OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 La Geek connection du hip hop http://owni.fr/2011/11/24/music-networks-6-musiques-urbaines/ http://owni.fr/2011/11/24/music-networks-6-musiques-urbaines/#comments Thu, 24 Nov 2011 19:03:32 +0000 Denis-Quentin Bruet, Jacob Khrist et Ophelia Noor http://owni.fr/?p=88044 L’intégralité des podcasts est disponible sur Silicon Maniacs.

Lundi 21 novembre avait lieu le sixième Music Networks consacré aux musiques urbaines, sur le thème, “Get geek or die trying”. Organisé par Silicon Maniacs et OWNI, Music Networks réunit périodiquement les acteurs de la musique, du web et des nouvelles technologies autour de débats et d’ateliers. Les codes de la culture web et de la street culture fonctionnent-ils sur les mêmes modes ? Artistes, labels indépendants, DJ et acteurs de la street culture ont pris le micro de  Silicon Radio pour débattre sur les nouveaux usages et les moyens de production et de diffusion de la musique.

Au programme, un détour du côté des labels, de l’as du marketing Lady Gaga, des nouveaux talents issus du web, ou des parcours atypiques de Tanaïs Gustave, qui a doublé Sony en créant le site N°1 des fans d’Alicia Keys en France. Le rappeur Starlion parlera de son expérience de partenariat avec une marque de champagne dans son fief rémois. Présentée par  Romain SailletSimon Decreuze au mix et Xavier Faltot en mode troll (la Chambre à Air), Silicon Maniacs et OWNI vous proposent un retour en images et en sons sur cette soirée.

Quels sont les nouveaux usages et les codes des artistes issus du web ?

FonkyFlav et Starlion entre deux plateaux @MusicNetworks #6 Get geek or die trying - ©JacobKhrist

MNW#6 : Les artistes émergent by Silicon Maniacs

MusicNetworks #6 Get geek or die trying- ©JacobKhrist

Et si Fifty Cents était un philosophe qui s’ignore ?

Écoutez la chronique philoso-geek d’une chanson à tiroirs qui réserve bien des surprises, par Denis-Quentin Bruet de Silicon Maniacs.

MNW#6 : Chronique philoso-geek “In Da Club de 50 cents, une oeuvre complexe” by Silicon Maniacs

Denis-Quentin Bruet, chronique sur 50Cents - OpheliaNoor ccbyncdnd

Xavier Faltot : “Tu fais des raccourcis pour faire des mots-clefs” - ©JacobKhrist

Quels nouveaux moyens de production ?

Les gens du HipHop sont plus forts que beaucoup de maisons de disques pour packager leurs créations, Yvan Taieb, manager du label Roy Music

MNW#6 Les nouveaux moyens de productions by Silicon Maniacs

MusicNetworks #6 Get geek or die trying - OpheliaNoor

Quels sont les effets des innovations technologiques sur la musique ?

Écoutez la chronique de Simon Decreuze :

MNW#6 : Capsule de Simon Decreuze @CuiSiNeaNXiouS, veilleur musical très geek by Silicon Maniacs

Simon Decreuze et Maël Inizan au mix et au son - Ophelia Noor ccbyncnd

Quelle rentabilité pour les nouveaux moyens de diffusion ?

Grâce aux plateformes SoundClound ou Bandcamp, la diffusion est devenue un jeu d’enfant et change la relation entre artistes et fans. Mais Internet est-il un d’abord un canal de communication ou peut-il devenir un moyen de distribution rentable ? Écoutez sur le site de Silicon Maniacs les retours d’expérience de Tanaïs Gustave, fondatrice du site N°1 des fans d’Alicia Keys,  d’ Omax6mun sur le streetmarketing à l’ancienne sur le web, de Starlion sur son partenariat avec une marque de champagne et de FonkyFlav’.

Tanaïs Gustave, fondatrice du site #1 des fans d'Alicia Keys @MusicNetworks #6 Get geek or die trying - ©JacobKhrist

What’s next ? Et si les street-artists rencontraient les hackers ?

Silicon Radio aborde du futur de la musique, avec Quentin de Snatch, Thias de Meaux TownNirina Thibault, rédactrice en chef de Silicon Maniacs, Benjamin Massé, Steren Gianini et Pierre-Alexandre Fabre sur le Hack Day Paris. Entre musique, nouvelles technologies et prospectives, écoutez le podcast sur le site de Silicon Maniacs.

What's next ? @MusicNetworks #6 Get geek or die trying - JacobKhrist ©

Denis-Quentin Bruet @MusicNetworks #6 Get geek or die trying - OpheliaNoor cc

Le sociologue Alexandre Daneau (EHESS) @MusicNetworks #6 Get geek or die trying - OpheliaNoor cc

Simon Decreuze @MusicNetworks #6 Get geek or die trying - ©JacobKhrist

Benjamin Massé @MusicNetworks #6 Get geek or die trying- JacobKhrist ©

Music Networks #6 - OpheliaNoor ccbyncnd

Thias - JacobKhrist©

Omax6mun - Ophelia Noor ccbyncnd

Music Networks #6 ©JacobKrhist


Retrouver l’intégralité des podcasts, des tweets et l’article original de Denis-Quentin Bruet  sur le site de Silicon Maniacs. Photos par Jacob Khrist pour Silicon Maniacs. Photos additionnelles par Ophelia Noor pour Owni /-)

Visionnez toutes les photos de Music Networks dans l’application.


MusicNetWorks, c’est quoi?
Snatch Magazine ,  OWNI.fr , Silicon Maniacs by Silicon Sentier et Le Bureau Export de la musique française présentent Music Net.Works, le premier rendez-vous parisien des acteurs de la musique, du web et des nouvelles technologies mixant débats, workshops, networking et rencontres artistiques.
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C’était mieux avant? http://owni.fr/2011/04/29/cetait-mieux-avant/ http://owni.fr/2011/04/29/cetait-mieux-avant/#comments Fri, 29 Apr 2011 14:36:56 +0000 Hélène David http://owni.fr/?p=59100

From now on, it’s a free concert.

Nous sommes en fin de journée, ce 15 août 1969. L’organisateur qui prononce cette phrase (« dorénavant, le concert est gratuit »), devant près de 500.000 festivaliers, ne se doute pas de l’engouement historique que va susciter ce Woodstock Music and Art Fair.

L’ambiance est à l’antimilitarisme, au flower power, à l’utopie collective. Ces trois jours auront vu se produire les meilleurs musiciens que compte alors l’Amérique. Et lorsque les barrières tombent, sous la masse des spectateurs, l’événement qui allait être le cœur du « summer of love », en plus d’être fondateur de la culture pop-rock, allait être gratuit.

Cette gratuité n’est pas tant à mettre sur le compte d’un désintéressement financier de l’organisation que sur leur débordement face au torrent des festivaliers, combiné à une ambiance de “paix et d’amour” qui laissait penser que tout était possible. A vrai dire, en 69 non plus, on n’organisait pas un festival de cette ampleur sans espérer glaner quelques dollars.

Un an plus tard, au sud de l’Angleterre, le festival de l’Ile de Wight accueille lui aussi des centaines de milliers de spectateurs. Quelques heures après le début des festivités, les palissades installées pour éviter aux resquilleurs de ne pas payer les trois livres d’entrée tombent à leur tour. Le mécontentement des festivaliers a eu raison de l’organisation. Les concerts seront gratuits. (Voir les images d’archive)

L’innocence perdue de la production

Dans une interview [EN] accordée en 2003 au quotidien turc Hürriyet, Michael Lang, l’organisateur de Woodstock et de plusieurs autres festivals, expliquait ce qui à ses yeux, avait changé depuis cette époque :

La chose qui a le plus changé, c’est que l’on vit dans un monde beaucoup moins innocent.

Trente ans après l’édition mythique de Woodstock 1969, le concert anniversaire de 1999 accueillait près de 600.000 spectateurs, probablement attirés par l’idée de toucher du doigt cette innocence perdue. Tarif : 150 dollars pour les trois jours.

