OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Bilan de la première édition parisienne du MaMA http://owni.fr/2010/10/20/bilan-de-la-premiere-edition-parisienne-du-mama/ http://owni.fr/2010/10/20/bilan-de-la-premiere-edition-parisienne-du-mama/#comments Wed, 20 Oct 2010 10:29:35 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=27182 Le MaMA s’est installé cette année pour la première fois à Paris, avec pour objectif de réunir les professionnels des musiques populaires pour deux jours d’échanges, de conférences et de rencontres mais aussi de concerts. Quel bilan peut-on tirer de la manifestation qui entend bien s’installer durablement ?

Année 1 : bilan satisfaisant

L’équipe d’OWNImusic a arpenté le XVIIIème arrondissement parisien deux jours durant à l’occasion de la première édition du MaMA, le salon professionnel des “musiques populaires”. L’éditon 2009, qui avait eu lieu à Bourges en amont du Printemps a en effet été qualifiée d’année “zéro” par son fondateur Daniel Colling lors de la conférence de presse de clôture des festivités, samedi soir. Trois raisons à ce déménagement : la proximité trop immédiate du festival, qui faisait de l’ombre au salon, une volonté d’internationaliser la manifestation (il est plus facile de faire venir les intervenants étrangers à Paris) et enfin l’absence de subvention de la part du Cher.

L’arrivée du salon dans la capitale, le premier du genre à Paris (aussi étonnant que cela puisse paraître), marque pour son équipe dirigeante la volonté d’instaurer des rencontres professionnelles à l’échelle internationale. Une telle initiative n’existait jusqu’alors pas en France, à l’exception du MIDEM qui n’est pas à proprement parler un événement français. De ce point de vue, on peut parler de réussite : 1926 professionnels ont en effet été accrédités, parmi lesquels 30% d’internationaux originaires de 39 pays.

Bonne organisation, belles occasions de rencontres, convivialité et rythme convenable, le MaMA a choyé ses participants en proposant des ateliers professionnels “speed meeting” mais aussi des cocktails tout aussi efficaces pour initier des contacts intéressants.

L’industrie de la musique, cette géronto-phallocratie

Pour ce que est des conférences, que vous avez pu suivre via notre compte Twitter lorsque les connexions wifi le permettaient, notre avis est plus mitigé. Si les sujets abordés s’inscrivaient pertinemment dans les problématiques auxquelles l’industrie fait actuellement face, on peut regretter que nombre d’intervenants étaient issus de la “vieille” industrie de la musique.

Ainsi, les conférences, plutôt que de favoriser un réel débat entre les participants (sans parler du public), se sont souvent bornées à des échanges de points de vue poliment écoutés par les uns et les autres. On pense notamment à la conférence du vendredi après-midi intitulée “Un nouveau modèle économique pour les musiques populaires ?”, qui n’a pas vraiment tenu ses promesses, malgré la qualité des intervenants.

Autre point qu’un certain nombre de membres du public a noté : l’absence flagrante de femmes dans les panels. Certes il reflète la phallocratie inhérente au business de la musique, mais on peut s’interroger : y a-t-il si peu de femmes capables de prendre part aux débats qui agitent l’industrie ?

Quant à la pertinence de s’interroger sur l’état de celle-ci en 2025 (conférence Muzik2025 au studio 128, samedi après-midi), elle a fait sourire. Voir un panel majoritairement issu de “l’ancienne génération” de dirigeants donner des leçons et imaginer un futur alors même qu’ils ont clairement échoué (pour le moment ?) a construire un présent satisfaisant pour leur secteur semblait pour le moins ironique. Ou alors peut-être avons nous l’esprit mal placé.

Une suggestion pour l’an prochain ? Donner davantage la parole à ceux qui cherchent (et trouvent) des solutions pour dynamiser l’industrie de la musique, tous ces dirigeants de start-up ou services innovants, qui s’ils n’ont sans doute pas le poids ni la respectabilité de leurs aînés, pourront probablement ouvrir d’intéressantes perspectives pour un public qui les aurait accueillies avec plaisir.

Quant à l’avenir justement, Daniel Colling a évoqué la possibilité d’étendre la durée du MaMA à trois jours, le jeudi et vendredi étant réservés aux professionnels et le samedi davantage tourné vers les publics. Des publics qui n’ont d’ailleurs pas été négligés cette année avec pas moins d’une soixantaine de concerts dans les salles avoisinantes (Divan du Monde, Cigale, Boule Noire, 3 Baudets…) et les bars du quartiers, répartis sur deux soirées. C’est d’ailleurs une des grandes réussites de cette édition, la programmation minutieuse ayant eu de quoi satisfaire les spectateurs, qui d’ailleurs n’ont pas boudé les diverses manifestations, les concerts affichant un taux de remplissage de 95%.

