Paris: un pas vers l’opendata
Il était question de libération des données au Conseil de Paris aujourd'hui. Preuve que le sujet intéresse au-delà des cercles geeks. Pourtant, nombre de questions restent en suspens.
Ce 8 juin 2010, a été adoptée une résolution sur la diffusion des données publiques, lors du Conseil Municipal de la ville de Paris.
Le projet de délibération était porté par Jean-Louis Missika, adjoint PS au maire de Paris chargé de l’innovation, de la recherche et des universités.
Les échanges qui ont précédé cette adoption ont été nourris. Ils ont porté sur les atouts d’une politique d’ouverture des données : apporter plus de transparence, renforcer la démocratie, stimuler l’innovation, générer des initiatives citoyennes.
D’une telle politique, les élus favorables au projet espèrent qu’elle aboutira à l’émergence de nouveaux services pour les Parisiens. Ils s’appuient pour cela sur l’exemple des villes de New York, Vancouver, Londres et San Francisco qui ont mis à disposition librement des catalogues de données publiques.
Le texte adopté consacre un petit pas vers l’ouverture des données, sans pour autant entériner un vrai mouvement vers l’opendata.
En particulier, les statuts des futures licences encadrant les données mises à disposition restent flous : « des contrats de licences types seront étudiés pour chaque type de données » (selon les termes utilisés dans le délibéré adopté), ce qui laisse la porte ouverte à une éventuelle commercialisation de certains sets de données, à côté de bases libres.
Cette ente-deux a été intégré à la délibération initiale suite à un amendement suscité par l’association Regards Citoyens. Le projet initial prévoyait en effet “l’établissement d’un modèle de valorisation des données à forte valeur économique”. On était bien loin des critères de l’open knowledge.
Pour le moment, le texte voté lors du Conseil Municipal oblige simplement la Ville de Paris à étudier comment mettre en œuvre une telle politique de données ouvertes. Des études sont déjà en cours sur les contraintes techniques et juridiques et la sensibilisation des services de la Mairie.
Cela constitue déjà une belle avancée, mais il reste encore bien des questions sans réponses: les formats seront-ils standardisés ? les données seront-elles sémantisées ? quels dispositifs seront mis en œuvre pour inciter les citoyens à créer des applications ? une plateforme centralisée de mise à disposition de données sera-t-elle mise en place ? qui va se charger de la collecte, de la mise à jour et de la standardisation des données ?
Des questions qui commenceront à trouver leurs réponses dès la fin 2010, avec un premier lâcher de données doublé d’un concours.
Nous reviendrons sur ce sujet dans les prochains jours, en collaboration avec Regards Citoyens.
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> Illustration CC Flickr par Eric Fischer
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