OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Inventer la Tunisie http://owni.fr/2011/01/31/inventer-la-tunisie/ http://owni.fr/2011/01/31/inventer-la-tunisie/#comments Mon, 31 Jan 2011 17:08:46 +0000 Skander (Nawaat) http://owni.fr/?p=44755

Je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher et la réalité rugueuse à étreindre! (…) Enfin, je demanderai pardon pour m’être nourri de mensonge. Et allons. Mais pas une main amie! Et où puiser le secours?

Une saison en enfer de Rimbaud.

La saison en enfer du peuple tunisien a duré plus de vingt ans. Et maintenant il faut se relever sans pouvoir compter sur une aide extérieure et sans précédent historique. Nous vivons une situation radicalement inédite et extraordinaire – au sens plein du terme. Au sein de la communauté tunisienne qui vit en France, et chez des manifestants tunisiens, certains font de la Révolution française une grille de lecture pour la Révolution tunisienne – l’Histoire nous dira si nous pouvons mettre la majuscule pour qualifier notre Révolution.

La chute de Ben Ali serait ainsi la prise de la Bastille?

Cette référence peut avoir un impact symbolique réel. Néanmoins, l’Histoire ne saurait nous donner des leçons intangibles pour l’avenir, le sans-culotte n’est pas le révolté de Sidi Bouzid ou le «  cyber-activiste », et J. P. Marat n’est pas M. Bouazizi, notre symbole qui mériterait sa place dans le panthéon des grands hommes de Tunisie.
S’il fallait trouver un précédent à notre Révolution il serait possible d’évoquer le combat pour l’indépendance tunisienne. Mais cette lutte fut incarnée par H. Bourguiba alors que ce soulèvement de décembre-janvier 2010-2011 n’est pas encadré par un parti politique ou un leader charismatique capable de comprendre les aspirations du peuple et de les exprimer.

Ne reposant sur aucune organisation politique de taille, si ce n’est dans un certain sens le syndicat UGTT, aucun socle idéologique précis – cette Révolution n’est pas marxiste ou islamiste, nous ne faisons ni une lutte de classe ni le djihad – et aucun précédent historique clair nous sommes dans la nécessité d’inventer. Inventer une organisation politique nouvelle, démocratique, dans un pays qui ne l’a jamais véritablement connu, par l’élaboration d’une nouvelle constitution ou la modification en profondeur de celle que nous connaissons. Et pourquoi ne pas inventer autre chose qu’une démocratie occidentale, qui n’est pas une fin en soi? Inventer un espace public garantissant la liberté d’expression, de communication et d’association. Inventer une relation particulière et originale entre la religion, la société et la politique.

Inventer une organisation socio-économique plus égalitaire

L’enjeu est bien de construire une nouvelle Tunisie. Nous y arriverons, je le souhaite de tout mon cœur, mais cela prendra du temps. Un jour, peut-être, les historiens analyseront la réussite de l’entreprise révolutionnaire du peuple tunisien qui pourra constituer un exemple pour d’autres peuples.

Jeune professeur, j’ai passé une partie de ma vie à étudier l’Histoire. Désormais le temps s’accélère, les événements se précipitent, il s’agit de faire l’Histoire, de poursuivre notre Révolution et d’engager, avec résolution et sérénité, la construction d’une nouvelle Tunisie. Notre responsabilité est énorme, les peuples du monde arabe sont là pour nous le dire avec force : « Dégage Moubarak, la Tunisie est la solution » disent nos frères égyptiens dans les rues du Caire ou d’Alexandrie.

Lorsqu’un jour le peuple veut vivre,
Force est pour le destin de répondre,
Force est pour les ténèbres de se dissiper,
Force est pour les chaînes de se briser.

Abou el Kacem Chebbi

Article initialement publié sur Nawaat.org

Crédit photo FlickR CC :  ANW.fr / Chris.Corwin

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7 images pour 2010 http://owni.fr/2010/12/31/7-images-pour-2010/ http://owni.fr/2010/12/31/7-images-pour-2010/#comments Fri, 31 Dec 2010 08:48:53 +0000 André Gunthert http://owni.fr/?p=40702 Haïti, une catastrophe pour les images

2010 s’est ouvert sur une histoire bien moche de photo volée. Pas par Wikipédia ou ces truands d’amateurs, mais par l’AFP, parangon du photojournalisme, prise la main dans le sac de l’accélération du marché. Confrontée à l’urgence du tremblement de terre de Haïti, la presse a commis de nombreuses erreurs, reprenant sans vérification des images d’autres catastrophes, signalées notamment sur Twitter. Comme les autres, l’AFP n’a fait que se servir sur le réseau social, et a rediffusé sans autorisation et avec une fausse attribution une photo qui allait faire la une de nombreux journaux (voir ci-contre). Lorsque Daniel Morel, son véritable auteur, porte plainte pour exploitation illégale, l’AFP réplique par un recours – que l’agence vient de perdre devant le tribunal de New York.