Quant au festival de l’Ile de Wight, c’est 150 livres (pour les non campeurs) qu’il faudra débourser cette année pour assister aux concerts de Kasabian, Foo Fighters ou encore Beady Eye (ou Oasis recyclé). Aussi prestigieux soient-ils, les festivals sont devenus une industrie à part entière. Il n’y a guère qu’en France qu’on semble encore s’en cacher.

Lorsqu’en 2008, le mastodonte Live Nation [EN] -entreprise organisatrice de concert et tourneur-, prend le contrôle du Main Square Festival, les critiques se font entendre. Elles sont relayées en avril 2010 dans Le Monde, dans un article intitulé “La France conquise par Live Nation, numéro 1 du spectacle”:

Cette structure de douze salariés (dont plusieurs débauchés chez la concurrence) gère sur le territoire français le catalogue international du groupe – qu’il s’agisse des artistes signés “globalement” par Live Nation (Madonna, U2, les Rolling Stones, Jay-Z, Shakira…), suivant le principe des contrats à 360° incluant la scène mais aussi le disque et le merchandising, ou des tournées achetées au coup par coup, comme celles de Rihanna ou Lady Gaga. Sur ce créneau, la concurrence est rude pour les producteurs français. “Difficile de lutter quand il s’agit de deals internationaux“, admet Salomon Hazot, patron de la société Nous Productions, qui a récemment perdu divers artistes au profit de Live Nation.

La culture fast-food, à la sauce rock

Certains -rares- irréductibles boycottent ce genre d’organisation. Fan de la première heure de Kasabian, Delphine, pourtant lilloise, n’ira pas assister au concert de ses idoles cet été à Arras, parce qu’elle désapprouve le fonctionnement du tourneur :

Par principe, je boycotte Live Nation. Sauf exception. Parce que bon, puisqu’ils contrôlent 90% du marché, pas facile d’y échapper…

Les autres, pour la plupart, s’en fichent comme de l’an 40, ou se rendent simplement à l’évidence: la musique est un business. Benoît Sabatier est de ceux là. Rédacteur en chef adjoint de Technikart, habitué des festivals depuis ses plus jeunes années et spécialiste de la culture pop, il ne se fait plus d’illusion sur la nature de ces grands rassemblements dont il reste friand, mais qu’il nomme, sens de la formule oblige, “parcs d’attraction bien taxés avec déglingue tolérée”:

Les festivals, c’est le relevé des comptes de l’industrie. Une affiche se monte à coup de billets. On paye, on pointe, on se baffre, on enchaîne les groupes. C’est le côté fast-food du rock. Fast-rock : on bouffe un peu de Strokes, un bout d’Arcade Fire, une aile de Massive Attack, on arrose de Soulwax et on fait passer avec des rasades de Queens of the Stone Age… Dans un festival, la musique est un prétexte. C’est la colonne vertébrale, mais ce qu’on en retient à l’arrivée, c’est aussi comment était la bière, qui on a rencontré, où on a dérapé et comment on a fini. Niveau musique, un festival fait plus business parce que cette sortie rejoint celle que font les familles à Disneyland. Il y a un prix d’entrée, et il faut mettre sa main à sa poche pour toutes les animations annexes.

Le rock dépolitisé

On le sait, la musique est une industrie. Le live en est l’un des piliers. L’innocence des hippies de 69 s’est probablement évaporée, mais ce n’est pas tout. Notre rapport à la musique, la façon dont on la “consomme” et ce qu’on y investit ont complètement changé. C’est ce qui explique aussi en partie l’évolution des grandes messes du rock depuis les années 60.

Aux chansons folk des années 60-70, qui invitaient à une prise de position politique et conduisaient tous ses amateurs à se ranger aux grandes idées de la jeunesse hippie de l’époque, ont succédé des groupes souvent meilleurs musicalement, mais détachés de tout engagement politique.

La jeunesse de Woodstock reprenait le “give me a F, give me a U, give me a C, give me a K” de Country Joe McDonald, exprimant ainsi son opposition résolue à la guerre de Vietnam. Le top de l’engagement aujourd’hui, ce sont les néons “eco-friendly” de Radiohead, ou les verres recyclables. Les Dylan, Baez ou Hendrix d’hier ont été remplacés par de gentilles icônes pop ou des méga groupes qui envoient des décibels, mais ne font plus de discours.

C’en est fini du rock comme propulseur d’une idéologie politique, censé être en totale déconnexion avec l’idée même de faire de l’argent.  Aujourd’hui, le rock sert aussi à faire de l’argent. Ou plutôt, comme l’explique Benoît Sabatier de Technikart, on a cessé de se mentir à ce sujet:

Dans les années 60-70, le rock est lié au gauchisme. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le rock, s’il reste de gauche, est un produit totalement lié au libéralisme. Il l’est à la base: Elvis et les Beatles étaient soumis à la loi du marché, mais dans les années contre-culture, 60-70, le rock devait, de façon soit utopique, soit hypocrite, faire comme si régnait le désintéressement face à l’affreux Dieu dollar. Surtout dans les Festivals. Vu d’aujourd’hui ça semble dingo: un festival, dans les sixties, devait être gratuit. Le public de hippies trouvait inconcevable, anti-rock, de devoir payer un droit d’accès. Il y avait une pression énorme. Il pouvait y avoir une part d’opportunisme, (notamment les festivals gratuits pour vendre plus de disques payants), mais aussi un vrai côté généreux, communautaire, festif, anti-matérialiste. C’était logique, idéologique. Progressivement l’industrie a vu dans les seventies que le rock n’était pas une mode éphémère mais un entertainment juteux: à partir des années 80, l’idée de gratuité des Festivals était un souvenir fumeux et chevelu.

Le côté festif est resté intact. Les concerts ont valeur d’entertainment. L’idéologie et la contestation qui leur étaient autrefois associés ont disparu. Une révolution digne des années 70, pour que les barrières tombent et les artistes jouent gratuitement, est-elle encore possible? Réponse de Benoît Sabatier:

Non. Il existe encore des petits festivals gratuits, qui fonctionnent grâce à des subventions, mais autrement tout le monde a accepté le fait que si on veut voir un artiste il faut passer à la caisse. C’est quand même normal : maintenant que l’on a trouvé comment pirater les disques, le live reste un dernier rempart pour qu’ artistes et industries puissent vivre de leur boulot.


> Benoît Sabatier a signé une édition poche et actualisée de “Nous sommes jeunes, nous sommes fiers“.  “Culture jeune – l’épopée du rock” paraîtra le premier juin aux éditions Fayard/Pluriel.

> Illustrations: Image de clé FlickR CC hddod, affiche du festival de Woodstock dbking

Vous pouvez retrouver nos articles sur le dossier festivals : Jeunes artistes : laissez-les chanter et Festivals cherchent finances

Image de Une Mick ㋡rlosky

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Institubes rend les armes http://owni.fr/2011/03/16/institubes-rend-les-armes/ http://owni.fr/2011/03/16/institubes-rend-les-armes/#comments Wed, 16 Mar 2011 17:46:41 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=31168 C’est une figure de la pop, du hip-hop et de l’electro qui s’éteint aujourd’hui. Mercredi 16 mars, dans un communiqué direct et empreint d’une certaine amertume, le label Institubes a annoncé sa fermeture après huit ans d’activité.

Dans ce contexte, les fondateurs du label, Jean-René Etienne et Emile Shahidi dressent un bilan de leur aventure avec le collectif emmené par les emblématiques Para One, Cuizinier, Orgasmic ou Teki Latex (TTC), Jean Nipon ou encore Chateau Marmont. Il illustre les difficultés rencontrées par les petits labels, pour qui vendre de la musique reste primordial.

