OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 [live-blogging] #7sept: Manifestez-vous! http://owni.fr/2010/09/06/7sept-manifestez-vous/ http://owni.fr/2010/09/06/7sept-manifestez-vous/#comments Mon, 06 Sep 2010 19:17:47 +0000 Admin http://owni.fr/?p=27126 Ce que nous sommes en train de faire:

  • Nous continuons le live-blogging de cette journée afin de garder en mémoire le plus pertinent (cf. ci-dessous).
  • Nous allons crowdsourcer crowdourçons la réalisation d’une base de données et développons une application permettant de géolocaliser les différentes manifestations et le nombre de manifestants.
  • Nous sélectionnons les meilleures photos twittées ainsi que les nôtres pour en faire un diaporama qui sera actualisé ces prochains jours.

Photos, licence CC par Rémi Vincent pour OWNI

Ce billet sera actualisé tout au long de la journée du 7 septembre

[22:03] Vu de la Grèce

Pour clore ce live-blogging, la Grecque Elina Makri, blogueuse sur Café Babel, nous explique comment les médias grecs ont évoqué notre journée de grève, eux qui connaissent une crise beaucoup plus grave que la nôtre et ont battu à de nombreuses reprises le pavé pour s’opposer au plan d’austérité, des manifestations qui ont parfois dégénéré. “Même si la situation reste chaude en Grèce à cause des mesures d’austérité -’du jamais vu’, jusqu’à maintenant les médias n’ont pas encore fait le parallèle entre les événements dans les deux pays. Cependant à la télévision, il y a toujours des personnes invitées aux panels qui disent : “Eh ! Vous voyez ce qui se passe en France maintenant !”
La grève n’intéresse pas beaucoup les médias, car notre actualité est chargée. Hier soir le Premier ministre Papandreou a annoncé un remaniement ministériel. De plus aujourd’hui nous célébrions un triste anniversaire, l’attaque terroriste d’Istanbul de 1955 contre des Grecs. Certains médias en ont parlé toutefois. Ainsi selon le journal Ethnos, c’était l’une des manifestations les plus massives de la présidence de Nicolas Sarkozy  a eu lieu aujourd’hui. Même si les démonstrations a travers le pays ont eu comme cible la réforme des retraites, l’attitude du Président français envers les Roms et les accusations d’implication dans des scandales ont amplifié les protestations.”

[20h55] TF1 de partie, refus de l’affrontement : Thibault attend de parler à Sarkozy et Woerth s’accroche à sa légitimité disparue

Exercice rare pour le 20 heures : Bernard Thibault a enregistré son interview avec Laurence Ferrari en avance. Pas pour assister à la réunion qui décidera des suites du mouvement, mais pour ne pas croiser Eric Woerth : « celui qui arbitre, c’est Nicolas Sarkozy, expliquait sans détour le patron de la CGT qui annonce 2,735 millions de manifestants dans les rues de France en ce jour. Il va devoir réfléchir à la situation nouvelle créée par les manifs. » Ligne officielle des syndicats depuis l’interview accordées aux Echos vendredi dernier : les centrales nient désormais le poids d’Éric Woerth dans les négociations, considèrent les échanges avec lui comme factices… Dans l’attente d’une confrontation avec le décideur de la réforme, le vrai, le président de la République, Thibault, avec l’aplomb que lui ont conférés les reportages épatés par la manifestation du JT de la première chaîne, « n’exclut rien », pas même la grève générale. Dans l’après-midi, il avait fait part de sa réserve sur cette option. Les chiffres de participation ont donc débloqué de nouvelles perspectives chez les partenaires sociaux.

Pour le ministre du Travail, rien ne semble avoir changé. Il ne nie pas l’importance de la manifestation, non, reconnaît même qu’elle a atteint l’ampleur de la dernière réforme des retraites, menée par François Fillon en 2003. Mais il a trouvé son nouveau refrain, sa ligne, également défendue par le Premier ministre et son homologue en charge des fonctionnaires : sa réforme défend une politique « de solidarité ». Reprenant une à une les critiques de la gauche et des syndicats sur le projet, il a ressassé les points sur lesquels le projet s’attardait, « il y a déjà beaucoup dans ce texte sur la pénibilité », s’est-il défendu. Autre refrain entamé à l’Assemblée nationale pendant les questions au gouvernement : cette réforme a été faite « dans tous les autres pays du monde » et la pénibilité y est prise en compte comme nulle part en Europe. Le ministre a tout de même promis des propositions « toujours vers les plus précaires ».

Reste à savoir qui fera les dites propositions : Woerth a déclaré avoir été contacté par le président de la République ayant demandé à le recevoir, accompagné de George Tron et de François Fillon en amont du conseil des ministres, demain, mercredi 8 septembre. A l’occasion de cette réunion, Nicolas Sarkozy fera un point avant des déclarations sur ce dossier.

Malgré des tentatives désespérés de balayer les questions étonnamment insistantes de Laurence Ferrari, Éric Woerth n’a pu éviter d’évoquer l’affaire Bettencourt, « une campagne » qui, depuis trois mois, « livre [son] nom en pâture ». Rappelant le soutien que lui ont témoigné ce jour les députés UMP, le Président et la majorité, il a fixé l’animatrice, s’armant d’un ton agacé : « je vous le dis dans les yeux : je n’ai jamais menti sur rien ». Une déclaration qui devra être mise à l’épreuve de cette interview au cours de laquelle il a soutenu être toujours en charge de la réforme des retraites. Nicolas Sarkozy seul pourra lui donner raison ou tort. L’opposition et les syndicats ayant cessé les attaques sur le dossier Bettencourt pour mettre en avant le projet goûteront en tout cas les mots de M. Woerth : « toute démission serait un avis de culpabilité ». Et de quoi un limogeage serait-il un aveu ? D’incompétence ? Suite au prochain épisode. Car, à n’en pas douter, l’affrontement fait que commencer.

[19h30]: Benoît Hamon : « si le gouvernement remet en cause l’âge légal, l’efficacité des manifestations aura été démontré.»

À la sortie de la manifestation, OWNI a interrogé le porte-parole du Parti socialiste sur le déroulement de la journée parlementaire et les suites des manifestations.

OWNI : contredisant le député socialiste Christophe Surigue, Eric Woerth a soutenu que la réforme actuelle ne portait pas plus préjudice aux femmes qu’aux hommes. Que pensez-vous de cette déclaration ?

Benoît Hamon : La pension moyenne des femmes est de 865 euros, tout le monde le sait : les femmes sont les plus exposées aux carrières morcelées, aux contrats précaires… La caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), les syndicats et les associations de défense des droits des femmes l’ont démontré. Le problème, c’est qu’Éric Woerth ne défend pas une réforme : il défend sa peau ! Il a été capable de contredire le fait que la réforme Balladur avait fait baisser les retraites alors même que la CNAV l’avait prouvé de manière documentée.

OWNI : Pensez-vous que l’ampleur de la mobilisation (de 1 à 2,75 millions de personnes selon les sources) puisse influencer le débat parlementaire et influer sur la loi ?

B. Hamon : Nous verrons : si le gouvernement remet en cause l’âge légal de départ en retraite et l’âge limite pour le taux plein, alors les manifestations pourront être jugées efficaces. Le projet du gouvernement fait reposer 92% de la couverture du déficit des retraites sur les salariés et seulement 8% sur le capital : ce déséquilibre est inacceptable. Si le gouvernement respecte les millions de Français qui se sont mobilisés dans la rue aujourd’hui, il offrira un interlocuteur crédible aux syndicalistes.
OWNI : Souhaitez-vous le départ d’Éric Woerth ?