Jamais en retard d’un combat perdu, le pape du photoreportage, l’inusable Jean-François Leroy, a choisi de se faire l’avocat du vol de l’agence contre le droit de l’auteur, au nom de l’argument bien connu de la jupe trop courte et de la provocation du pot de terre contre le pot de fer. Le défenseur du photojournalisme assis s’est justement fait épingler par Duckrabbit sur son blog.

Rimbaud, un nouveau visage

Depuis avril 2010, Rimbaud a changé de visage. Découverte par Alban Caussé et Jacques Desse, une photo du perron de l’hôtel de l’Univers à Aden, datée de 1880 (ci-dessus, n° 9), montre une physionomie si inhabituelle que de nombreux fans ont préféré ne pas y reconnaître leur auteur favori. Pas de chance, il semble bien que ce soit toute l’imagerie de la rimbaudmania qu’il faille désormais retourner cul par-dessus tête. Le célèbre portrait par Carjat, fondateur d’une vision éthérée d’un poète les yeux dans le vague (ci-dessus, n° 2), s’avère manifestement retouché. D’autres images de Rimbaud, jusqu’à présent écartées, font écho à la photo d’Aden et donnent un visage plus humain à l’auteur des Illuminations. La passionnante controverse qui a accueilli cette découverte (dont on peut suivre les échanges sur ce blog) montre que l’édition de la fin du XIXe siècle a su créer des icônes aussi puissantes que les industries culturelles du XXe siècle.

YouTube, fini de rire

Le Sacre de l’amateur (Patrice Flichy, 2010) s’ouvre sur le chiffre emblématique des vidéos téléchargées sur Youtube, censé résumer à lui seul l’essor conféré par le web aux pratiques créatives. Mais le temps est loin où l’on comptait les enregistrements familiaux remarquables, façon “Charlie bit me“. Désormais partagé par les maisons de disque, les émissions de télévision grand public ou la publicité de prestige, l’usage de la plate-forme s’est banalisé et a noyé le broadcast yourself dans la concurrence sans pitié des grands médias (on peut parier que le nullissime “Baby” de Justin Bieber sera la 1e vidéo à franchir prochainement la barre du demi-milliard de vues).

2010 restera l’année où YouTube a chassé le droit à la parodie de ses serveurs, en se soumettant à l’interdiction par le distributeur des pastiches de La Chute d’Oliver Hirschbiegel. Contrairement à l’avis des optimistes, qui pariaient sur un rebond du web, la célèbre crise de rage interprétée par Bruno Ganz n’a plus servi depuis de défouloir à la moquerie, qui s’est mise à l’abri sur les réseaux sociaux.

Bettencourt, le portrait d’une affaire d’État


Eté marqué par un conflit familial devenu scandale d’État par l’obstination dans le mensonge d’un ministre qui y a définitivement brûlé sa carrière. Dans un paysage visuel qui cache la vieillesse comme un crime, le visage archéologique de la patronne de la crème antiride produit un étrange raccourci des mythes du temps. On s’en souviendra. Accessoirement, la répétition du portrait de l’AFP rappelle qu’à l’ère du camphone, la disponibilité de l’image reste la première détermination de la dynamique de publication.

Lady Gaga crowdsourcée


Pas de best-of 2010 sans Lady Gaga. Mais pour une image différente des clips à succès de la pop-star. Enregistré simultanément par plusieurs dizaines de caméras et mobiles, puis retransmis sur les plates-formes de vidéo en ligne, le crowd surfing (ou jeté dans la foule) exécuté par Lady Gaga au festival Lollapalooza de Chicago le 6 août dernier a fait d’une figure classique des concerts rock une expérimentation grandeur nature de la capacité panoptique des nouveaux médias, sorte de déclinaison frivole des pratiques visuelles du mouvement de protestation iranienne de 2009. Preuve de la puissance du crowdsourcing visuel, ces deux exemples montrent aussi la difficulté de son emploi en dehors de cas très …mobilisateurs.

La toupie d’Inception: ne rêvons pas

Deux films oniriques ont marqué 2010. Laissons de côté Alice au pays des merveilles, gonflé d’effets spéciaux comme une Sahnetorte, pour faire un sort à Inception, vrai film à thèse. En résumé: il est possible de manipuler l’esprit grâce à une effraction du cortex et à quelques scènes d’action emboîtées. Ça aurait pu être une magnifique métaphore du cinéma. Le film passe résolument à côté par son manque absolu de fantaisie et son absence de réflexivité cinématographique. Inception réussit à dépoétiser jusqu’au totem, transformé en outil de vérification de l’état onirique, sorte de “pince-moi” objectif (voir ci-contre).