Je pourrais écrire dix pages sur les réalités et les difficultés liées au business de la musique […]. Nous n’avons jamais connu l’âge d’or dont nos ainés dans l’industrie chantent les louanges. Nous avons toujours évolué dans un paysage post-apocalyptique et paupérisé jusqu’à la mort, empli de zombies de directeurs artistiques irradiés et de blogueurs mutants et aveugles. Nous avons toujours mené un bataille difficile. Mais les choses ont empiré

Institubes est l’une de ces structures de l’ère post-Napster. Porté par un collectif d’artistes aux influences diverses, le label a su garder une ligne claire et distincte, qui plutôt que de s’ouvrir à des “coups” mainstream rémunérateurs, s’est construit tout au long son existence une cohérence artistique davantage mue par la volonté de se forger une identité forte que par celle de faire concurrence aux majors. D’ailleurs, lorsque Institubes collabore avec Alizée, l’ex Lolita aux millions de disques vendus, en produisant son quatrième album studio Une Enfant du Siècle en 2010, c’est en apportant sa touche plutôt qu’en faisant du “Alizée par Institubes”, comme ont tendance à le faire de nombreux producteurs. Cf. le mercenaire RedOne qui réplique plus ou moins adroitement la même chanson pour toute la planète pop ou presque, de Lady GaGa à Enrique Iglesias en passant par Mylène Farmer et Nicole-Pussycat-Scherzinger.

Si les gros labels peuvent compter sur leurs vaches à lait pour compenser les projets plus risqués, les structures plus modestes se doivent de maintenir un équilibre a minima pour assurer leur survie. “Le fait que notre industrie vive une lutte permanente où 90% de notre temps est consacré à “rester à flot” cache un fait important : nous jouons toujours le jeu selon les règles qui nous ont baisés au départ“.

Car le nerf de la guerre pour tous les labels (et on ne parle pas ici d’artistes DIY) reste, quoiqu’on en dise de vendre de la musique. Ne pas avoir à se diversifier pour multiplier les sources de revenus. Ce qu’Institubes s’est évertué à faire, sans toujours y parvenir : “Tout ce qu’on aurait pu faire (ou presque) pour éviter ou retarder cette issue malheureuse tient en deux mots : lifestyle et branding. Investir dans la production de t-shirts, dans les partenariats avec des marques, signer des contrats de collaboration ou de sponsoring avec des boites aux poches bien pleines. Je n’ai qu’un regret : qu’il nous soit arrivé d’y céder. Nous aurions du refuser plus souvent“.

Un label peut-il donc raisonnablement envisager de survivre dans le contexte actuel en comptant uniquement sur les revenus liés à la seule vente de musique ? La tendance est plutôt au pessimisme, pourtant les contre-exemples existent. On peut notamment citer l’excellent label new-yorkais Neon Gold Records, qui s’est spécialisé dans la détection précoce de talents développés sur un ou plusieurs EP, avant de les faire signer avec des majors. Dans leur panier ? Ellie Goulding, révélation de 2010 aux 300 000 albums vendus au Royaume-Uni, ou encore Marina And The Diamonds, tandis que pour 2011 on peut prédire l’émergence de leurs poulains Monarchy (signés depuis chez Universal) ou encore The Sounds Of Arrows et The Knocks.
Lorsque l’on demande au label bordelais Banzai Lab s’il pourrait subsister sans apport complémentaire de la seule musique, la réponse est claire: “nous vendons des CD mais aussi des concerts, mais on pourrait clairement vivre sans le merch. C’est juste un petit plus. En revanche on ne pourrait pas vivre qu’avec la vente de musique, mais avec musique + spectacles (+ emplois aidés!), ça fonctionne.”

Rester à flot par tous les moyens est un objectif irraisonné. La seule manière honnête pour un label de gagner de l’argent, c’est de vendre de la musique. Cela nous a toujours gênés de vendre autre chose“.

Entre raison financière et volonté de garder sa conscience artistique intacte, il existe désormais un monde que la crise de la musique enregistrée a crée. Jean-René Etienne et Emile Shahidi apportent un élément d’explication pertinent même si pas unique : “La musique est dévaluée […] Au jour d’aujour’hui, la musique n’est pas même le second, le troisième ou le dixième des intérêts et éléments de culture. La mode, Apple, les jeux vidéos, les outils high-tech, les réseaux sociaux etc sont passés devant. J’imagine que c’est cool… Mais je ne veux pas avoir à devenir une dépendance de la mode. Tout comme je refuse de presser un artiste à sortir des titres à moitié aboutis chaque mois juste pour qu’il reste dans le coup.

La mort très publique d’Institubes n’est pas un cas isolé, mais plutôt la partie émergée de l’iceberg constitué d’autres labels, moins connus, moins hype qui disparaissent chaque jour. Les nombreuses réactions ce matin sur les réseaux sociaux prouvent un point qu’il ne faut pas oublier. Le collectif est né en pleine crise et a réussi à vivre pendant huit ans, en produisant un nombre d’artistes considérable et réussissant à s’imposer sans trop sacrifier son intégrité artistique. Pour cela, il manquera sans doute au paysage musical, mais quitte la scène avec classe, en offrant une réflexion pertinente si ce n’est nouvelle sur la vie des petites structures.

Crédits photos : FlickR CC Caesar Sebastien

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La “vraie” mort de l’industrie de la musique http://owni.fr/2011/03/09/la-vraie-mort-de-lindustrie-de-la-musique/ http://owni.fr/2011/03/09/la-vraie-mort-de-lindustrie-de-la-musique/#comments Wed, 09 Mar 2011 11:32:44 +0000 Michael DeGusta http://owni.fr/?p=30799 Michael DeGusta (@degusta) qui écrit pour le site Businessinsider.com et tient le blog TheUnderstatement.com.

Comme beaucoup d’observateurs de l’industrie de la musique, il s’est intéressé aux graphiques publiés suite à l’étude menée par l’institut Bain & Company en janvier dernier. Sauf qu’il a découvert que ce graphique, censé représenter l’évolution de l’industrie de la musique enregistrée depuis 1973, était erroné. Il a donc repris les chiffres, et propose une version corrigée de cette étude pour le moins éloquente… lorsque elle est correctement utilisée.

Un graphique erroné et ses origines

En janvier dernier, Bain & Company a produit le graphique suivant, lequel fait partie de leur rapport intitulé “l’édition à l’ère du numérique”. Voir le PDF ici.

Puis quelques jours plus tard, (un mardi) quelqu’un l’a posté sur FlickR. En conséquence, Peter Kafka de MediaMemo/Wall Street Journal l’a remarqué et transmis à Jay Yarrow, qui en a fait le “graphique du jour” du Business Insider le mercredi sous le titre “La mort de l’industrie musicale”, en citant Kafka et le post sur FlickR. Le jeudi, l’excellent John Gruber de Daring Fireball a posté un lien menant à ce graphique. Entre ces deux posts, le graphique a commencé à attirer l’attention, notamment de la part du soi-disant expert en musique en ligne Bob Lefsetz (“Premier en analyse musicale”). Personne ne semble l’avoir rattaché à sa source originale ou remarqué ce qui m’a d’emblée sauté aux yeux : ce graphique, c’est de la merde.

Ce qui cloche

Oh, Bain… J’espère vraiment que personne ne vous a engagés pour votre expertise d’“analyse” dans ce domaine.

- Le graphique prend en compte le chiffre d’affaires brut, non ajusté par rapport à l’inflation et à la population.
- Le graphique s’intitule “Chiffre d’affaires mondial de la musique”, mais les données ne concernent en fait que les Etats-Unis. (1)
- Le graphique affiche la mention “Analyse réalisée par Bain”, mais on ne sait pas clairement s’ils ont effectivement réalisé l’analyse, puisque n’importe qui payant 25$ à la RIAA peut se connecter à leur site et voir le même graphique immédiatement, quoique présenté un peu différemment.
- Ils omettent de clarifier comment ils redistribuent (si tel est le cas) les 16 catégories parfois vagues de la RIAA en 4 comme c’est le cas dans leur étude.

Le bon graphique

Toute la discussion ci-dessous concerne la musique enregistrée américaine, puisque couverte par la RIAA. Le graphique ci-dessus a été revu en prenant en compte l’inflation et la population. Pour de plus amples précisions, voir “les détails de fabrication” plus bas.

Corrigeons donc les conclusions erronées que chacun pourrait tirer du travail trompeur de Bain.

