de domaine dits "du premier niveau" devraient prochainement s'élargir à quelques milliers de nouvelles extensions.
L'ICANN, l'organisme en charge de l'attribution et de la gestion de ces noms de domaine, a présenté aujourd'hui la liste des candidatures pour l'obtention de ces précieux sésames. Imaginez : ils permettent à une marque de poser son sceau sur le réseau, via par exemple un .sfr ou .loreal. Mais cet élargissement permet aussi à des organisations de prendre le monopole de noms de domaines d'ordre beaucoup plus général et de portée donc bien plus large. Ainsi, Google prétend obtenir le monopole du .lol et du .meme. D'autres convoitent le .unicorn ou le subtil .sucks. Le .kids est également disputé. Plus surprenant, le .porn n'est réclamé que par une société, l'ICM Registry, déjà en charge du .xxx.
Au palmarès des plus demandés, le .home et le .inc se tirent la bourre, suivis de près par le .books et le .blog. Viennent ensuite les .music et .movie. Et même si Internet n'est qu'amour, le .love ne fait l'objet que de sept demandes.
A côté de marques voulant réserver le nom de domaine correspondant à leur nom, on retrouve plusieurs demandes émanant des géants Google (pas moins de 101 demandes) et Amazon (76). Ces derniers se trouvent en concurrence sur des extensions comme .you, .app, .book, .play, .show, .buy, .cloud, .dev, .map, .free, .drive, .mail ou encore le .wow. Tout à sa volonté de sécuriser des noms de domaines sympathiques, Amazon essaye également de déposer le .joy, le .smile ou encore le plus frenchy .moi.
En tout, 1931 demandes ont été déposées. Le tout pour la bagatelle de 185 000 dollars par demande, rien que pour participer au dépôt des candidatures. Les heureux élus devront ensuite compter 25 000 dollars par an pour conserver leur précieux .quelquechose.
L'opération est donc lucrative. Et critiquée par certains observateurs, comme Louis Pouzin, que l'on présente comme l'un des pères fondateurs de l'Internet en France. "La politique de l'ICANN est d'accroître ses revenus en mettant sur le marché des extensions génériques de noms de domaines [...], dont le coût est considérablement plus élevé que dans le système actuel", déclarait-il dans une interview au numéro 59 d'Edition Multimedi@.
Pour l'heure, les candidatures sont à l'étude, au moins jusqu'à fin novembre. Mais celles qui seront retenues ne se retrouveront pas immédiatement sur le Net, l'ICANN ne traitant que 500 à 1000 cas par an. En clair, on ne devrait pas les voir avant fin 2012, dans le meilleur des cas, traîner sur les Internets.