Faut pas rêver. Dans une époque qui préfère Onfray à Freud, peut-on avoir de l’imaginaire une autre approche que celle des écoles de commerce? Pourtant, comme l’avait bien compris le père de la psychanalyse, le rêve est d’abord un moteur à histoires. Dans Alice ou dans Inception, les effets de manche soupesés au millimètre par des comptables incrédules dévoilent un chapeau vide. Un cinéma qui n’est plus capable de croire à la puissance du rêve ne fait que creuser sa propre tombe.

La 3D à lunettes, un lancement qui tombe à plat

2010 restera comme l’année du lancement de la 3D, promue au cinéma par le succès d’Avatar, vaisseau amiral de la technologie des shutter glasses, et dont le Mondial de foot aurait dû assurer les prolongations dans les salons. Las, malgré quelques blockbusters pas forcément inoubliables (Piranha 3D, Le Choc des titans, Streetdance 3D, Alice au pays des merveilles, Schrek 4…), la demande n’a pas suivi. Sur 9 millions d’écrans plats achetés cette année en France, on estime à un petit 2% la proportion de téléviseurs 3D, bien loin du succès annoncé par le marketing.

Entretemps, les spectateurs américains commencent déjà à se lasser de l’estampille “3D”, et l’auto-stéréoscopie avance à grands pas, programmant l’obsolescence du relief à lunettes, qui risque bien de n’avoir été qu’un des coûteux faux-pas des technologies de l’image, à ranger bientôt à côté du vidéodisque ou du HD-DVD. Pour ma part, muni par le père Noël d’un écran LED tout neuf, j’ai pu constater qu’Avatar est aussi un excellent film en 2D, et que sa vision à plat ne fait pas le moins du monde regretter sa version bodybuildée – ce qui est une autre manière de vérifier le caractère superflu du leurre 3D.

Article initialement paru sur Culture Visuelle, L’Atelier des icônes.

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J’ai des livres qui se mélangent dans ma tête, c’est grave docteur? http://owni.fr/2010/12/11/jai-des-livres-qui-se-melangent-dans-ma-tete-cest-grave-docteur/ http://owni.fr/2010/12/11/jai-des-livres-qui-se-melangent-dans-ma-tete-cest-grave-docteur/#comments Sat, 11 Dec 2010 14:00:30 +0000 Benjamin Berton http://owni.fr/?p=38935 Le jeune Marc de Limoges m’écrit en ces termes : “Depuis l’âge de 12 ans, je lis énormément. Des romans, du théâtre, de la poésie, des essais, tout ce qui me tombe sous la main. Comme je lis beaucoup et assez vite, j’ai tendance à ne retenir de mes lectures que quelques images, quelques passages, mais suis incapable de me souvenir précisément d’une intrigue ou de tous les personnages. Souvent, tout se mélange dans ma tête et j’ai l’impression de devenir fou. Pouvez-vous m’aider ?”
La réponse est évidemment “oui”, Marc. Le Dr Littérature, qui a fait de longues études pour cela, et notamment décroché un module en sciences cognitives et neurosciences, a une explication bien trouvée pour ce genre de phénomène, dont, chance, il continue lui-même de souffrir depuis de longues années.

Le cerveau en action

Commençons par un peu de biologie : lorsqu’on lit, le lobe occipital est activé (le lobe temporal est activé lorsqu’on écoute de la musique ou qu’on entend quelqu’un lire). L’acte de lire n’est pas un acte inné (contrairement à ce que j’ai pu prétendre parfois) mais nécessite l’activation d’assez larges zones du cerveau qui, chez les analphabètes, ne restent pas en sommeil mais sont dédiées à d’autres fonctions (stimulations visuelles notamment). D’une certaine manière, et pour rester simple, disons que l’espace occupé par la lecture empiète ou rogne sur d’autres fonctions, en asservissant certaines ressources.

Ce premier combat mené pour la lecture ne se fait néanmoins pas au détriment pur et simple de ces autres fonctions puisqu’il a été démontré, par d’éminents chercheurs et encore tout récemment dans une étude datée de novembre 2010, que cet arrimage de la lecture dans ces zones les stimulaient et leur permettaient d’être plus performantes en intéractions médiatiques (lecture, audio, visuel…).

Passée la phase de décryptage, la lecture franchit une autre zone pour s’installer (et on en vient à votre problème) dans la zone de stockage des informations. Selon la doctrine, le stockage des informations lues peut s’organiser, chez les individus, selon deux modèles, et en fonction de l’organisation initiale des espaces cérébraux.