Faux : l’industrie de la musique a perdu 40% de sa valeur depuis son point culminant de 1999.
Vrai : L’industrie de la musique a perdu 64% depuis 1999.
Faux : L’industrie de la musique vaut presque 4 fois plus qu’en 1973.
Vrai : L’industrie vaut 45% de moins qu’en 1973.
Faux : L’ère du CD était une aberration (L’avis légitime de M. Gruber)
Vrai : Le point culminant du CD n’était que de 13% supérieur à celui du vinyle, pas supérieur de 250% comme nous le laisse penser le graphique de Bain.

La conclusion générale est que l’industrie de la musique va beaucoup plus mal que ce que semble indiquer le graphique de Bain.
Il y a dix ans l’Américain moyen dépensait trois fois plus qu’aujourd’hui pour acheter des supports de musique enregistrée.
Il y a 26 ans, il dépensait près de deux fois plus qu’aujourd’hui.

Que s’est-il passé ?

Il s’avère que, sans grande surprise, l’industrie de la musique enregistrée réalise la plupart de son chiffre d’affaires grâce aux albums.

Sans surprise aucune là non plus, plus personne n’achète d’albums.

Cela revient à tout juste plus d’un album par personne et par an, et 0,25 album téléchargé (légalement) par an. Ici l’analyse de M. Gruber est plus réaliste, bien que les chiffres actuels soient toujours légèrement inférieurs à ceux de l’ère pré-CD. En plus du piratage et du manque d’intérêt des gens pour l’achat d’albums (par rapport aux singles, voir ci-dessous), il est également possible que le fait de pouvoir facilement transformer ses CD en fichiers numériques (alors qu’on rachetait souvent ses vinyles en CD) explique une partie de la disparité entre les chiffres.

Que nous réserve l’avenir ?

Penchons-nous plus précisément sur ces quelques “nouvelles” sources de revenus, qui étaient inexistantes en 2003:

Le téléchargement d’album et de singles a gentiment grossi, mais il a déjà été clairement établi qu’il est loins de compenser les pertes liées au format physique.
La musique sur téléphone portable, qui inclut “Les sonneries Hi-Fi, les clips, les téléchargements, ou autres contenus mobiles” a atteint son point culminant en 2007, mais décline depuis 2 ans. On dirait que c’est la fin de la sonnerie, qui coincide avec la naissance de l’iPhone ?
Les abonnements (probablement les services tels Rhapsody, Zune PAss et consorts), ont aussi connu le déclin ces deux dernières années.
La chute du mobile et de l’abonnement me surprennent beaucoup, d’ailleurs.
Les seuls à encore rapporter de l’argent sont internet et les radios satellites (comme Pandora) et autres payeurs via SoundExchange. Ils ont connu une belle croissance depuis 2007, mais c’était au moment où l’on a renégocié les taux de royalties pour les diffuseurs en ligne. Même si la croissance se maintient, elle viendra s’ajouter à trois fois rien.
On dirait bien que l’industrie de la musique plus modeste et en décroissance est encore là pour un moment.

Quelques graphiques en plus

On dirait bien que le digital a provoqué le boom du single.

Ca vaut ce que ça vaut, mais voici la version du graphique du chiffre d’affaires ajusté à l’inflation (mais pas à la population).

Enfin, comme je n’étais pas sûr de ce qui faisait partie ou non du graphique de Bain, voici ma version des chiffres de chiffre d’affaires bruts.

Les détails de fabrication :

- Les données de population que j’ai utilisées proviennent de http://www.census.gov/popest/
Les données concernant l’inflation proviennent du CPI-U http://data.bls.gov/cgi-bin/surveymost?cu
Je me suis basé sur le dollar de 2011 (les chiffres de janvier, les derniers disponibles), car je pense que les dollars d’aujourd’hui sont plus parlants pour une meilleure compréhension des sommes en jeu, plutôt que d’utiliser arbitrairement une autre date.
Voici comment j’ai regroupé les catégories de la RIAA :
- 8 track se compose de “8 track” et “other tapes” (décrites comme “reel-to-reel” ou “quadraphonic”)
- Vinyl : se compose de “LP/EP” et “vinyl single”
- Cassettes: se compose de “Cassettes” & “Cassette Single”
- CD: se compose de “CD”, “CD Single”, “DVD Audio”, & “SACD”
- Videos: se compose de “Music Video”
- Digital: se compose de “Download Single”, “Download Album”, “Kiosk”, “Download Music Video”, “Mobile”, “Subscription”, & “Digital Performance Royalties” (décrit comme “SoundExchange royalties”)

(1) La RIAA (sur ce lien) explique : cette base de données inclut les chiffres de livraisons de fin d’année pour l’industrie de la musique enregistrée aux Etats-Unis.

Article initialement publié sur TheUnderstatement.com et traduit par Loïc Dumoulin-Richet

Crédit photo : FlickR CC doug88888

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Dis moi comment tu vends ta musique, je te dirai qui tu es http://owni.fr/2011/03/05/dis-moi-comment-tu-vends-ta-musique-je-te-dirai-qui-tu-es/ http://owni.fr/2011/03/05/dis-moi-comment-tu-vends-ta-musique-je-te-dirai-qui-tu-es/#comments Sat, 05 Mar 2011 09:00:21 +0000 Anastasia Lévy http://owni.fr/?p=49789 L’expérience Radiohead

En 2007, Radiohead avait eu l’air de proposer le meilleur modèle possible pour vendre son album, In Rainbows. Le pay-what-you-want, un système avec lequel tout le monde était gagnant, sauf les maisons de disques, pointées comme des exploiteurs d’art, faisant leur beurre sur le dos des artistes et du public. Alors que tout le monde avait salué cette démarche, à part quelques commentateurs n’y voyant que le côté commercial, Radiohead remet tout en cause en ce début d’année et propose son nouvel album à un prix fixe. Ou à des prix fixes plutôt. Les internautes doivent dépenser au moins 7 € pour télécharger huit titres en mp3, jusqu’à 39 € pour un mystérieux futur « newspaper album » et dès à présent les titres en .wav. Thom Yorke avait prévenu dès 2008 (interview dans The Hollywood Reporter) que la distribution d’In Rainbows était une réponse unique à une situation particulière (après leur bataille pour se séparer d’EMI), mais tout le monde autour martelait (par ici ou par là) que ça avait été particulièrement bénéfique pour eux, au moins par les retombées externes à l’album (concerts, réputation, impact même de l’album sur l’industrie de la musique). Radiohead revient aujourd’hui dessus, expliquant que c’est une « progression logique ».

Mais de logique, personne ne peut parler aujourd’hui, dans l’industrie de la musique. Chacun y va de son innovation plus ou moins intéressée/intéressante, mais aucun modèle ne s’impose finalement. Alors que se développent difficilement des lieux de rencontre et de dialogue pour les acteurs qui veulent se poser la question de l’évolution de ce marché (voir, par exemple, le bilan de MusicNet.works) la tendance est encore à l’opposition, du simple mépris aux procès qui durent des années (majors contre plateformes de téléchargement, majors contre artistes, artistes contre plateformes, et même pire, artistes contre public).

Ce n’est évidemment pas parce que Radiohead l’a abandonné que le pay-what-you-want est mort. Si le groupe d’Oxford est le poil à gratter des majors, Nine Inch Nails est leur cauchemar. Pas question pour le groupe de repasser à une autre formule que le pay-what-you-want pour le groupe de Trent Reznor qui avait, à l’époque où ils étaient chez Universal, appelé leurs fans à voler leurs albums, et fait l’apologie du site de « piratage » Oink.

Le DIY et le crowdfunding

Ce système ne marche pas, comme on pourrait le croire, qu’avec des groupes déjà bien installés. Il a récemment permis à de petits groupes de faire le buzz autour de leur premier album, comme les excellents Yellow Ostrich, qui proposent de « name your price » pour télécharger l’album en numérique : « Download it for free, or pay-what-you-want, its your choice ». Forts de leur démarche, qui prend plutôt bien, ils placent sur leur bandcamp un lien vers Kickstarter, site de financement par les internautes sur lequel ils proposent d’investir dans… la production de leur album en vinyl. Le groupe n’a donc rien déboursé pour leur album physique : pour qu’il soit produit, il fallait que les internautes investissent (sans retour sur investissement possible, à part un cadeau déterminé à l’avance) au moins 2500 $, objectif atteint en quelques semaines. Ca fait rêver, tant la simplicité de la démarche a propulsé sa réussite.