Pour notre part, nous notons que cette première véritable édition du MaMA a posé de bonnes bases que nous avons hâte de voir confirmées l’an prochain. Il est certain que Paris se devait d’accueillir une telle manifestation, espérons maintenant qu’elle se pérennisera et saura s’imposer sur la scène internationale. C’est sans doute son enjeu majeur.

Crédits photos : MaMA / FlickR CC : Dunechaser

]]>
http://owni.fr/2010/10/20/bilan-de-la-premiere-edition-parisienne-du-mama/feed/ 2
Evénement: MAMA débarque à Paris http://owni.fr/2010/10/06/evenement-mama-debarque-a-paris/ http://owni.fr/2010/10/06/evenement-mama-debarque-a-paris/#comments Wed, 06 Oct 2010 10:46:02 +0000 Romain Berrod http://owni.fr/?p=26882 Après avoir vu sa première édition investir la ville de Bourges l’an dernier, le MAMA s’installe cette année les 15 et 16 octobre à Paris, plus précisément dans le dix-huitième arrondissement. Le quartier, qui abrite une concentration impressionnante de salles de spectacles, est l’écrin idéal pour cette manifestation créée par et pour les professionnels de la musique.

Pendant deux jours s’enchaîneront des débats et conférences aux multiples intervenants mais aussi des ateliers et rencontres pro. Le public ne sera pas en reste puisque les deux soirs de nombreux concerts seront proposés dans les salles des alentours (Cigale, Boule Noire, Divan du Monde…) avec à l’affiche Syd Matters, Hey Hey My My, Jil Is Lucky ou encore Lexicon parmi tant d’autres, qui composent une programmation aussi attrayante que variée.

OWNIMusic sera bien évidemment présent et vous rendra compte de l’événement en direct ou presque, sur Twitter, Facebook, et ici même pour des contenus plus complets.

Le programme complet du MAMA est disponible sur le site de l’événement, et mieux pour nous les geeks, via une application iPhone gratuite téléchargeable ici.

Par ailleurs, Romain Berrod de Musique Info a rencontré Fernando Lareiro-Marques, le directeur du Mama. Il détaille les nouveautés de cette seconde édition.

M. I. : Pourquoi avoir décidé de délocaliser le Mama de Bourges à Paris ?

F. L.-M. : La première édition du Mama à Bourges a été considérée comme une réussite, avec plus de 1 500 participants. Néanmoins, nous avions l’intuition que pour affirmer l’identité de notre événement, pour en assurer le développement et favoriser sa renommée internationale, Paris était la terre d’accueil idéale. En outre, nous avons la chance de bénéficier d’une infrastructure naturelle : la partie du 18ème arrondissement où se déroule le Mama, avec ses salles de spectacles nombreuses et concentrées, est un authentique “boulevard de la musique” et un cas presque unique en Europe.

M. I. : Quels sont les ajustements auxquels vous avez procédé, pour cette seconde édition ?

F. L.-M. :  Nous avons maintenu la substance même de l’événement : rencontres professionnelles, conférences et concerts. Mais nous avons tiré les leçons
de la première édition, notre numéro zéro. Cette année, les horaires et les durées des différentes conférences ont été aménagés dans la mesure du possible afin d’éviter qu’ils ne s’entrechoquent. Malgré tout, avec dix conférences par jour et de nombreuses structures partenaires investies dans leur organisation, il y a quelques contraintes inéluctables. La seconde innovation de ce Mama, et non des moindres, c’est l’ouverture vers le public. En effet, en implatant le MaMA à Paris et en investissant un quartier entier, il nous paraissait pertinent d’y associer le public. Dans chaque salle de spectacle, nous avons réservé un quota de places en vente pour le public et les concerts “Live in Montmarte” (20 concerts gratuits dans 10 bars de Montmarte) sont également ouverts au public.

M. I. : Le format et le contenu des colloques et débats a été totalement modifié, pouvez-vous nous en dire un mot ?

F. L.-M. : Nous nous sommes entouré cette année d’un comité de reflexion pour mieux aborder les thématiques et les formats de nos débats. Nous souhaitions que ces rencontres soient dynamiques, consistantes, insolites, qu’elles donnent lieu à des discussions spontanées, suivies d’actes tangibles et de propositions pratiques. Dans la mesure où nos problématiques nationales sont comparables à celles des autres pays, nous avons aussi voulu proposer un grand nombre de thémes internationaux et garantir la présence de nombreux intervenants étrangers.