B. Hamon : Notre objectif n’est pas d’obtenir la tête du ministre du Travail mais le fait de le maintenir à ce poste alors que personne le prend au sérieux est un signe de mépris du gouvernement. Il n’est conservé à ce poste uniquement parce qu’en tant que trésorier de l’UMP, il a aidé à monter son système de financement. Tout dans la démarche de la majorité relève de ce mépris, jusqu’à l’estimation du nombre de manifestant à Paris de 80.000 personnes. C’est de la provocation et de la falsification, rien d’autre.

OWNI : Vous aviez entamé des rapprochements avec Olivier Besancenot dans le cadre de la campagne contre le projet de loi de réforme des retraites. Le mouvement d’aujourd’hui marque-t-il une nouvelle étape dans cette démarche unitaire ?

B. Hamon : Depuis le début de l’été, la gauche organise des meetings unitaires : nous n’avançons pas les mêmes solutions mais nous avons le même constat sur l’injustice du projet du gouvernement. Nous sommes d’ores et déjà dans une démarche unitaire : plusieurs meetings réuniront la gauche, jusqu’au-delà du NPA, les écologistes et les socialistes, à commencer par celui qui se tiendra demain à Montreuil.

[18h50] Fillon : « depuis 1993 la gauche n’a jamais tenu un seul des engagements qu’elle a pris en matière de retraite! »

A l’instar de Dominique de Villepin contre lequel s’étaient élevées les manifestations monstres du CPE, François Fillon a déclaré son « respect » des manifestants mais aussi de « ceux qui ont choisi de ne pas manifester ». Une mansuétude qui fut surtout l’occasion de se féliciter de la mise en place du service minimum, avant de sortir les couteaux.

A l’instar de la député Dalloz, qui jugeait plus « courageux » de réformer les retraites que d’annoncer la réduction du temps de travail, François Fillon a voluptueusement condamné le travail réformateur de la gauche en matière sociale: « depuis 1993 la gauche n’a jamais tenu un seul des engagements qu’elle a pris en matière de retraite ! » Une déclaration visant à accentuer le contraste avec un projet défendu comme « juste », mot repris à l’envie par Eric Woerth.

Une confrontation qui inaugure cependant une nouvelle phase dans le débat selon Jean-Marc Ayrault (président du groupe PS à l’Assemblée nationale, cité par Le Monde.fr) : « Fillon reconnaît pour la première fois que le PS a un projet sur les retraites ». Le projet des députés socialistes visant à faire émerger le groupe socialiste comme porteur d’un contre-projet sur les retraites aurait donc porté ses fruits à l’occasion de cette séance mouvementée.

[18h16] La Une du Canard Enchaîné de demain

[17h33] 2,5 millions de manifestants en France selon la CFDT

[17h30] À Paris une partie du cortège n’a toujours pas quitté la place de la République et continue de se faire entendre

(photo @loooooo17)

[17:12] Pour Royal, le gouvernement dans la logique de l’impasse est affaibli dans la rue

Ségolène Royal : « des réformes aussi fondamentales que celles-ci ne peuvent pas se faire contre les Français, a-t-elle défendu sur RTL ce midi, C’est parce qu’il y a des millions de gens dans la rue que le gouvernement bouge. » Considérant que les débats ouverts sur les polypensionnés, la pénibilité… écartés comme « impossibles » il y a quelques mois revenaient désormais dans les propos du gouvernement comme des points de négociation, elle y a vu un point d’affaiblissement de la majorité… sans pour autant appeler à la grève générale !

« Il faut toujours se méfier des responsables politiques qui disent qu’il n’y a pas d’autre choix que de faire travailler les salariés plus longtemps, d’autres pays européens l’ont prouvé, a insisté la présidente de la région Poitou Charentes. Est-ce que cette décision résoud le problème des retraites ? Non. Quand il faudra trouver d’autres financements : on va passer de 67 à 69 ans ? On va travailler jusqu’à 70 ans ? On voit bien que cette logique là est une impasse. »

[17h08] Selon France Bleu Lorraine Nord, les syndicats auraient compté 18000 manifestants dans les rues de Metz.

[17h03] Les policiers ne se sont pas contentés d’encadrer les cortèges, certains y défilaient. Exemple dans le cortège parisien.

[16:47] Pendant ce temps à l’Assemblée nationale

Épique : la séance des questions au gouvernement n’a pas connu le calme espéré par la majorité. A peine trois questions avaient été posées que les députés communistes ont voulu remettre une pétition à Eric Woerth, créant un attroupement autour du banc du gouvernement, poussant Bernard Accoyer à une suspension de séance ! “Staliniens” auraient lancés certains élus pendant que François Fillon, notamment, se faisait bousculé de son fauteuil. Zélé comme jamais, Jean-François Copé a demandé un rappel au règlement et même des sanctions contre les pétitionnaires.

À la reprise, le ton s’est calmé, notamment adouci  par l’intervention de plusieurs députés venus apaiser Eric Woerth : Mme Dalloz a ainsi entamé sa question par une définition du courage, « le courage c’est de garder devant l’agitation une âme sereine et un esprit libre. » Interrogé sur la pénibilité, le ministre a soutenu que la France était le seul pays à tenir compte de ce critère dans ses calculs, sans donner d’autre exemple que l’Italie pour étayer son propos.

Contrepoint immédiat de la gauche, le député Siruge (PS), invoquant les « millions de Français [qui] battent le pavé » a soulevé le problème du sort des femmes dans la réforme. Fuyant Eric Woerth a argué que « c’est parce que la retraite est le miroir de votre carrière que les pensions des femmes sont inférieurs aux pensions des hommes. » Néanmoins, le ministre du Travail a annoncé avoir « l’intention de travailler là dessus », sans plus préciser sa pensée.

La suite des débats se déroulera en temps programmé, comme l’a tweeté Gaetan Gorce : 19h pour le groupe PS, 15h pour l’UMP, 8h pour le PC et 1h pour le reste. La méthode du temps programmé avait déjà été critiqué à l’occasion des débats sur le Grenelle en juin 2010 comme une méthode “d’étranglement du débat”. En pratique, il s’agit d’une limitation du temps de débat (pondéré par le poids de chaque groupe politique) réduisant surtout la discussion relative aux amendements et laissant ainsi moins de marge de manoeuvre à l’opposition pour réorienter le texte.

[16h47] La manifestation se termine à Tulle (Corèze) où environ 5000 personnes s’étaient réunies selon Cédric Lang-Roth (@clangroth)

[16h46] Selon @ferocias “plus de 10.000″ personnes défilent à Amiens.

[16h42] Selon Simon Vienne (@SimVien), du Mouvement des Jeunes Socialistes, la manifestation a rassemblé 7000 personnes à Troyes.

[16h39] Jean-Luc Mélanchon dans le cortège parisien, place de la Bastille.

(photo @tdupont)

[16h21] Dans les rues, le refus de la réforme des retraites se raconte aussi par des images simples :

(photo @lisepressac)

[16h17] Sur CNN : http://edition.cnn.com/2010/WORLD/europe/09/07/france.strikes/#fbid=j1KpT2vOJDq&wom=false

[16h11] Alors qu’à Paris, les premiers manifestants arrivent place de la Nation…

(photo @MaherTekaya)

[16h07] Au cœur de la manifestation à Montpellier, le cortège semble déterminé.