Le côté pratique des majors

Et pourtant, même pour les jeunes groupes, la signature sur un gros label reste un des premiers objectifs. Frida Hyvonen nous confiait récemment que sa signature chez Universal Publishing, après trois albums en production et distribution indépendantes, était un soulagement : plus d’argent et donc plus de temps pour créer et pour enregistrer. C’est effectivement encore là que les moyens de production sont concentrés, et que les artistes sont chouchoutés. On comprend ainsi que les gros, type Daft Punk ou Dr Dre ne cherchent pas à se séparer de ceux qui leur offrent sécurité et visibilité (voire matraquage médiatique).
Et le rapport de force s’inverse : les maisons de disques signent aujourd’hui des contrats qui bénéficient plus aux artistes qu’avant. Les labels sont devenus les employés des artistes.

Par ailleurs, les majors ont développé ou racheté des labels spécialisés ou indie, comme Blue note (label jazz d’Herbie Hancock ou John Coltrane) chez EMI, ou Nonesuch chez Warner, qu’ils tiennent à bout de bras. Besoin d’une caution artistique ? Peut-être, mais personne ne peut nier que c’est bénéfique pour les artistes. Mais…aussi pour les majors, qui évitent ainsi de prendre les risques nécessaires à la vitalité du monde musical. Au lieu de produire des artistes non calibrés pour le marché, elles exploitent les catalogues de ceux qui ont pris ces risques.

Des labels qui pèsent

De trop rares exemples prouvent que la signature sur un label indé n’empêche pas un tel succès : Arcade Fire, sur Merge records, connaît un succès phénoménal, tandis que récemment Vampire Weekend, sur XL’s recordings, voyait son album Contra devenir n°1 des charts albums aux Etats-Unis. XL ne sort pourtant que…six albums par an, et signe un nouvel artiste par an : le choix de l’hyper-spécialisation. Richard Russell, le PDG du label confiait au Guardian : « On refuse 200 000 démos par an. En gros, on dit non à tout, et même à plein de grands artistes. Il faut une dose de courage pour faire ça. C’est une philosophie anti-commerciale ». Russell évite les dépenses inutiles (des clips ? pour quoi faire…) et ne dépense jamais plus que ce qu’il a… Un modèle simple et payant.

Certains musiciens refusent encore de traiter les questions bassement matérielles de distribution et de se poser même la question de l’avenir de l’industrie dans laquelle ils vivent. Est-ce déshonorant de parler d’autre chose que d’art ? Ceux qui le font sont en général attaqués là-dessus (voyez les dizaines de critiques de Radiohead…), alors que ça ne suppose absolument pas de mettre de côté l’aspect musical.
Toute l’industrie de la musique s’agite depuis une dizaine d’années déjà pour savoir quel modèle ressortira vainqueur du séisme de la gratuité. Mais la réponse sera peut-être dans l’hétérogénéité, chaque groupe définissant son modèle personnel comme une partie de sa personnalité.

Article initialement publié sur OWNImusic

Crédits photos CC flickr : dunechaser, dullhunk, superde1uxe

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En savoir plus sur Connected Creativity http://owni.fr/2011/03/03/en-savoir-plus-sur-connected-creativity/ http://owni.fr/2011/03/03/en-savoir-plus-sur-connected-creativity/#comments Thu, 03 Mar 2011 17:02:35 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=30649 Lors du Midem, nous vous avions parlé d’un concept qui nous avait intrigué, un événement qui se nommera Connected Creativity et organisé par Reed MIDEM, en partenariat avec GMSA. Pour en savoir un peu plus sur cet événement qui malgré son titre aguicheur ne semble par faire grand bruit dans les couloirs de l’industrie, nous sommes allés interviewer Anne de Kerckhove, directrice de la division entertainment de Reed MIDEM.

C’est une première édition et si l’on connaît la démarche marchande de Reed MIDEM, on ne peut nier la qualité des salons qu’ils organisent. Bien que tout le monde se satisfasse du Ô grand MIDEM, on a voulu en savoir plus sur la première édition qui se trame et qui devrait, nous semble-t-il davantage faire parler d’elle.

La première fois que nous avons abordé le sujet, nous avons été un peu surpris par la stratégie tarifaire mise en place pour cet événement. Tout participant à Connected Creativity était d’emblée considéré comme un client du MIPTV et devait donc payer 1495€ afin d’accéder à la première. Depuis, la stratégie a été révisée et nous semble bien plus cohérente. Aujourd’hui, l’accès à Connected Creativity seul sera de 600€ alors qu’un tarif spécial Connected Creativity Forum + MIPTV a été mis en place pour les startups soit 950€ pour deux personnes.

Il restera cependant un espace commun entre les deux salon qui sera le Experience Hub, un espace d’expérimentation où les deux communautés pourront apprécier les dernières inventions en matière de nouvelles technologies liées aux contenus “culturels”.

Quand on sait que facebook, qui n’a pas pris la peine de se déplacer au MIDEM, sera présent à Connected Creativity, on se pose quand même des questions sur le dédain français vis-à-vis de cet événement. Donc, histoire de ne pas prendre dix ans de retard comme on en a la fâcheuse habitude, prenons un peu d’avance et profitons de ce qui se passe chez nous !

Entretien avec Anne de Kerckhove (directrice de la division entertainment de Reed MIDEM) :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Interview réalisé par Lara Beswick

Montage effectué par Romain Saillet

Crédit Photos

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YouTube : “la musique gratuite rapporte autant que la musique payante” http://owni.fr/2011/02/22/youtube-la-musique-gratuite-rapporte-autant-que-la-musique-payante/ http://owni.fr/2011/02/22/youtube-la-musique-gratuite-rapporte-autant-que-la-musique-payante/#comments Tue, 22 Feb 2011 14:04:21 +0000 Eliot Van Buskirk http://owni.fr/?p=30457 Eliot Van Buskirk écrit pour le site Evolver.fm et s’interroge sur les problématiques liées à l’évolution des business models de la musique.

Baby, de Justin Bieber, la vidéo la plus vue sur YouTube

Alors que les maisons de disques et les sites de musique en ligne se battent pour convaincre les fans de musique de continuer à payer la musique, YouTube, lui-même un acteur majeur du secteur de la musique enregistrée, affirme que la distribuer gratuitement est aussi rentable pour les ayant-droit que de la faire payer, le tout étant inextricablement lié aux services de musique en ligne freemium comme Spotify et le très attendu Google Music.

Dans un entretien accordé à Evolver.fm au début du mois, les dirigeants de YouTube confirment que le site peut rapporter aux labels autant que des services payants et mettent en avant l’augmentation oscillant entre 200 et 300% de recettes que le site a générées auprès des titulaires de droits d’auteur l’année passée. Ils incombent cette forte croissance à l’augmentation générale du trafic notamment sur les téléphones mobiles, à des formats de publicité optimisés et plus rentables, à l’intégration d’AdWords dans le contenu vidéo (à travers lequel les annonceurs proposent des publicités que l’internaute « choisit » de regarder), à une nouvelle génération de curateurs qui partagent les vidéos sur les blogs et les réseaux sociaux multipliant ainsi leur audience, à des équipes commerciales plus efficaces particulièrement au sein de Vevo (une joint-venture associant Google, les principales maisons de disques et Abu Dhabi) ainsi qu’au système d’identification de contenu de YouTube qui permet aux détenteurs de droits d’auteur de gagner de l’argent même dans le cas d’une utilisation frauduleuse de leurs chansons.

« Nos plus gros partenaires musicaux gagnent plusieurs millions de dollars par mois » confie Chris Maxcy, le directeur des partenariats liés aux contenus sur YouTube. « Ce qui est également très impressionnant, c’est le niveau de croissance. Les niveaux de monétisation ont été multipliés par 2 voire 3 et ce seulement sur l’année passée…Nos labels partenaires sont ravis et nous misons sur une poursuite de la tendance. J’espère que d’ici un an nous pourrons annoncer de nouveau une multiplication des recettes par 2 ou 3 ».