Dans un cas, les informations lues iront se loger dans un container dédié (ce qui n’est pas le plus courant) et qui sera rendu étanche par le cerveau par rapport à d’autres réceptions sensorielles. Dans un autre, qui est le cas le plus fréquent, la zone de stockage dédiée à la lecture sera partagée avec d’autres émotions et notamment avec d’autres types de plaisirs intellectuels que vous avez pu rencontrer (des films, des disques, des diapos de vacances…). La structure de la zone de stockage est donc non seulement plus limitée, organisée, comme chacun sait en couches de disponibilité, qui vont définir, dans leur organisation, leur partition, le SPECTRE MEMORIEL de l’individu, autrement dit sa capacité propre et individuelle à se nourrir de culture et à la digérer.

Se souvenir des belles choses

Si j’en reviens à votre cas, Marc, ce que vous prenez pour un état confusionnel (“je ne me souviens pas”, “je mélange”) ou un cas bénin de confusion mentale n’est probablement qu’une conséquence d’une structuration spécifique de votre cerveau. Il est à parier que vous avez développé convenablement votre réception occipitale (vous lisez beaucoup et ce depuis l’enfance – pour l’anecdote, le résultat aurait été biologiquement identique si vous aviez commencé à lire il y a 1 an ou 2) et que votre zone de stockage est une zone partagée. Votre rapport à l’écrit est tel que la conservation de vos lectures est immédiatement transformée non en container lettres mais en “cinèmes”, c’est-à-dire des clichés images signifiants contenant un visuel (un cryptogramme) et une émotion. Le texte disparaît, de même que les liaisons entre les émotions.

Au final, et pour le dire encore plus simplement, vous ne retenez d’un livre que ce qui vous intéresse ou intéresse votre esprit, alors que d’autres personnes auront une approche différente, soit qu’elles retiennent les données en tant que telles, soit qu’elles sélectionnent des séquences continues. Le méli-mélo que vous semblez considérer n’en est pas un mais répond à un ordonnancement particulier de vos émotions de lecture qui n’a rien à envier à un ordonnancement qui consisterait à tout retenir. Dans un de ses romans les plus intéressants, l’écrivain Alex Garland évoquait la situation d’un homme qui se souvenait de tout. Cela s’appelait le Tesser Act. Il s’inspirait d’ailleurs d’une affection réelle qu’on désigne dans le jargon comme une capacité de mémoire intégrale. Votre situation est une variation sélective et émotionnelle de cette affection qui n’a aucune portée clinique.

Mélange, surimpression, poésie de l’oubli

Si l’on sort du domaine strict de la médecine littéraire, on voit que vous avez raison d’avoir cette approche du livre. Les Français, comme les Européens épris de culture, ont souvent une approche trop respectueuse des livres et du souvenir qu’on doit en garder : ils vénèrent les citations, ils valorisent et survalorisent les lecteurs qui sont capables de se souvenir très précisément d’un ouvrage et d’épater la galerie en en parlant précisément, alors que le plaisir de lire commande lui que le cerveau soit égoïste, qu’on ne garde de ses lectures qu’une impression (plaisir, souffrance, ennui) fugace et sous forme de trace émotionnelle.

Comme on ne peut pas se souvenir de tout, il importe que la trace laissée par le livre soit une trace sensitive et non une trace rationnelle. Quel intérêt y aurait-il à connaître par cœur “Le Dormeur du Val” ou Le Rouge et le Noir, si on passait à côté de l’émotion que leur lecture a suscité ? Ne vaudrait-il mieux pas n’en avoir retenu aucun mot mais en avoir une idée suffisamment précise pour être capable de ressusciter en nous l’émotion de notre première lecture ? Sans nous emmener dans des débats proustiens, on voit bien ici que la science s’arrête (ou démarre) là où commence la poésie.

Exceptionnellement, et dans votre cas, je ne donnerai aucun conseil autre que celui-ci : CONTINUEZ A OUBLIER CE QUE VOUS LISEZ. Continuez à mélanger, à surimprimer, à confondre les époques, les héros, les intrigues, les meurtres, les poèmes. Continuez à avoir la tête en feu et le cerveau en coton. Il n’y a pas de mémoire des livres. Ceux-ci meurent dès qu’on les a terminés. Ils meurent sur chaque lecteur consommé et renaissent avec le suivant. Il n’y a pas de mémoire des livres, juste la mémoire du lecteur. C’est une des règles sacrées de la médecine littéraire : toujours considérer l’homme derrière la page.

Un problème insoluble vous torture les neurones ? Vous aussi posez votre question à notre Dr Littérature.

Article initialement publié sur Fluctuat.

Crédits photos CC flickR MrdOeSe, El Bibliomata, Éole.

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