(photo de @G6sou)

[16h05] Liliane Bettencourt présente dans les cortèges…

photo par @alexiaey

[16h03] Place de la Bastille à Paris, par @Mipmip

[16h02] A Paris, face à l’affluence, le cortège s’est divisé en deux selon @grebert, repris et corrigé par @lexpress

[15h53] Dans le Cher, selon le Berry Républicain, 17.000 manifestants répartis sur 5 cortèges ce matin.

[14h37] “Énorme manif à Grenoble selon @thephase3.

[15h29] Besancenot à Paris, Eva Joly à Strasbourg

Vogelsong a croisé Olivier Besancenot à Paris, et m_e_l_o_d_i_e nous livre une photo d’Eva Joly au départ de la manifestation strasbourgeoise.

[15h18] Bordeaux, Lyon, Marseille et Rennes: des défilés plus conséquents qu’en juin

La tendance semble se confirmer. Selon nos confrères de Rue89, à Lyon, entre 16 000 (préfecture) et 35 000 personnes (syndicats) défilent en ce moment contre la réforme des retraites, ils sont entre 21 000 (police) et 38 000 (CFDT) à Rennes, Bordeaux compte entre 40 000 (police) et 100 000 manifestants (CFDT) tandis qu’à Marseille, l’écart entre les chiffres diffusés par la police (27 000) et ceux des syndicats (200 000) est immense.

[14h51] Paris: la manifestation démarre

Beaucoup de monde place de la République, les centrales syndicales sont fortement représentées. En tête du cortège, Bernard Thibaut (CGT) et François Chérèque (CFDT) se prêtent au jeu des photos:

Photo CC par Rémi Vincent pour OWNI

[13h50] Les manifestations vues d’ailleurs

Pour le magazine en ligne The First Post, cette journée serait le “black tuesday” de Nicolas Sarkozy. Et ce commentaire n’a rien d’ironique, contrairement au Sydney Morning Herald, lorsqu’il indique (les italiques sont ajoutées) : “La proposition de repousser l’âge de la retraite, examinéece mois-ci à l’Assemblée nationale, a été accueillie avec indignation par une nation qui chérit la retraite à 60 ans depuis plus d’un quart de siècle. Celle-ci a été introduite par un gouvernement socialiste en 1983 et est considérée comme un droit par les travailleurs français qui se sont opposés avec véhémence à ce plan, bien qu’il ne soit pas mis en place avant 2018.

Sacrés Français, toujours à râler, agrippés à leurs acquis …

[13:48] Les chiffres de l’Intérieur à la mi-journée :

450.000 manifestants en France à la mi-journée, selon le ministère de l’Intérieur.

[13:33] Fillon enjoint les députés de “tenir” sur les retraites… Mais préparerait des concessions pour la fin de semaine

Devant les députés UMP réunis à l’Assemblée nationale, François Fillon et Eric Woerth auraient été accueilli par des salves d’applaudissements.  Selon l’AFP (partiellement en grève), relayée par Le Figaro, le Premier ministre aurait appelé à “tenir” sur les reports à 62 ans de la retraite et à 67 ans du taux plein. Des sources parlementaires évoquent cependant des “ouvertures” sur le dossier en fin de semaine… La manifestation porterait-elle ?

[13:28] Mobilisation importante dans les petites villes

À Orléans, la_nr_chantal (journaliste pour le quotidien La Nouvelle République) rapporte plus de 5 km de manifestations et 5000 manifestants, selon les estimations syndicales. Les artères du centre sont (en tout cas sur la photo) peinturlurées par la mobilisation :

À Belfort : 3 500 personnes dans les rues, assez pour paralyser la ville selon nos collègues du Pays belfortin. Dans le cortège, Yves Akermann, président socialiste du conseil général, sénateur, et Bruno Kern, premier adjoint PS de la ville.

À Auch : “de mémoire de certains syndicalistes, on n’avait pas vu pareille mobilisation depuis le plan Juppé en 1995″, rien que ça ! Nos collègues de Sud Ouest rapportent 3 à 6 000 participants dans la capital du Gers (soit presque 25% de plus qu’en juin) devant le siège du Medef (via @mygreg)

À Caen, 25 à 30 000 personnes auraient défilé, de source officielle. Les ponts, comme ailleurs en Normandie, supportent le gros de la mobilisation.

Dans le Centre, les chiffres sont impressionnants : la Nouvelle République rapporte des estimations de 15 à 20000 personnes dans les rues de Tours, une mobilisation supérieur à celle pour la réforme des retraites de 2003 (celle que Christian Estrosi a oublié…). A Châteauroux, le quotidien régional avance le chiffre de 12000 mobilisés, soit plus qu’en juin dernier.

[13:10] La carte des manifestations

Les camarades de l’Express.fr ont créé une carte utile pour savoir où et quand manifester. N’hésitez pas à vous en servir!

[13h07] Pause “Merguez et Musique”

Pour se remplir les oreilles au moment de remonter le boulevard, @TLanoy nous propose une playlist Spotify spéciale grève : Renaud, les Thugs, la Maison Tellier… Et Léo Ferré, bien sûr : “ils ont voté et puis après”.

[13h04] La minute remotivation

Rappel : en juillet 2009, cet homme prétendait que la France avait “changé” et que les grèves “on ne les voyait plus”. Selon nos informations, il disposerait encore de certaines responsabilités au sein de l’exécutif français et s’apprêterait à réitérer ces propos  dans les jours à venir. Merci de vous manifester si vous pensez qu’il a tort.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

[12h58] Réactions #2

Le fail de Christian Estrosi

Le ministre de l’Industrie s’exprimait sur la réforme des retraites lors de la fête départementale de l’UMP à Auron (Alpes-Maritimes) : notre motodidacte, en verve bourdesque, a évoqué “un jour de rupture avec l’indécision, l’irresponsabilité, la lâcheté”, “not[ant] qu’en un quart de siècle aucun gouvernement n’a eu le courage de proposer une réforme globale”.

C’est pourtant bien un certain François Fillon qui a mis en place une réforme des retraites en 2003, celle qui porte son nom ?

Benoit Hamon sur France Info

“Beaucoup de Français n’auront pas les moyens de faire grève aujourd’hui” note Benoît Hamon, mais “tous les indicateurs montrent que la majorité s’oppose à cette réforme”. Lui aussi affirme qu’il faut “revenir à la retraite à 60 ans”:

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Chérèque mise tout sur le Sénat

François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, constate sur RTL que le gouvernement est dans une position de rejet de toute négociation et espère pouvoir peser plus efficacement sur le Sénat : « Le sénat, c’est mon espoir ».

Cliquer ici pour voir la vidéo.

“Il y aura une suite, et on n’attendra pas un mois cette fois pour faire une suite” “Il y aura une suite, et on n’attendra pas un mois cette fois pour faire une suite” a aussi déclaré François Chérèque (l’Express)

Bernard Thibaut prévoit une manif exceptionnelle

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le secrétaire général de la CGT demande “une remise à plat de la logique de cette réforme”.

La CFE-CGC ne croit pas à cette réforme

A l’AFP, Bernard Van Craeynest de la CFE-CGC affirme que “la réforme (des retraites) ne résout pas la question du financement. [...] On s’en rendra compte dès 2013 quand il faudra remettre l’ouvrage sur la table”.