Selon YouTube, la musique gratuite est aussi rentable que la musique payante. Et cela pourrait inspirer Google…

« Nous ne sommes pas attachés à un unique modèle payant en soi » explique Phil Farhi, un chef de produit au sein de l’équipe responsable des solutions de monétisation pour YouTube chez Google. « Nous nous sommes jusque là beaucoup concentrés sur la publicité, mais si certains utilisateurs dépensent de l’argent pour du contenu, d’autres dépensent du temps et de l’attention. Nous nous sommes penchés sur cette seconde catégorie. Et nous voyons qu’en optimisant vraiment tout, nous pouvons rapporter aux labels autant que les autres. »

Certains ne considèrent pas la valeur de la musique gratuite car ils demeurent trop concentrés sur son prix.

« C’est un piège connu : les gens se concentrent uniquement sur le prix des services intégrant la publicité en opposition au prix des plateformes d’abonnement ou de téléchargement », précise Phil Farhi. « Il ne faut pas seulement s’intéresser au prix mais aux niveaux d’audience et de visionnages atteints. »

La gratuité d’un produit en augmente la consommation. C’est une règle microéconomique avérée et une tendance prévisible. En effet qui ne voudrait pas d’un repas gratuit ? Ce qui est plus surprenant c’est que YouTube affirme pouvoir générer autant de recettes que des services payants à l’instar d’iTunes.

« Si on se penche sur les chiffres de Lady Gaga et que l’on compare le nombre de visionnages d’une vidéo sur YouTube et le nombre de téléchargements sur iTunes, il est évident qu’elle gagnera plus d’argent au travers d’un téléchargement payant que d’un visionnage sur YouTube » explique Phil Farhi. « En revanche si l’on raisonne en termes de trafic (c’est à dire le nombre de personnes qui regardent plusieurs fois ses vidéos, qui les regardent avant même de télécharger la chanson ou même découvrent l’artiste sur YouTube) il est aisé de comprendre comment ce système gratuit peut rivaliser avec un service payant. »

Le dilemme entre musique gratuite et musique payante a d’autant plus d’écho que la musique est aujourd’hui de plus en plus distribuée via des applications installées sur les téléphones mobiles, ordinateurs et à terme télévisions ou même autoradios. Les petits développeurs ne pouvant négocier des licences en propre auprès des labels mais désirant intégrer la lecture de morceaux complets à leur offre font face à un choix difficile. Ils peuvent soit intégrer gratuitement les vidéos YouTube à leur application (via Discovr) soit développer un abonnement limitant le temps d’écoute à 30 secondes pour les non-inscrits (MusicMapper).

Il y a quelques semaines, nous avons interrogé YouTube sur les risques que font peser sur l’industrie musicale une offre de musique gratuite et à la demande devenant une alternative à des services tels que MOG, Rdio, Rhapsody ou Spotify auprès des utilisateurs et des développeurs.

« Vous soulevez des questions intéressantes au sujet de certaines de ces applications » nous a répondu le directeur des partenariats liés aux contenus  Chris Maxcy. « Notre philosophie est la suivante : nous souhaitons rendre notre contenu le plus accessible possible. Nous voulons être la plus grande plateforme de divertissement, et nous pensons l’être déjà. Nous voulons nous assurer que les internautes ont accès aux vidéos par différents moyens…Tout cela est positif mais le risque avec ce principe et le système attenant, c’est que quelques personnes dans le monde abuseront de votre bonté et de l’accessibilité du contenu. Avec nos APIs, la grande majorité des développeurs respecte nos conditions d’utilisation. »

Sur les 1à vidéos les plus populaires sur YouTube, sept sont musicales

Les conditions d’utilisation de l’API YouTube précisent que les développeurs qui veulent intégrer des morceaux entiers à leur application peuvent le faire seulement s’il s’agit d’applications non commerciales (NB : cette information a été livrée par Farhi lors de l’entretien mais apparemment YouTube autorise l’utilisation de son interface dans une optique commerciale), si les vidéos complètes sont présentées et non seulement la musique qui en est extraite, et si les publicités de YouTube sont prises en compte.

Songza, Muziic et d’autres services n’ont pas respecté ces règles il y a quelques années, suite à quoi YouTube leur a interdit l’accès à son API ou menacé d’interdiction.

« Je pense que les applications intégrant la musique sont une excellente idée et nombre de services sont sérieux. Il est plus intelligent pour un développeur de s’assurer de respecter les conditions d’utilisation que de penser pouvoir les contourner pour accéder à notre plateforme » précise Phil Farhi. « Ils seront obligés de cesser leur activité et l’expérience du consommateur sera mauvaise car il ne pourra plus regarder les vidéos YouTube ».

Il est donc clair que si les développeurs d’applications poussent trop loin leur intégration de YouTube, ils en seront empêchés et YouTube a prouvé par le passé être capable de telles mesures. En revanche le constat que la musique gratuite est aussi rentable que la musique payante prouve que les développeurs devraient inclure les deux options : des vidéos YouTube pour les fans qui ne veulent pas payer pour écouter de la musique et un service d’abonnement tel que Rdio pour ceux qui désirent le faire.

A terme, le véritable bénéficiaire du postulat « la musique gratuite et la musique payante génèrent autant de recettes » pourrait être Spotify, ou même Google.

Phil Farhi constate le succès de Spotify sur la plateforme Facebook en Europe, car les internautes intègrent les liens Spotify à leur fil d’actualité (la version gratuite offre jusqu’à 20 heures de musique par mois). De plus, Spotify s’intègre directement à Facebook comme un réseau de partage musical. En revanche aux Etats-Unis les utilisateurs de Facebook préfèrent largement intégrer la musique via YouTube, comme chaque fan de musique américaine sur Facebook a pu le constater.

L’atout de Spotify réside dans sa capacité d’une part à rentabiliser l’écoute gratuite au travers de la publicité, d’autre part à permettre aux utilisateurs prêts à payer des services supplémentaires (application mobile, lecture hors ligne, meilleure qualité de son, absence de publicité) de ne pas changer de service et risquer de perdre leurs playlists, notes et contacts.

La leçon à tirer du débat entre YouTube et les services de musique payants est que Spotify, ou un type de service équivalent tirant profit à la fois de la musique gratuite et payante, est capable de générer des recettes au sein d’une industrie en proie à une profonde crise.

Article initialement publié sur Evolver.fm et traduit par Audrey Malmenayde.

Crédit photos : FlickR CC codenamecueball & captures d’écran.

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Enterre ta carrière en 5 leçons, par Christina A. http://owni.fr/2011/02/11/enterre-ta-carriere-en-5-lecons-par-christina-a/ http://owni.fr/2011/02/11/enterre-ta-carriere-en-5-lecons-par-christina-a/#comments Fri, 11 Feb 2011 16:21:03 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=30270 Grâce à Christina Aguilera, le Cowboys Stadium de Dallas (Texas) qui accueillait dimanche soir le 45ème Superbowl, a été le (gigantesque) théâtre de ce que l’on appelle communément une “Janet“. Une référence au fameux “nipple-gate” de 2004, ou Miss Jackson avait malencontreusement (ou pas) dévoilé un téton lors de sa performance à la mi-temps du match, en duo avec Justin Timberlake.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cet événement, qui a passablement ému l’Amérique puritaine, a mis un sérieux coup de frein à la carrière de la sœur de feu Michael et incarne encore aujourd’hui cette tendance typiquement américaine à clouer au pilori pour une petite incartade les artistes qu’elle adorait la veille encore.

Dimanche soir donc, Christina Aguilera avait été choisie pour interpréter l’hymne national devant près d’un milliard de téléspectateurs et 100 000 fans de football américains réunis sous le plus grand dôme du monde (les présentations d’avant-match étaient utiles !).

Si l’occasion était belle pour l’ex Dirrty Girl de se racheter après une année 2010 plus que difficile pour elle, sa prestation semble être le point culminant d’un sabotage de carrière semi-conscient. En se trompant dans les paroles de The Star-Spangled Banner, Xtina a provoqué un émoi certain et parfois démesuré dans un pays où l’on ne rigole pas avec le patriotisme.