M. I. : Quelles sont les typologies de professionnels attendus au Mama ? Combien de personnes attendez-vous ?

F. L.-M. : Le Mama est un événement fédérateur et ouvert à l’ensemble de notre filière. Nous nous adressons à tous les professionnels de la musique, qu’il s’agisse de musique enregistrée ou vivante, d’acteurs culturels ou économiques et, évidemment, de français ou d’internationaux. S’agissant d”une première à Paris, il est difficile de se fixer un objectif précis en terme de fréquentation. Mais l’un des éléments très positifs de ce MaMA parisien, qui confirme nos pressentiments, concerne la participation internationale. Nous constatons déjà que de très nombreux représentants de festivals réputés, de tourneurs, de labels internationaux seront présents. S’is seront en majorité européens, le MaMA accueillera également des délégations de professionnels américains, canadiens, japonais, sud-américains, africains …

M. I. : Le Mama se veut un rendez-vous clairement international : comment peut-il trouver sa place face des événements du même genre déjà très identifiés à l’étranger, comme Eurosonic, l’ADE, le Popkomm… ?

F. L.-M. : Outre l’attractivité évidente que représente Paris et des noms tels que Pigale ou Montmartre, le Mama bénéficie de l’intérêt et de l’attention des acteurs de l’industrie musicale internationale pour le marché français. Ce sont les retours fréquents que nous avons. Les internationaux souhaitent pénétrer le marché français mais ils l’appréhende souvent comme une énigme, complexe et difficile à décoder. Ils voient à travers le Mama une excellente opportunité de rencontrer leurs homologues français et de mettre en place des projets de collaboration. Certes, il y a aujourd’hui de très nombreux événements internationaux accueillant des professionnels mais, comme je le disais précédement, la France reste un cas à part. L’engouement des professionnels étrangers pour le Mama et le fait que, malgré sa création récente, notre événement soit déjà identifié à l’échelle internationale, en est la meilleure preuve. A ce titre, plutôt que de nous placer en concurrents d’autres festivals à l’identité similaire, nous nous sommes rapprochés d’eux en créant, par exemple, un réseau international avec des partenaires tels que Eurosonic, South By South West, Spot, C/O Pop Cologne mais aussi le TIMM à Tokyo ou le Canadian Music Week, tous présents au Mama 2010 et avec lesquels nous développons des actions de programmation et de communication. D’autres manifestations ont souhaité développer des collaborations avec le MaMA. Qu’il s’agisse du PopKomm, du Reeperbahn, du Womex, du Liverpool Sound City ou encore du MEG Montréal, tous seront à Paris, les 15 et 16 octobre.

F. L.-M. : Cette année, pendant les 48 heures du Mama, nous présentons 60 groupes, français et internationaux, dont le potentiel à l’export nous parait manifeste. Pour les internationaux, souvent déjà bien positionnés dans leurs pays respectifs, il s’agit de bénéficier de la visibilité du Mama pour présenter un nouvel album, rencontrer un tourneur ou attirer un distributeur. Pour les artistes français, c’est l’assurance de se produire devant un parterre de professionnels, français et internationaux, d’attirer l’attention des plus grands festivals internationaux, de séduire également un agent ou un label à l’étranger.  Car nous sommes effectivement dans cette logique de marché, de soutien à l’export. A titre d’exemple, nous accueillons dans notre programmation des artistes internationaux qui ont été remarqués lors des festivals avec lesquels nous avons mis en place des partenariats. Dans ce cadre, l’an prochain, nous présenterons à l’international et labeliserons des “plateaux artistiques” composés de groupes français remarqués lors du Mama 2010.

M. I. : Le Mama restera-t-il désormais à Paris, au mois d’octobre, ou cela dépend-il de son succès cette année ?

F. L.-M. : En créant le Mama, il n’était pas question de réaliser un “one shot”. Nous avions la volonté d’installer durablement un événement qui correspondait aux attentes des professionnels, français et internationaux. Aujourd’hui, à quelques jours du MaMA, nous restons attachés à cette conception. La récurrence est indéniablement plus aisée lorsqu’il y a succès, mais nous ne nous posons pas la question en ces termes. Pour nous le Mama est un projet d’intérêt général, utile et fédérateur et, sauf catastrophe, nous esperons être encore là pour les années à venir, en octobre certainement et à Paris assurément !

Interview initialement publiée sur Musique Info.

Crédits photos : CC FlickR kern.justin / et Mama.

]]>
http://owni.fr/2010/10/06/evenement-mama-debarque-a-paris/feed/ 2