[12h37] @laffargue : “cortège angevin vraiment très très long”

[12h35] Selon @chon1986,  “Marseille est noire de monde ! Le cortège bloque toute la rue de la République, le Vieux-Port est rempli et la Canebière est toujours aussi pleine. Le cortège n’arrive pas à avancer”


[12h18] @Cecile_Jandau continue son livetweeting depuis Clermont-Ferrand: “Détermination et inquiétude se lisent sur certains visages comme celui de ce vieux monsieur, sans capuche, ni parapluie”

[12h15] A Poitiers: le cortège a l’air imposant, comme le montre les photos de Baikal sur Twitter:

[12h05] Au Mans : les syndicats déclarent 30 000 participants : un record ! Une vidéo du Maine Libre permet de constater la mobilisation des principales centrales et des employeurs emblématiques de la région (Renault…)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

[11h57] A Clermont Ferrand : mouillés, mais mobilisés : les syndicats auraient dénombré 20 000 personnes selon @Cecile_Jandau, journaliste au quotidien de la ville. Une photo du cortège d’ombrelles sur le boulevard Lavoisier:

[11h56] En Normandie : nos collègues de Paris Normandie assurent le suivi en live des manifs dans la région : à Dieppe, 6000 personnes selon les syndicats, à Evreux, 10 000 au moins au départ du pré du Bel-Ebat.Au Havre, l’annonce la semaine dernière de la fermeture d’une usine à Bolbec, et les 316 emplois menacés, auraient motivé un nombre record de mécontents! Quant à la préfecture, Rouen, pas de chiffre pour l’instant mais la manif, qui a tout juste commencé à 11h45, sature déjà les ponts de la ville !

[11h55] Réactions #1

Vu de l’étranger

Henry Samuel, correspondant à Paris pour le Telegraph, titrait carrément, avant même que la journée de manifestation soit entamée, “deux millions de Français seront en grève contre la réforme des retraites de Sarkozy”

Le journaliste souligne la fragilité du gouvernement, bas dans les sondages, pris dans la tourmente de l’affaire Woerth-Bettencourt, très critiqué pour sa politique sécuritaire envers les Roms, mais néanmoins accroché à sa réforme. Il revient aussi sur le sondage selon lequel 70% des Français soutiennent la grève, tout en pensant que la réforme est inéluctable et que la manifestation ne servira à rien. French paradox ?

L’auteur note également que le principal problème de Nicolas Sarkozy, c’est que les grèves ont toujours abouti à un plus grand désaveu de la politique du président et de son style. Et de citer la grève de ce lundi dans l’éducation.

Paillé (UMP) : “Ce n’est pas la rue qui gouverne”

Du côté du parti au pouvoir, on envoie les porte-paroles pour rappeler les fondamentaux.

Au nom de quoi, parce que l’on vit plus longtemps, faudrait-il travailler plus longtemps ?

Guy Birenbaum s’est étonné il n’y pas longtemps en écoutant Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force Ouvrière: Au nom de quoi, parce que l’on vit plus longtemps, faudrait-il travailler plus longtemps ?

C’est vrai ça. Comme Guy le dit:

C’est le type même de la “fausse évidence” que, probablement, beaucoup ont intégré et accepté, comme moi, sans réfléchir ! [...] On nous a assuré, on nous a assené, on nous a matraqué qu’à partir du moment où les gens vivent plus longtemps il est logique/normal/évident qu’ils doivent travailler plus. Mais cette affirmation interdit LE débat.

Cambadélis (PS): la gauche au pouvoir reviendra à l’âge légal à 60 ans

Sur i-Télé, Jean-Christophe Cambadélis, le député PS de Paris, s’est dit « persuadé » que la gauche rétablirait l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans: « On ne pourra pas faire autrement ».

[11h35] A Nice : première estimation, 15.000 participants. Photo du rassemblement place Masséna http://twitpic.com/2m2tis / par @corleone06:

[11h34] A Caen, pas d’estimation mais le rassemblement est “bien plus chargé que le 27 mai” selon @nook_ . Photo du cortège vers 11h15 :

[11h24] Du côté de Marseille, Chon86 fait état d’un cortège hétéroclite: “La CGT Éducation est là comme hier. Les autres branches sont présentes (docker, livre)”:

[11h15] A Clermont-Ferrand, malgré la pluie, la mobilisation semble prendre, comme le dit Cécile Jandau, “Il semblerait que le privé ne soit pas mal représenté” :

[10h37] @corleone06 Manifestation à Nice : #Nice

[10h34] @Willy_Colin Gros succès au #Mans 30 000 manifestants

[10h23] Bernard Thibault sur Europe 1

Une réforme injuste et inefficace

Lire le compte-rendu de son intervention sur LePost

De quoi parle-ton ?

[10h08] A l’heure où dans quelques villes les manifestants commencent à se rassembler, une sélection de quelques liens utiles pour comprendre le projet de loi et ses écueils:

Sur Eco89, Pascal Riché explique dans un billet didactique et clair les enjeux de la réforme: “Retraites: le débat expliqué aux nuls et aux jeunes insouciants”

Sur LeMonde: “Ce que prévoit le projet de loi” et un dossier intitulé “Le recul de l’âge légal de la retraite est-il inévitable?”

Sur Alternatives Économiques: “Retraites: une réforme injuste et inefficace”

Un dossier complet par Terra Eco

« Assez forte mais moins qu’en 2003 » La réaction d’Eric Woerth le 24 juin 2010 contenait en elle toute la suffisance de la démarche qui a été celle du gouvernement sur le dossier des retraites : minimiser la contestation jusqu’à la nier, pour ne pas enrayer la machine à réformer le social. Ce jour, 2 millions de manifestants, toutes centrales et corps de métiers confondus, avaient noirci les rues et c’est cette même estimation que font aujourd’hui les syndicats pour le grand rassemblement du 7 septembre. Le gouvernement minimisera, forcément.
Sauf que, cette fois-ci…

L’enjeu est de ne pas être nié.

Aux quatre coins du pays, les manifestants de tous âges disposeront des outils classiques pour colorer la journée de leurs revendications : bannières, banderoles, drapeaux, vuvuzelas, portes-voix… Mais tout ça ne sera fixé qu’un temps par un nombre limité de journalistes dont les contraintes techniques empêcheront une couverture de l’événement aussi massive que sa portée.

[flickr-gallery mode="photoset" photoset="72157624900711122"]

Or, un autre outil sera dans la poche de presque tous : smartphones, appareils photo numériques et autres mini caméras qui produiront au fil de la journée témoignages et revendications propulsées sur les réseaux. Afin que cette autre manif ne se perde pas dans le bruit du web et reste comme un témoignage tangible, une preuve de la mobilisation, OWNI propose un « parcours » à tous les cybermanifestants qui voudront se réunir et se compter ce 7 septembre.

Que vous postiez vos commentaires sur Twitter ou vos photos sur FlickR, il suffira d’ajouter le tag 7sept (#7sept pour Twitter) ainsi que celui correspondant à votre ville pour être repéré et répercuté par ici.

Parallèlement, l’équipe d’OWNI suivra sur les réseaux et dans la rue les événements de la journée : participation, témoignages, réactions, vidéos, cartes, visualisations… Tous les initiatives sont les bienvenues pour enrichir cette journée et faire écho aux revendications sur le dossier des retraites.

Manifestez-vous, mais manifestez bien : le plus grand réseau social de France sera peut-être en bas de chez vous demain, à portée de 3G.

Illustration CC FlickR Nwardez

Ce billet sera actualisé tout au long de la journée du 7 septembre

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http://owni.fr/2010/09/06/7sept-manifestez-vous/feed/ 7
Arnaques, crime et journalisme http://owni.fr/2010/08/18/arnaques-crime-et-journalisme/ http://owni.fr/2010/08/18/arnaques-crime-et-journalisme/#comments Wed, 18 Aug 2010 08:12:11 +0000 Matthieu Amaré http://owni.fr/?p=25015 La corruption politique en Europe est (re)devenue le feuilleton de l’été. Confrontés aux révélations colportées par la presse, les gouvernements de la Vielle Europe fustigent voire musèlent un espace médiatique dont ils redoutent l’influence. Toutefois, la tendance est partagée. Si en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Pologne, les enquêtes médiatiques poussent les gouvernements à la démission, en France et en Italie, l’information n’a pas d’odeur.