Cet incident ô combien dommageable mais pas inédit (voir “les pires interprétations de l’hymne US“) n’est finalement que l’aboutissement d’une année de fails spectaculaires pour celle qui fut une actrice majeure de la pop contemporaine. L’occasion de prévenir les futurs grands des faux-pas à éviter pour rester au sommet.

1/ Choppe le mega-melon, prends-toi pour la créatrice ultime et copie le look de tes rivales

Christina Aguilera n’a jamais vraiment été un parangon de modestie. Au contraire. Elle ne se prive d’ailleurs jamais d’un petit coup d’ego-boosting, n’étant jamais mieux servie que par elle-même :

Je suis une chef d’entreprise, et quand on est à la tête de son propre empire et de sa création, il faut savoir être sûre de soi” (Rolling Stone, 2008)

Depuis son second album Stripped (2002), elle pense avoir atteint le sommet de la créativité pop, mélangeant (pas très discrètement) les genres, du R&Bitch Lil’Kimien au rythmes latinos, des ballades “habitées” (Beautiful) aux hymnes-de-toute-une-génération (Fighter, mouais), ou proposant des clips ultra-léchés (dans tous les sens du terme dans le cas du cochon Dirrty).

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Un troisième album stylé 40’s (le trop long Back To Basics) plus tard, il est temps de revenir avec un best of. Bizarre, la seule apparition promo (aux MTV VMA) révèle une Christina grimée en sosie de celle qui n’est alors qu’une nouvelle venue dans l’arène pop : Lady Gaga. Les observateurs ne manquent pas de remarquer le mimétisme entre les deux distinguées chanteuses, et au lieu d’opter pour un revirement stratégico-capillaire, Xtina, cette rebelle, affirme ne pas connaître la poker-faceuse en chef. Même ma mère la connaissait à l’époque.

Extrait d’un interview accordée au LA Times le 11/11/2008 :

Que répondez-vous à ceux qui sous-entendent que vous avez emprunté le look de Lady Gaga ?

Vous savez, ça me fait rire que vous fassiez allusion à ça. On a attiré mon attention sur cette personne il y a peu. Pour être honnête, je ne suis pas vraiment sûre de qui est cette personne. Je ne sais pas si c’est un homme ou une femme. Je n’arrive pas à être sûre. Je ne vais quasiment jamais sur internet, donc je suis un peu à l’ouest de ce côté là.

2/ Clame partout que tu as produit le nouveau Thriller (on sait jamais, les gens pourraient te croire).

L’annonce de la mise en chantier d’un nouvel album studio fait penser que Christina est de retour aux affaires. Elle évoque son ambition de créer un disque de pop ambitieux et s’entoure pour ce faire de noms à l’image indie-cool avérée (M.I.A., Santigold, Le Tigre, Ladytron, Peaches, Sia). Dès 2008, elle annonce déjà la couleur : “Ce disque, c’est le futur, et il pourra aller dans toutes les directions“.

L’album, Bionic, sort finalement en mai 2010 après quelques reports. Précédé par Not Myself Tonight, le single le moins original du monde, puisque pompant allègrement le son de Blackout, l’album de Britney Spears datant de 2007. Du R&B électro-sex pas vraiment classieux (mais efficace), qui n’a pas empêché le disque de se prendre les pieds dans le tapis.

Il faut dire qu’en guise d’originalité et d’avant-gardisme, Aguilera s’affiche avec un clip catastrophique, inutilement vulgaire et surtout farci d’emprunts à tout ce qui se fait en pop depuis 25 ans, soit la mise en orbite d’une certaine Madonna. Ajoutez à cela un look toujours plus Gagaesque, sachant l’explosion de cette dernière pendant que Xtina préparait son album, et vous comprendrez la tiédeur de l’accueil réservé à Bionic. Il est d’ailleurs dommage que la stupidité de la campagne de promotion, sans doute pensée par le gardien du parking du label, ait éclipsé le disque. Bien trop long il est vrai (18 titres en version standard, 24 pour l’édition deluxe), il propose quelques très bons titres pop intelligents et modernes, malheureusement englués dans d’autres franchement ridicules et datés. Réduit à douze titres, il aurait pu replacer son auteur dans les plus hautes sphères.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Au contraire, l’album n’a pas mobilisé les foules avec à peine plus de 260 000 ventes aux USA à ce jour (pour rappel son précédent s’était vendu à 350 000 unités en première semaine) et le triste record du plus petit #1 au Royaume-Uni (avec seulement 24 000 ventes) et une chute vertigineuse de 29 étages la semaine suivante.

3/ Annonce que tu vas faire une tournée et puis en fait non.

The Bionic Tour devait permettre à l’album de prendre vie en live, mais les faibles ventes de celui-ci auront eu raison des projets de concerts de Christina. Cependant, l’honneur est sauf, l’annulation n’est due qu’à “un manque de temps pour les répétitions“. Pas du tout au fait que personne n’ait acheté de tickets. Pas du tout.

4/ La chanson ne marche plus ? Fais un film. Avec Cher.

Autre bonne idée souvent usitée par les chanteuses pop trop créatives pour se cantonner à bouger les lèvres devant un micro, le cinéma est une porte facile à ouvrir, rémunératrice et satisfaisante pour l’ego. On se souvient avec émotion des incursions ciné de Britney Spears (Crossroads, ce chef-d’œuvre incompris), à Mariah Carey (Glitter, même topo) ou encore les incartades régulières de Madonna sur grand écran.

Pour Christina, l’objet du délit s’appelle Burlesque. Elle y joue une pauvre provinciale montée à LA pour réussir dans le monde impitoyable du spectacle, et y donne la réplique à Cher, l’inventeur du Botox. Normalement ce pitch aurait du faire fuir tout producteur normalement constitué. Mais certains sont plus pervers que d’autres et le projet a pu être monté. Tant qu’à faire Christina chante la plupart des titres de la BO, laissant à son aînée sans âge la portion congrue. Dommage, c’est cette dernière qui a reçu un Golden Globe pour le titre You Haven’t Seen The Last Of Me. Aïe.

Bien évidemment, le film et sa blonde interprète étaient attendus au tournant. Moins désastreux qu’on aurait pu le craindre, le film a rapporté à ce jour près de 82 millions de dollars dans le monde pour un budget de 55. Pas de catastrophe économique certes, mais une source de lol immortelle pour tous les fans de navets.

5/ Fous-toi la honte au SuperBowl (personne ne regarde de toutes façons).

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Pauvre X-Tina, qui enchaîne les flops, a pris tout pleins de kilos et a même réussi à divorcer fin 2010. La vie n’est pas simple. Chanter l’hymne national devant la moitié de son pays avait de quoi lui remonter le moral. Sauf que toute cette pression, ce n’est pas bon pour la concentration. Le reste appartient désormais à l’Histoire (au moins) et l’on a hâte de savoir si les répercussions de ce gros raté médiatique seront durables pour la carrière de Christina Aguilera. L’industrie ne lui a pour l’instant pas encore tourné le dos, puisqu’elle participera à un medley hommage à Aretha Franklin sur la scène des Grammy Awards dimanche prochain. Espérons que quelqu’un pense à lui préparer un prompteur.

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http://owni.fr/2011/02/11/enterre-ta-carriere-en-5-lecons-par-christina-a/feed/ 2
Industrie musicale : longue vie aux hackers ! http://owni.fr/2011/01/30/industrie-musicale-longue-vie-aux-hackers/ http://owni.fr/2011/01/30/industrie-musicale-longue-vie-aux-hackers/#comments Sun, 30 Jan 2011 17:56:32 +0000 Massimo Ciociola (musiXmatch) http://owni.fr/?p=44634
Cet article a d’abord été publié sur OWNImusic.
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J’ai assisté au @Midem les douze dernières années, et il y a un aspect qui ne change pas, Cannes dégage de super vibrations pour le divertissement et la musique et passer deux ou trois jours là-bas, c’est toujours cool. Le soleil aide et j’aime courir sur la Croisette tôt le matin.

Les vibrations de cette édition 2011 étaient particulièrement étonnantes. Je vais essayer d’expliquer pourquoi.

