[ITW] Bent Objects, le retour
Le déjanté Terry Border livre une nouvelle fournée de ses "bent objects", petits objets du quotidien détournés et mis en scène dans des situations cocasses. Entretien.
Vous vous souvenez de la première version des Bent Objects par Terry Border ? L’artiste est de retour avec une nouvelle série d’objets de la vie quotidienne détournés, à l’aide d’un simple petit fil de fer et de beaucoup d’imagination. Tout a commencé sur un petit blog. Les Bent Objects sont aujourd’hui un phénomène international, repris à la télévision, dans la presse ou sur les sites Internet de nombreuses publications. Entretien avec le créateur du phénomène.
J’ai démarré en 2006, l’âge d’or pour les blogs. Les gens étaient encore enthousiastes à l’idée de publier plus de 140 caractères. Je me suis dit que j’allais publier quelques objets avec des fils de fer histoire de pouvoir me payer des cafés. A l’époque, j’étais boulanger. J’avais fait de la photo publicitaire, mais j’avais démissionné quelques années auparavant. Je n’aimais pas l’ensemble du processus.
Un jour que je marchais dans un parc, une main géante venue des nuages m’a pointé du doigt. J’ai tiré dessus jusqu’à ce qu’un son profond furieux gronde à travers l’atmosphère. Ce fut un jour intéressant, mais ça n’a pas de rapport avec Bent Objects. En gros, le fil de fer est pas cher. Et les objets ordinaires non plus. Combiner ces deux choses pour m’amuser évite de me stresser, contrairement à d’autres tentatives qui me coûtent pas mal d’argent.
“J’ai toujours vu les objets comme ça”
Mon processus créatif est le suivant:
(a) Regarder un objet.
(b) Cet objet me rappelle quoi ? Quelle personnalité a-t-il ?
(c) Ajouter un peu de fil de fer pour l’amener à la vie.
(d) Le photographier de façon à ce qu’il communique mon idée.
Je n’essaye pas toujours d’être drôle. Mais parce que mon matériel est ce qu’il est, le produit fini est toujours vu comme comique, et il n’y a pas moyen de contourner ça. Je ne suis pas quelqu’un de sérieux, et ça se voit dans mon travail, même si je n’essaye pas d’être “drôle”. C’est sûrement une bonne chose, parce que l’humour, que je m’efforce d’en faire ou pas, a conduit les gens à partager mon travail, et je ne vais pas imposer aux gens une manière de l’interpréter.
En fait, j’ai toujours vu les objets comme ça. Mais depuis que je bosse sur Bent Objects, je peux montrer aux autres comment je pense aux choses. C’est probablement très étrange, mais je suis reconnaissant d’avoir trouvé des gens qui apprécient cette façon de voir.
Parle d’amour
Dans une certaine mesure, cela a formalisé mes tendances parfois étranges. Avant, certains aspects de ma personnalité étaient vus comme décalés, ou pas assez sérieux. Mais dès que vous pouvez faire de l’argent avec votre point de vue, vous êtes vu comme “brillant” et “excentrique”. Non plus comme un outsider. Vous êtes validé parce que vous avez fait de l’argent avec vos idées.
Le nouveau livre est assez similaire au premier, mais un peu plus cohérent. Il parle d’amour, et des relations entre être humains. L’ajout de texte est une idée de mon éditeur : si j’avais pu décidé, j’aurai laissé les gens deviner !
J’ai vécu dans l’état d’Indiana avec ma femme et mes filles. Et deux chats. J’aime bien regarder les émissions de télé sur la cuisine, visiter les musées et recevoir des chèques.
Sans Internet, jamais je n’aurais continué ce travail. C’est vrai, mes photos sont devenues virales parce que des gens les ont partagées sur des blogs ou par mail. Mais avant, les commentaires sur mon blog ont été aussi importants dans la création même des Bent Objects. Ma ville, Indianapolis, a récemment découvert mon travail. La plupart des visiteurs de mon blog proviennent de Londres, New York, ou d’autres endroits éloignés.
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