Informer tue. Surtout quand on s’amourache trop avec les milieux mafieux. Tel un bon vieux pastiche de polar des années 1930, un journaliste grec « qui a dévoilé de nombreuses affaires » selon le quotidien hellène Ta Nea, a été assassiné à l’arme automatique le 19 juillet dernier. D’après les enquêteurs, Sokratis Giolias aurait en réalité été abattu par un groupuscule terroriste nommé « La Secte des révolutionnaires ». La vérité, c’est que le journaliste et blogueur sur Troktiko a payé de sa vie sa curiosité, qui a révélé l’état de corruption dans lequel végète actuellement le gouvernement grec.

La presse met la pression

Mais le fléau ne s’arrête pas aux frontières de la Grèce. Le dernier rapport de l’ONG Transparency International divulgue que la corruption est une pratique qui touche toute l’Europe. Et ce sont la Grèce, l’Italie et l’Espagne qui s’avèrent être les plus touchés. A tel point que le 6 mai dernier, le Parlement européen a adopté une déclaration demandant une politique claire de la part de l’UE envers ce phénomène. Mais sans attendre, ce sont les médias qui ont décidé de mettre en lumière les pratiques de gouvernements souvent trop opaques. Et ce, par les mots. Donc sans sulfateuse…

Le Daily Telegraph a publié des notes de frais scandaleuses faites par les députés britanniques | Dans le best-of, la tondeuse à gazon d’Alan DuncanDès 2009, le travail du Daily Telegraph a permis de révéler un scandale financier sans précédent en Grande-Bretagne qui a abouti à la démission du speaker de la Chambre des communes. A mesure que le quotidien britannique distillait de nouvelles informations, le gouvernement de Gordon Brown sombrait dans la plus basse humiliation politique. En achetant un disque dur contenant les notes de frais de tous les parlementaires britanniques, le Daily Telegraph a démontré que les députés s’étaient fait rembourser jusqu’au papier toilette, à la nourriture pour chats et aux tondeuses à gazon. En utilisant l’argent public. Of course.

17,5 millions d’euros de pot-de-vin

Plus tôt en 2002, les médias polonais ont dévoilé le plus grand scandale de corruption du pays depuis son émancipation postcommuniste. Adam Michnik, le rédacteur en chef du plus influent journal polonais, Gazeta Wyborcza, a décidé de publier en première page le rapprochement un peu trop crapuleux qu’aurait intenté un producteur, Lew Rywin, sur le contenu éditorial de la publication. Rywin propose 17,5 millions d’euros de pot-de-vin à Michnik et déclare agir au nom d’un groupe détenteur du pouvoir, en l’occurrence des gens du SLD (Alliance de la gauche démocratique), le parti de l’opposition. L’information déclenche un tel séisme politique que, pour la première fois en Pologne, une commission d’enquête parlementaire est créée. Ses interrogatoires, publiés en direct sur la télévision polonaise, ont sensibilisé l’opinion publique à la corruption. Désormais, plusieurs politologues avancent que le « Rywingate » a permis de soulever une véritable boite de Pandore, tant les liens criminels de la politique polonaise avec le milieu des affaires et les officines mafieuses sont tenaces.

En Europe, une influence médiatique différenciée

Si les affaires de corruption sont débattues sur la place publique, c’est par l’entregent de la presse. Laquelle a plus ou moins d’impact selon les pays européens. Exemple positif : la presse britannique. L’ancien ministre du Budget David Laws a démissionné du gouvernement dès lors que le (décidément insolent) Daily Telegraph a révélé qu’il avait perçu indûment 40 000 livres, soit environ 47 000 euros, provenant de diverses notes de frais. Encore plus percutant, l’Allemagne, où il a suffit d’une phrase pour que Horst Köhler, l’ancien président de la République Fédérale Allemande, démissionne à mi-mandat. Si une ligne suffit dans la presse allemande, les médias français et italiens ont écrit des livres. Et toujours rien. Même si une once de ras-le-bol commence à poindre…

En Italie, le silence est d’or alors on se tait


Vendredi 11 juin 2010, en Une de La Reppublica, quotidien italien de centre-gauche, un carré jaune sur fond blanc, symbolisant un post-it, porte l’inscription : « La legge- bavaglio nega ai citadini il diritto di essera informati » (« La loi-bâillon nie le droit d’information des citoyens »). Tous les médias nationaux ont fait front contre ce projet de loi initié par Silvio Berlusconi, destiné à sanctionner les journaux qui révèleraient le contenu d’écoutes téléphoniques. Le président du Conseil a bien failli obtenir l’impunité maximale. Mais la presse, en jouant au roi du silence, a drainé un vent d’indignation populaire suffisant pour que le Cavaliere rue et fasse machine arrière.

Trotskistes ou fascistes, la presse désavouée en France

Comme un simple coup de fil franco-italien, ce sont bel et bien les écoutes prises par le majordome de la troisième richesse de France, Liliane Bettencourt, puis publiées par Médiapart, qui ont ébranlé le petit monde politico-médiatique français.

Sans ces écoutes, le site Médiapart n’aurait pas pu avancer que la campagne de Nicolas Sarkozy aurait, selon les révélations de l’enregistrement, été financée de manière détournée. Et la justice n’aurait pas ouvert une enquête. De fait, les politiques, dénudées, se sont arc-boutés dans l’insulte : « Trotskistes », « fascistes » ; la classe dirigeante n’a pas eu de mots assez forts pour qualifier le travail d’investigation des médias. « Ça suffit », a martelé Eric Woerth, lourdement suspecté de conflits d’intérêts entre son précédent poste au ministère du budget et ses relations avec Bettencourt. Et depuis une semaine, la presse française et européenne souligne que le gouvernement joue sur l’affect des Français pour farder « l’Affaire ». Même plus besoin de loi bâillon. En Angleterre, Eric Woerth aurait immédiatement démissionné.

Illustrations CC FlickR : Lawrence OP, Herby Hönigsperger et ~BostonBill~

Illustration Woerth : Toad

Article initialement publié sur cafebabel.fr

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Woerth, non-implosable? L’appli bête (en cours :) http://owni.fr/2010/08/16/woerth-non-implosable-owni-lance-l%e2%80%99appli-bete-en-cours/ http://owni.fr/2010/08/16/woerth-non-implosable-owni-lance-l%e2%80%99appli-bete-en-cours/#comments Mon, 16 Aug 2010 16:05:16 +0000 Nicolas Kayser-Bril http://owni.fr/?p=24920 Qui disait, en 2001, « ne pas avoir envie de cacher quoi que ce soit » ?
Qui a soutenu mordicus l’honnêteté d’Alain Juppé après sa condamnation ?
Qui déclarait, avec raison, en 2004 que « tout ce qui m’arrive peut s’arrêter demain » ?
Qui a permis à Mediapart de quintupler son trafic en juillet ?