J’ai assisté à très peu de panels. Ils avaient tendance à n’être que des redites ennuyeuses de choses que nous savons déjà. À la place, j’ai passé la plupart de mon temps à parler aux gens, nouer des liens, donner des conseils, assister à des événements et faire des rencontres avec mon équipe. Et vous savez quoi ?

La partie la plus intéressante du Midem maintenant, c’est MidemNet. Aucun doute.

Bien sûr, j’étais vraiment content d’avoir été invité à participer à la session intitulée “Comment exporter votre business musical dans le monde entier”. C’était particulièrement bien pour moi car cela m’a donné l’opportunité de partager mon expérience et mes connaissances avec toutes sortes de gens qui étaient demandeurs de conseils pour que leur service s’étende du local à l’international.

Mais le moment le plus cool de tout le Midem, haut la main, ce fut le MusicHackDay [en]. Laissez-moi présenter la scène. Imaginez une salle envahie par la foule, remplie non seulement de hackers, mais aussi de gens de labels de musique (majors et indépendants), des éditeurs, des artistes, des journalistes et des analystes de l’industrie musicale. Il y avait de l’électricité dans l’air et pendant longtemps les initiés de l’industrie ont été soufflés par les mashups que les développeurs étaient capables de concevoir en seulement 24 heures.

Des sociétés telles que Soundcloud, Last.fm, The Echonest, Bmat, Extension.fm, 7 Digital, SongKick, Musescore and musiXmatch ont participé à cette nuit blanche et ont proposé un étonnant showcase d’apps. Ci-dessous deux exemples, vous pouvez tous les voir ici [en].

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Démo “I’m A Big Fan mobile app”, pour Windows Phone 7, présentée par musiXmatch. Cette app pour mobile vous donne pleins de renseignements sur un artiste : bio, concerts à venir aux alentours de chez vous et la setlist la plus probable de leur prochaine prestation. Pour chaque titre de la setlist, l’app vous indique la probabilité qu’il soit joué, les paroles et la piste audio. “Tout pour que vous soyez prêt et deveniez un vrai fan en moins de deux !”

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Démo “Six Clicks to Imogen”, de Paul Lamere (Music Machinery, [en]). Cette app ludique vous propose de trouver un chemin musical d’un artiste à Imogen Heap [en].

Après tout ce qui fut dit et fait, je n’avais rien entendu ou vu de nouveau ou d’excitant du show principal du Midem, mais il était clair pour moi et les autres que la nouvelle promesse de l’industrie musicale est apportée par la communauté des développeurs.

La prochaine vague de croissance dans l’économie de la musique numérique sera propulsée par les hackers !

Vous ne me croyez pas ? Demandez à Martyn Davies [en], un hacker de chez hacker, pourquoi il a été embauché par Universal Music. Oui. Universal Music.

L’industrie comprend enfin qu’être ouvert signifie être ouvert d’esprit, ouvert à l’expérimentation et ouvert aux hackers et au développeurs pour mixer les services. Ouvert, ce n’est pas qu’un slogan, c’est l’ingrédient essentiel pour avoir du succès dans un paysage qui évolue très vite.

De leur côté, les développeurs et les hackers, qui dans le passé ont peut-être ignoré les questions de copyright, sont en train de comprendre l’intérêt de travailler avec du contenu sous licence pour propulser leurs apps et leurs services.

Les artistes et les auteurs méritent d’être payés pour leur génie.

Les hackers méritent leur part des revenus s’ils peuvent accroitre la distribution et suivre l’usage grâce aux API’s.

C’est donc mon rêve et l’équation gagnante :

Détenteur de droits + hackers + API’s = industrie de la musique en bonne santé

Longue vie à la musique ! Longue vie aux hackers !

Billet initialement publié sur musiXmatch, traduit et enrichi par OWNI (vidéos) ; image Flickr CC nhussein et thomasbonte

Tous les articles d’OWNImusic sur le Midem


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Futur du Midem ou Midem du futur ? http://owni.fr/2011/01/24/futur-du-midem-ou-midem-du-futur/ http://owni.fr/2011/01/24/futur-du-midem-ou-midem-du-futur/#comments Mon, 24 Jan 2011 18:19:47 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=29868

Les opportunités du marché en faveur du divertissement et des médias «connectés» augmentent considérablement, et le mobile est au cœur du phénomène.
(John Hoffman, PDG de GSMA Ltd.)

A l’occasion de notre entretien avec les boss du Midem, nous avions posé la question concernant une éventuelle synergie entre le Midem et MIPTV. La réponse à cette demande grandissante est concrétisée par l’organisation d’un nouvel évènement baptisé “Connected Creativity”. Le CC forum, organisé par Reed MIDEM en partenariat avec GSMA, association représentant l’industrie mobile mondiale, aura lieu du 5 au 7 avril 2011 au MIPTV.

Anne de Kerckhove, directrice de la division Entertainment du Reed Midem, a longtemps travaillé pour les industries du mobile et de la technologie. Elle nous parle avec enthousiasme de son projet. De par son expérience, elle sait que les acteurs de la technologie connaissent mal les paramètres à maîtriser pour travailler les contenus. Inversement, l’industrie de la musique à démontré, par son incapacité à appréhender, approcher et comprendre les nouvelles technologies et ses usages, la nuisance de cette incompréhension.

Trop souvent perçue comme un simple canal de distribution, l’expérience que peuvent offrir les nouvelles technologies n’est pas optimisée par les producteurs de contenus et on ne peux plus penser un programme pour les multi-plateformes comme on le pensait jusqu’alors. Il faut réinventer des modèles économiques, faciliter la licence des contenus mais aussi repenser la création en elle-même.

(…) le MIPTV répondra aux besoins de la communauté des appareils portables ainsi qu’à ceux des industries du divertissement dans cet espace numérique excitant qui inclut la télévision, la musique et le cinéma, entre autres. (Paul Zilk, PDG de Reed MIDEM)

Cet évènement est un symposium technologique et sera le premier événement créé spécialement pour l’industrie mondiale du divertissement et de la technologie.
Il rassemblera les créateurs et distributeurs de contenus de toutes les industries de création ainsi que les opérateurs mobiles, de smartphones, de tablettes, d’appareils et de téléviseurs connectés.

Les industries culturelles et de la technologie échangeront leurs idées et perspectives. Pour le networking et des deals, c’est donc the place to be ! Les formats envisagés pour animer cet événement tenterons d’être aussi innovants que l’événement en lui-même. On y retrouvera l’équivalent du MidemNetLab qui fait un carton avec Workshop, speed dating et sessions de travail. L’équipe parait très enthousiasmée par ce qu’ils appellent le “Big Debat”, ou l’interaction entre les panélistes et le public est maximisée par un format plus “musclé” et innovant. Nouvelle formule pour la conférence, la “Unconference”. Le Connected Entertainment Experience Hub sera un espace privilégié où les derniers contenus interactifs et les récentes innovations technologiques seront mis en avant. Il permettra d’avoir un aperçu de l’avenir de l’univers «connecté» chez soi et hors de chez soi.

L’expérimentation des technologies sera privilégiée puisque “expliquer ne suffit pas, il faut l’expérimenter pour comprendre” et nous ne pourrons que valider cette réflexion.

Quelques thèmes dont les intitulés plutôt “catchy” ont été déterminés: “In the Consumer’s Mind”, “Anatomy of the Deal”, “Social Media Tipping Points”, “The Winner Takes It All”, “Know your Rights”. De gros fonds d’investissement tel Google, le retour des Business Angels qui s’intéressent à l’innovation seront de la partie.

“Les contenus de divertissement alimentent la croissance des applications B2C sur tous les appareils connectés. La musique représente 17,5 milliards de transactions chaque année et l’on estime que la télévision mobile représentera 11,8 milliards de transactions en 2012. Le marché global du marketing et de la publicité mobile devrait connaître une croissance à deux chiffres dans les prochaines années.”

Ne négligez pas l’importance de cet évènement qui pourrait s’avérer plus essentiel encore que l’évènement clé qu’est le MIDEM.

Stay Connected !!!

Crédits photos CC flickr: mksavage; h.koppdelaney

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