La révolution en marche
Séquence Barak Obama élu Président des USA à la suite d’une campagne d’un nouveau style et affichant ses convictions et ses priorités : green economy, soft power, fermeture de Guantanamo etc… Faillite de Lehman Brothers, de General Motors, Chrysler, nationalisation de AIG… Inquiétude (bientôt panique après un long sommeil ?) chez les industries d’éditions qui devront s’adapter [...]
Séquence
Barak Obama élu Président des USA à la suite d’une campagne d’un nouveau style et affichant ses convictions et ses priorités : green economy, soft power, fermeture de Guantanamo etc…
Faillite de Lehman Brothers, de General Motors, Chrysler, nationalisation de AIG…
Inquiétude (bientôt panique après un long sommeil ?) chez les industries d’éditions qui devront s’adapter ou disparaitre au profit de nouveaux opérateurs.
La chaîne de production de contenus papier a du souci à se faire, c’est à dire : les industriels du papier, les éditeurs (presse et livres), les diffuseurs, les distributeurs, les libraires, les points de vente. Cela fait du monde.
D’un autre côté, on assiste ébahi à la montée irrésistible de Google qui met sur le marché une innovation par mois ou par semaine, tous les autres courent derrière.
J’hésite à citer cet autre exemple, mais je crois aux symboles et après tout le sport est une économie à part entière :
sur un mode mineur, mais symbolique GP Brawn, une écurie de F1 sauvée de la débâcle en début de saison, sans moyens, fait la nique aux Ferrari, Mac Laren, BMW. GP Brawn a gagné 4 des 6 premiers GP et a fait 2 doublés, cela ne s’est jamais vu depuis 50 ans.
Les modes de conception et les capacités d’adaptation aux règlements sont à l’origine de ce succès. Par ailleurs, les Grands Prix européens sont menacés.
De plus en plus les instances dirigeantes de la F1 se tournent vers les pays du Sud.
Quelque chose qui ressemble à une révolution est en marche. Le mouvement s’étend à tous les domaines et s’accélère.
Il ne s’agit de la révolution “mythologisée” par les nostalgiques de 1789 ou de 1917.
Mais une révolution de la civilisation dans laquelle le monde entier est engagé, sans qu’il y ait de points de repères fiables.
Référence
Ce qui ressemblerait le plus à cette mutation est la Renaissance européenne.
Les féodaux perdirent leur pouvoir et leur droits, les évêques furent contraints d’accepter un renouvellement complet des conceptions
religieuses et philosophiques.
Une classe apparut en Europe et allait s’imposer : la bourgeoisie.
Les états nationaux allaient naître.
La société mondiale
La société mondiale va se remodeler. Elle sera composée d’entités régionales puissantes EU, USA/CA, Amérique du Sud, Chine, Inde, Afrique qui va trouver sa voie.
La Turquie, l’Ukraine, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie vont faire des choix qui les feront rejoindre les entités pré-citées.
Le grand point d’interrogation reste le Moyen-Orient où les tenants des cultures arabo-musulmannes sunnites et chiites, les chrétiens d’Orient, Israël et l’Iran se déchirent. Tout ce monde arrivera-t-il à s’entendre, se respecter et au bout du compte former un ensemble économique et culturel cohérent et pacifique ?
Il faut y croire et ce n’est peut-être pas si loin que cela.
Il existe aussi de grands dangers immédiats : l’Asie centrale, l’Afghanistan, le Pakistan.
Il ne faut pas non plus négliger l’impact que pourrait avoir les crispations locales, par exemple en Belgique une impossibilité pour les Wallons et les Flamands de continuer à vivre dans un même pays.
Au Royaume Uni, la tentation d’un repli insulaire en apparence protecteur. Dans le monde, il y a beaucoup de points de conflits : Cachemire, Tibet, Congo, Rwanda, Mexique etc…
Souvent défensifs (économies et identités menacées) ces conflits peuvent embraser une région, déséquilibrer un ensemble stable et de proche en proche ruiner les espoirs nés de la mondialisation positive.
Les substrats
Les points d’accord, de consensus de la mondialisation positive pourraient être définis de la façon suivante : libéralisme économique (avec modération régionale), adhésion aux droits universels (des personnes, des peuples, des religions), économie verte, diffusion et circulation libres des données numériques, accès aux sources brutes et aux originaux authentiques.
Internet est central dans cette affaire. Il peut devenir le lieu des manipulations les plus dangereuses ou celui des prises de conscience lucides et salutaires, j’allais dire salvatrices.
Dans ce domaine, les plus avancés des technophiles et les producteurs de contenu ont une grande responsabilité. L’enjeu est considérable.
La façon de penser et de représenter le monde change à une vitesse très élevée.
Les sorties de route sont possibles, probables. Locales ou régionales.
Des conflits peuvent éclater tant les intérêts des uns sont menacés par de nouveaux venus : nouveaux acteurs économiques, culturels, sociaux, intellectuels, spirituels même.
Autre danger : les peurs
La lutte contre les charlatanismes de tous poils, les exploitations des peurs, qu’elles soient justifiées ou irrationnelles, est prépondérante.
Une chose est sûre : cette “bataille” essentielle (au vrai sens du mot) aura lieu sur internet.
De la même façon qu’on ne décrète pas une révolution, il n’est pas possible d’en arrêter le cours.
Les contre-révolutions existent, les restaurations aussi.
Mais la révolution dont nous vivons les débuts a ceci de très particulier qu’elle est décentralisée et présente dans le monde entier.
Les nouvelles technologies en sont le puissant moteur, je peux me sentir en communauté de pensée avec un hindou de Calcutta, un musulman de Djakarta ou de Ouagadougou, un athée de Montréal, un catholique de Palerme, un protestant de Bâle ou de Boston.
Nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes convictions fondamentales. A savoir un progrès de l’humanité fondée sur le respect, l’écoute et la volonté d’avancer dans un monde plus écologique, plus équitable.
Les principes idéaux
L’histoire nous montre que les révolutions dérivent souvent. Mais pas toujours. La chute de l’URSS ne s’est pas si tragiquement passé qu’on aurait pu le craindre. Sauf pour les Tchétchènes.
Ferons-nous des progrès dans ce domaine ?
Pour nourrir cet espoir, il faut que toutes les personnes (jadis on disait de bonne volonté) se sentent concernées. L’un des pièges est le radicalisme.
Il pourrait s’avérer nécessaire de circonscrire, aussi pacifiquement que possible, les incendies allumés par les fondamentalismes de tous bords (nourris des réactions négatives à la mondialisation).
Une révolution presque calme, pacifique, voilà qui serait vraiment nouveau et signe d’un vrai progrès de l’humanité.
Doux rêve, irréalisme, angélisme peut-être, mais peut-être pas. C’est à chacun d’en décider et d’oeuvrer dans le sens de l’intérêt du monde et de ses habitants (tous, nous).
Dominique Nugues est éditeur du Présent de Dieu, plus récent article : Obama et Dieu
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