Donne-moi un W… Donne-moi un O… Donne-moi un E… W-O-E-R-T-H ! Désigné papier-à-mouche officiel du gouvernement pour l’été, il attire les scandales jour après jour et fait rigoler la France. Récapitulons :

  • 28 juin. On apprend qu’il a fait embaucher sa femme chez les Bettencourt.
  • 6 juillet. Il aurait aussi reçu des enveloppes chargées en cash de la part du couple L’Oréal.
  • 13 juillet. Le Canard enchaîné affirme que Eric Woerth aurait facilité la vente de 60 hectares de forêt à ses copains pour un prix dérisoire.
  • 3 aout. En 2008, Woerth a fait économiser 27 millions aux héritiers César lors de la succession.
  • 13 aout. La même année, il donne la légion d’honneur à celui chargé de certifier ses comptes.
  • 15 aout. Encore en 2008, Woerth déclarait vivre avec 112€ par mois (au lieu de 14.000€) pour obtenir un prêt (révélation que Mediapart vient d’étayer de preuves irréfutables).

En attendant le prochain, OWNI vous propose de jouer avec Eric et de mesurer vos connaissances sur le sujet le plus chaud de l’été gouvernemental.

1.       Woerth doit-il démissionner ?

Comme nous le soulignions lors de la fête nationale avec La République Obcène, notre gouvernement compte parmi ses membres une foultitude de démissionnaires potentiels. Woerth n’est que le candidat le plus évident.

2.        Quand je dis ‘Woerth’, tu penses…

Dans plusieurs des affaires qui le concernent (embauche de sa femme, légion d’honneur, vente de la forêt de Chantilly), Eric Woerth a utilisé les pouvoirs conférés par son statut de maire ou de ministre pour rendre service à des amis. Si la justice se saisit un jour de ces affaires, il lui appartiendra de qualifier les fait, ou non, en trafic d’influence. Quoi qu’il en soit, ces affaires mettent en lumière la corruption rampante en France. Et l’omniprésident, loin de vouloir monter une opération mains propres, semble vouloir défendre ces comportements.

Des applications OWNI avec des dessins de toad

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La République obcène http://owni.fr/2010/07/14/la-republique-obcene/ http://owni.fr/2010/07/14/la-republique-obcene/#comments Wed, 14 Jul 2010 07:31:08 +0000 Nicolas Kayser-Bril http://owni.fr/?p=21889

Alors que le président promettait une « République irréprochable » en 2007, avec des ministres qui « rendent des comptes », on le retrouve aujourd’hui à défendre un ministre du Budget dont l’épouse travaillait pour une richissime évadée fiscale.

À OWNI, cette histoire nous en a rappelé d’autres. Souvenez-vous de ce ministre qui reste en poste malgré une condamnation pour injure raciale. Ou de celui qui sort en titubant du Conseil des ministres. Ou de celle qui embauche son fils alors qu’il est dénué de toute qualification adéquate.

Au fur et à mesure que la liste s’allongeait, nous avons décidé de répertorier les petits et gros scandales qui ont émaillé le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy. En quelques heures, nous en avons compté 31 ! (Et encore, nous n’avons pas pris en compte les infractions routières, pourtant lourdes.)

Retrouvez la liste complète sur Google Doc et n’hésitez pas à compléter en commentaires les scandales évoqués ou à ajouter ceux que nous avons oubliés. Cette liste sera tenue à jour jusqu’en 2012.

Nous avons tenté de ne sélectionner que les scandales qui auraient poussé à la démission des ministres dans d’autres pays, où on prend souvent la porte pour moins que ça. En France, avant la démission d’Alain Joyandet et de Christian Blanc, le dernier ministre à avoir assumé ses actes en prenant la porte fut Hervé Gaymard… en 2005, pour une affaire de 60 000€.

Comparaisons

En mai dernier, le ministre des finances britannique a démissionné après que la presse a révélé qu’il utilisait des notes de frais pour payer un appartement à son partenaire. Montant total détourné: 45 000€. Quatre an plus tôt, en Suède, la nouvelle ministre de la culture quittait son poste parce qu’elle avait 2 400€ d’arriérés de redevance télé. Un montant 25 fois moindre que celui de l’affaire Gaymard.

En Allemagne, l’ancien ministre de la défense a quitté le gouvernement parce qu’il a annoncé qu’une frappe de l’armée allemande en Afghanistan n’avait pas fait de blessé quand dans la réalité il y eut une centaine de morts. En matière de politique étrangère, le dernier ministre de la défense à avoir pris la porte fut Charles Hernu, en 1985, suite à l’affaire du Rainbow Warrior. En revanche, en ce qui concerne l’action de la France au Rwanda ou les attentats de Karachi, on attend toujours que les responsabilités politiques soient éclaircies.

Même en Bulgarie, pourtant pas un parangon de transparence, on démissionne quand la presse révèle qu’un ministre entretien des liens avec le crime organisé. L’occasion de rappeler que des personnalités comme Gaston Defferre n’ont jamais été inquiétées pour leurs relations avec le Milieu marseillais.

Tentation populiste

Comptabiliser les scandales, voilà l’une des occupations favorites du Front National. Facile de critiquer l’action de ceux qui sont au pouvoir quand on ne détient aucune responsabilité. Et les journalistes ne sont pas les derniers à jouer avec leur pouvoir en en sentant que très rarement les conséquences (Outreau ?)

Il ne faut pas non plus tomber dans l’amalgame inverse. Entre dénoncer ce qui nous choque et dénigrer l’action publique dans son ensemble, il y a un pas que toute personne de bonne foi peut constater.

Le gouvernement n’est d’ailleurs pas le dernier à jouer avec cette différence. Quand Xavier Bertrand dénonce les « méthodes fascistes » de Mediapart ou qu’Henri Guaino parle de « totalitarisme de la transparence » (parce qu’on a révélé qu’il gagnait 24 000€ par mois), ils essayent d’endormir leur électorat. Leur message explique en substance que les règles peuvent être assouplies pour huiler les mécanismes institutionnels.

Tout dépend maintenant de l’assouplissement que l’on est prêt à accepter. En Russie, pour accélérer le processus judiciaire, les services secrets peuvent désormais infliger des amendes sans passer par un juge. A l’autre extrême, en Nouvelle-Zélande, le ministre du logement et de la pêche démissionnait parce qu’il avait réglé deux bouteilles de vin avec la carte bleue de son ministère, pour un montant de 40€. La note de frais mentionnait ‘repas et boisson’ alors qu’il aurait fallu indiquer ‘boisson’ seulement !

Où souhaitons-nous placer notre seuil de tolérance face à ces manquements de rigueur ? Tolérerons-nous les mêmes écarts à l’Etat de droit que les Russes ou allons-nous être aussi stricts que les Néo-Zélandais ? Les journalistes ne peuvent pas décider pour les Français. Mais ils doivent leur donner les éléments nécessaires pour faire leur choix.

Application développée par Pierre Romera, avec l’aide d’Aurélien Fache. Design: Elsa Secco. Sur une idée originale des habitants de la soucoupe (Sabine Blanc, Nicolas Kayser-Bril, Martin Untersinger, Guillaume Ledit), conseillés par Jean-Marc Manach.

Partagez cette application par chez vous en copiant ce bout de code: <script type=”text/javascript” src=”http://app.owni.fr/14juillet/embed.js”></script>

Le titre de l’application est un mauvais jeu de mots (vous l’aurez compris), fondé sur le dernier repas du Christ entouré par ses disciples, connu sous le nom de La Cène.

