Met ton doigt ou j’ai mon doigt
J’ai eu du bol cette semaine. Figurez-vous que je n’avais pas trop la pêche. Une sorte de blues teinté d’aquoibonisme. Faut dire que vous m’aviez pas aidé. L’ennui naît de l’uniformité dit-on. Et peut-être de la répétition… Et des vacances de Pâques ? Et puis soudain, le miracle. Un article, « La Toile contre la Politique [...]
J’ai eu du bol cette semaine. Figurez-vous que je n’avais pas trop la pêche. Une sorte de blues teinté d’aquoibonisme. Faut dire que vous m’aviez pas aidé. L’ennui naît de l’uniformité dit-on. Et peut-être de la répétition… Et des vacances de Pâques ?
Et puis soudain, le miracle. Un article, « La Toile contre la Politique ? », signé par Cédric Biagini. Mais pas sur un blog évidemment. Dans un vrai journal en vrai papier : le numéro d’avril du mensuel « Décroissance »*. Un bonheur. Extraits :
« Les milieux contestataires ont imposé l’idée que pianoter derrière un écran pour diffuser sur Internet était une pratique subversive. Les mouvements conservateurs tendant à reconquérir ce terrain, il est temps de mettre à bas ce mythe de la communication. Les militants passent un temps croissant vissés devant leur ordinateur à faire circuler des informations et à s’écharper sur des forums avec une violence que l’absence de liens véritables permet. Une information chasse l’autre dans un ballet sans fin qui donne le tournis… et de nouvelles raisons de s’inquiéter et de s’indigner.
Cette obsession de l’information libératrice postule qu’il suffirait d’être au courant des horreurs du monde pour les combattre. Le rapport de force politique ne se crée pas devant un écran… ».
Bon d’accord, arrêtez de couiner, j’arrête.
Je m’attendais à voir ce texte blasphématoire massacré par la toile. Il n’en a rien été. Les commentaires nombreux ont été le plus souvent argumentés et pertinents, comme si Biagini avait mis le doigt là où ça fait mal.
C’est vrai qu’en ce moment, vous les blogueurs semblez vautrés dans une introspection pascale (ou pascalienne, c’est selon) : sommes nous utiles ? Efficaces ? Et si nous ne sommes ni l’un ni l’autre, sommes-nous au moins lus ? Un peu ? Et par qui ?
Hein ? Par qui ?
Diantre ! Seriez-vous en passe de redécouvrir la lucidité ? Dire qu’il aura fallu pour cela, une fois de plus, un journaliste à l’ancienne. Le plus drôle, c’est qu’il parle de vous dans un journal qui s’appelle « Décroissance ». Un visionnaire, je vous dis !
Le mulot (Vendredi hebdo)
en exclusivité pour owni
« Il déteste Internet et il vous déteste »
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