Mise à jour 19/7: Grâce à l’aide de Constantin, de Vatou et du Dr Maboul, 4 nouvelles affaires ont été rajoutées à la liste:

  • L’affaire de la carte bleue de Cécilia liée au budget de l’Elysée
  • Le fils Sarko commet un délit de fuite: le plaignant est condamné
  • Les incivilités de NS, à commencer par le “cass’ toi pov’ con”
  • La justification par François Baroin de l’exil fiscal de son épouse Michelle Laroque.
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http://owni.fr/2010/07/14/la-republique-obcene/feed/ 28
Woerth, Mediapart et le réalisme socialiste http://owni.fr/2010/07/13/woerth-mediapart-et-le-realisme-socialiste/ http://owni.fr/2010/07/13/woerth-mediapart-et-le-realisme-socialiste/#comments Tue, 13 Jul 2010 18:33:08 +0000 Croulants http://owni.fr/?p=21937 La France est en émoi. Aujourd’hui [Nb: 7 juillet], pour laver l’honneur d’Eric Woerth attaqué par le fan club de Ségolène Royal, Benjamin Lancar, président des Jeunes Populaires s’est lancé à son tour dans le journalisme d’investigation en divulguant un scoop fantastique : Mediapart est à la solde du communisme internationaliste.

L'étoffe dont sont faits les rêves.

Mais quel est donc ce “trotskiste” que dénonce Lancar ? Nos envoyés spéciaux en France se sont immédiatement penchés sur le sujet. Leur premier réflexe fut de se tourner vers Wikipedia pour trouver la liste de la catégorie des « Troskistes de France. » Celle-ci ne contenait qu’un seul nom : Alain Krivine. S’il y avait un troskiste, ça ne pouvait donc être que lui. CQFD.

L’information fut donc immédiatement transmise sur Twitter, le deuxième réflexe du journaliste d’investigation. C’est alors qu’un membre influent de la twittosphère, @zefede dément l’information. Selon lui, ça ne serait pas Alain Krivine qui dirigerait Mediapart, mais :

Un démenti cinglant!

Et là, tout s’éclaire. Edwy Plenel, c’est juste Frida Kahlo bien déguisée. Encore un complot troskiste déjoué grâce à Twitter. Qui osera dire, maintenant, que les Internets sont une poubelle ?

Les Experts: Photoshop.

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Billet originellement publié sur Croulants.

Crédit Photo Image CC Flickr : Dunechaser.

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L’affaire Woerth-Bettencourt|| en une seule (belle) image http://owni.fr/2010/07/08/laffaire-woerth-bettencourt-en-une-seule-belle-image/ http://owni.fr/2010/07/08/laffaire-woerth-bettencourt-en-une-seule-belle-image/#comments Thu, 08 Jul 2010 14:56:25 +0000 Martin Untersinger http://owni.fr/?p=21531

Image par Florent Guerlain / Zukunft. Voir l’image seule.

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La complexité et la multitude de personnes impliquées, des liens les unissant et des déclarations des uns et des autres font de l’affaire Woerth-Bettencourt un cas idéal pour le mindmapping, cet exercice qui permet de schématiser des situations complexes.

On avait la mindmap (pas très jolie, mais interactive) de Mediapart.

On avait également celle du Monde (pas très jolie non plus, mais qui a le mérite d’être claire).

Il y avait également cette Google Maps de l’Île de Mme Bettencourt aux Seychelles qui résumait toute l’affaire.

Pour terminer ce rapide tour d’horizon, voici donc une carte graphiquement très réussie qui résume bien l’affaire qui secoue le paysage judicio-médiatico-politique depuis quelques jours (toute ressemblance avec une phrase d’une ministre en exercice ne serait évidemment que coïncidence fortuite).

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Vous pouvez retrouver notre traduction de l’article révélation de Mediapart ainsi qu’un retour sur l’attaque en règle de l’UMP contre Mediapart.

Image par Florent Guerlain.

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Mediapart: Sarkozy and Woerth accused of having received illegal donations http://owni.fr/2010/07/06/mediapart-sarkozy-and-woerth-accused-of-receiving-illegal-donations/ http://owni.fr/2010/07/06/mediapart-sarkozy-and-woerth-accused-of-receiving-illegal-donations/#comments Tue, 06 Jul 2010 21:55:26 +0000 F. Arfi and F. Lhomme (trans. M. Untersinger) http://owni.fr/?p=21401

Because Mediapart wanted this story as much broadcasted as possible. Because they made this content free. Because it did not exist in English. Because it is important for it to be under CC. And because every single word has its importance and can not afford to be misunderstood by English readers…

Here is the exclusive story that shakes French Republic.

(May our servers handle the charge.)

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Claire T. is an accountant working for Liliane Bettencourt and Clymène, the company managing her assets. Her co-workers once praised her for her professionalism ; they now consider her as the one who knows too much, whithout her being able to do anything about it. The financial police of Paris, working in preparation of the preliminary hearing [a procedure by which the judge decides whether or not to go forward to a full-blown trial] launched by the Nanterre tribunal after recordings made in the house of L’Oréal’s heiress were leaked to the press, spotted just that.

On Monday, July 5, they once again interrogated this tenacious, hardened woman (she had already been put on pre-charge detention in mid-June). After questioning her during most of the morning at the headquarters of the financial police, in the 13th arrondissement of Paris, they decided to interrogate her once more, this time at her place, upon instructions from Nanterre prosecutor Philippe Courroye, who had the feeling she still had things to say. His intution was right.

In front of the criminal police, she told a scene involving Eric Woerth and, through him, the financing of president Nicolas Sarkozy’s 2007 campaign. To Mediapart, she said much more…

At the beginning, police detectives wanted to know were the three “cashier notebooks”, these notebooks in which Claire T. wrote meticulously, year after year, the cash withdrawals she carried out on demand from Liliane and André Bettencourt (who died in November, 2007). She kept them between May, 1995, when she was hired by the couple, and November, 2008, when she was fired, racking up a €400,000 severing package along the way.

Claire T. is, in fact, the keeper of many dark secrets she told Mediapart, just after her hearing on Monday. It is an accusatory testimony, which she knows she cannot back up by definitive, material proofs and which will need to be checked and verified by police detectives. Claire T. explains her decision of talking to the police and to a newspaper:

“I’m sick of hearing all these people not taking responsibility, talking rubbish. It’s time to say what happened. And, after all, I have nothing to be ashamed of.”

She’s primarily angry because she is being accused of “theft” (the reason why she was heared by the criminal police) by Liliane Bettencourt’s lawyer, Georges Kiejman, who says she failed to return several accounting documents when she left.

“Dédé greased many palms”

Among those, three cashier notebooks corresponding to the “financial years” 2006, 2007 and 2008. Claire T. protests: she states that she gave them back to the billionaire, through her tax advisor, Fabrice Goguel. We interviewed him last week and he confirmed Claire T.’s version:

“Claire gave me a pile of documents, including three cashier notebooks. I did not even look at what was inside, I could not have cared less. I swiftly gave them to their recipient, Liliane Bettencourt, who must have stored them in her archives in her mansion in Neuilly-sur-Seine.”

Those famous notebooks nurture all the phantasies since Claire T.’s lawyer, Antoine Gillot, declared on the radio, on Friday, July 2, that the funds in cash withdrawn by the accountant and handed over to the couple Bettencourt may have benefited to politicians. “This is part of the possibilities”, he let out in a cryptic way. Precising however that his client never handed out directly any money to anyone. On that point, Claire T. confidences are explosive. Her testimony, that we exclusively gathered, confers to the Bettencourt case the status of a State affair.

She explains :

“I had a special authorisation at the BNP, a Parisian bank. First at the Saint-James agency in Neuilly-sur-Seine, then at the one on Avenue de la Grande-Armée, in the sixteenth arrondissement. This authorisation allowed me to withdraw 50,000 euros in cash per week. For long, I handed the money directly in to André Bettencourt. Then, from the beginning of 2007, because of the degradation of Dédé’s health – this is how he was nicknamed -, I entrusted it to Patrice de Maistre.”

Administrator of the billionaire’s fortune, Patrice de Maistre is at the core of the undercover recordings made at the domicile of Mrs Bettencourt by her butler. Who were those cash funds for ? “A part was used to pay doctors, hairdressers, small staff… and so on. And another was for politicians”, strikes Claire T. Who is becoming more precise. “Dédé, and he made no secret of it, has always funded right-wing parties. It was a real parade of politicians at home, they almost always came at the time of elections. Dédé greased them all. Everyone came to get his or her envelope. Some even reached 100,000, not to say 200,000 euros”.

150,000 euros for Sarkozy’s presidential campaign, thanks to Woerth

According to the accountant, “the more diligent visitors were executives of the [right-wing] Republican Party. He handed an envelope to them every two or three months. Sometimes 10,000, 20,000 or 30,000, first in francs, then in euros, because there too, everything increases ! I know Dédé contributed, right before my arrival, to the funding in cash to Edouard Balladur’s campaign. This being said, as he was generous, it would not surprise me that he also funded political activities of Jacques Chirac”.

Regarding political funding, we come to the sensitive point. Very sensitive. The one about Eric Woerth. The only one Claire T. brought up to the police, because it was the only one she was questioned about.

“It was at the end of March, 2007. Patrice de Maistre, who had become the one who “took care” of politicians because of Dédé’s sickness, convened me to ask me to withdraw at the bank a sum three times higher than usual, that is to say 150,000 euros. I refused, explaining that my special authorisation would not allow me that. He got angry, telling me that the bank would not refuse this service to us. I asked him the reason why he absolutely needed such an amount, and then, he answered “come on, that is to fund the presidential campaign of Sarkozy! I need to give the money to the one in charge of the financing of the campaign, Eric Woerth. And 50,000 euros, that is not enough””.

Claire T. continues her story :

“Despite Maistre’s insistence, who almost became hysteric, I refused. I even remember calling Eva, my contact at the BNP Place Vendôme, the bank where Liliane Bettencourt has her main account, to have her advice. I did not tell her about financing Sarkozy, but she understood well… She told me that I had to refuse, that I could not go beyond my special authorisation, otherwise it may alert Tracfin (the anti-money laundering system from the Ministry of Finance). So, I went as usual avenue de la Grande-Armée, I withdrew 50,000 euros, that I handed out to Liliane Bettencourt, who then gave the envelope to Maistre, in front of me. And I filled the notebook, with, regarding to the sum, the mention “Bettencourt”, that I wrote myself. I always did this way when it came to money for politicians, because there must not be any written trace. If Liliane Bettencourt gives them the notebooks, the police will be able to check my statements. I remember the date of this withdrawal for Sarkozy’s campaign : it was on March 26, 2007.”

«Sarkozy also went to see the Bettencourts to get some money»

As if she was freed and finally able to relieve her conscience, Claire T. goes on with her story.

“As 50,000 € were not enough, Maistre went to – or sent someone, I don’t know – Switzerland, to withdraw as a matter of urgency the supplement of 100,000 €. According to what I understood, he did not draw from the Vevey’s account, but rather from the one in Geneva. Anyway, he used to travel every single week to Switzerland. Then, Maistre told me he was about to have a dinner with Eric Woerth so that he could hand him discreetely – as he said – the 150,000 euros. And the dinner happened quickly indeed”.

The funds, according to the accountant, were intended to finance the race to the presidency of the UMP [Sarkozy’s party] candidate, with whom she asserts Patrice De Maistre also had a dinner, in the last few months before his election. “Maistre was very proud to be around Sarkozy”, Claire remembers. Nicolas Sarkozy. A name often heard in the Bettencourts’ superb town house, long before Claire T. started to work for the wealthy couple.

Mayor of Neuilly-sur-Seine [a rich suburb, West of Paris] between 1983 and 2002, Sarkozy was often Bettencourts’ host. “He often had lunch or dinner with Cécilia”, Claire T. remembers. Did he also have the right to the “attentions” given to politicians visiting the Bettencourts? Somewhat hesiting at first, probably assessing the seriousness of her comments, Clair T. confirms:

“Nicolas Sarkozy also received his envelope, it happened in one of the small salons located on the ground floor, next to the dining room. It generally happened after dinner, everyone around knew it. As Mr and Mrs Bettencourt both suffer from deafness, they used to speak very loud and, from the other side of the door we often heard things we should not have heard. Once again, everybody in the town house knew that Sarkozy also used to visit the Bettencourts to get some money. He was a regular. On the days he came, he and others for that matter, I was just asked to bring an half-size, brown envelope right before dinner, with which he left. I am not stupid, it did not need to be spelled out for me to understand what was going on…”

13,000 euros per month for Florence Woerth

We come back to the Woerth case, which is of great interest for the police. And to his wife, Florence, who worked since the end of 2007 under the authority of Patrice de Maistre, within Clymène, the financial structure which managed the assets of L’Oréal’s heiress. Did Florence Woerth know about the tax evasion issues highlighted by the undercover recordings? In a report mentioned by Le Monde’s July 6 edition, this is a question that Nanterre’s Attorney [West of Paris] Philippe Courroye now blatantly asks himself.

Claire T. is not certain to hold the answer.

“Florence Woerth was aware of the investments, not necessarily of the tax fraud. And for good reasons: she was not often there. She used to take long week-ends, often travelled to Switzerland where she told us she had a property. Actually, it seems obvious that she obtained the position because of her husband’s being the budget minister. Patrice de Maistre made no secret of it, but he soon regretted his choice, he was not glad about her.” Being a good bookkeeper, Claire T. remembers that the current labour minister’s spouse “had a good salary : around 13,000 € per month, plus a bonus in the range of 50,000 €”.

Claire T. also confirms that Liliane Bettencourt benefited from a refund by the government on the occasion of the “Bouclier Fiscal” [tax shield] law, but also, another disclosure from Mediapart, that the billionaire :

“Never had to answer any tax control since at least 2005. I have never seen any tax inspector, I can assure that. Definitely, one can say that we never had any problem with tax inspections! I even remember, one day, back in 2008, having phoned the tax person in charge of Mrs Bettencourt. On sick leave, I forgot to send the income tax return, I only sent the ISF [tax for very high incomes]… That was a big blunder. I was afraid of us being sanctioned by a huge fine. Logically, we should have been asked to pay a 10% penalty, that is around 4 million euros. But the person I was talking to laughed and told me not to worry about it, that Liliane would never suffer from any penalty, which was the case”.

Having left her former employers in bad terms, who blamed her – as the butler, who thus decided to put a hidden microphone in the house – of having “badly” testified to the police for the complaint for maltreatment, registered by the billionaire’s daughter, Claire T. does not bear any grudge toward Liliane Bettencourt. At the contrary, she explains that she is “shaken that she fell under the influence of people willing to rob her from her goods”.

Thus, about the now famous Arros Island, Seychelles, of which she knows everything, the accountant states that “François-Marie Banier, through a foundation, is the legal claimant”. Sucked up into a media hurricane of which she does not seem to suspect the impact, Claire T., advised by her lawyer, will probably take some days off, the time for the storm to die down. Obvisously, she will have to be patient.

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Les deux premières images ont été réalisées par Laurent Taudin. La dernière image a été réalisée en exclusivité par Laurent Taudin pour Owni.

Traduction : Martin U. & NKB, sur une idée de Nicolas Voisin, avec l’autorisation de François Bonnet (directeur de la publication de Mediapart) via Vincent Truffy (journaliste à Mediapart et auteur chez Owni).

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