OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 The wholling stoppelizzy by Randy Mandys http://owni.fr/2011/01/31/the-wholling-stoppelizzy-by-randy-mandys/ http://owni.fr/2011/01/31/the-wholling-stoppelizzy-by-randy-mandys/#comments Mon, 31 Jan 2011 16:16:20 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=29988 Les Randy Mandys sont actifs depuis 2004 déjà. A l’origine de ce groupe rock explosif, pertinent, racé, intransigeant aux pépites new wave et pop, The Extra Soul Things. Le trio devenu quatuor est en phase de sortir son 3ème album, The Way We Are dont un premier volume est déjà disponible. La maturité qu’a pris l’ensemble se perçoit par une structure cadrée, dynamique, musicale et une attitude indépendante dans leur gestion de carrière.  C’est évidemment une formation à voir sur scène. Avec plus d’une centaine de concerts à leur actif, ils ont partagé les planches avec une multitude d’artistes tels Shannon Wright (US), Hollywood Pornstars (Belgique), the Dirtbombs (US), Queen Adreena, (GB), The Jim Jones Revue (GB), Kill The Young (GB), The Infadels (GB), Washington Dead, Cats, Gomm, Hushpuppies, the Film, Olivia Ruiz, Eiffel, Plasticines, Kid Bombardos, Fancy…

Pourriez-vous nous décrire en quelques lignes la formation du groupe et l’évolution des Randy Mandys.

Le groupe s’est formé en 2004, surgi des cendres de formations passées de chacun des membres avec une première envie, travailler vite, d’où un premier album 6 mois plus tard (The Extra Soul Thing).

Le 4ème membre du groupe s’est joint à la formation initiale en 2006. Amener un nouveau membre implique forcément une évolution artistique. Depuis, chaque disque (The Teenage Fruit en 2007 et The Way We Are en 2011) donne l’occasion de vérifier que Randy Mandys est un groupe aux facettes multiples, dans le fond et la forme déjà, puis dans la recherche de supports de communication et diffusion.

Est-ce que vous pourriez nous parler de ce nouvel album et de vos objectifs le concernant ?

The Way We Are est une expérience complètement folle pour nous. Le travail d’écriture a débuté il y a deux ans, l’enregistrement s’est déroulé l’an dernier. Cette période de deux ans entre les premières réflexions et le produit fini semble être une constante chez nous, au moins depuis l’album précédent.
Des sessions d’écriture, nous avions dégagé assez de matière pour remplir 3 disques ! Le travail suivant a donc consisté à se concentrer sur la douzaine de morceau qui pourraient donner une cohérence d’album et fonctionner comme un ensemble. Puis les roder sur scène avant le studio.
L’idée de sortir le disque en deux volumes provient, d’une part, d’une contrainte technique (trop long pour un seul vinyle) et, d’autre part, d’une envie artistique : le tout était très copieux, on l’a cassé en deux lots ! Puis la carte de téléchargement fournie avec pour finir de soigner la forme de l’album.
L’objectif est très simple : éviter de se retrouver avec des cartons de vinyles à la maison. Donc vendre et donc faire des concerts.

Quel est votre stratégie de communication, comment comptez-vous utiliser internet ? Que pensez-vous de la relation qu’introduit les réseaux sociaux avec les fans?

Avec internet, plus que jamais, la musique se regarde autant qu’elle s’écoute. L’utilisation d’internet dans la stratégie du groupe implique d’intégrer la vidéo dans notre réflexion.

D’ailleurs, c’est surtout par les clips que nous avons réalisés (plusieurs travaux avec Henri Jean Debon, dont un déjà visible, d’autres clips réalisés par nos propres moyens ou avec une association de production audio-visuelle locale) que la musique du groupe circule au sein des réseaux sociaux.
Ces réseaux sociaux, justement… rien de mieux pour maintenir un rapport privilégié avec les fans au jour le jour. Et ce sont eux, aussi, qui contribuent à diffuser notre travail par un bouche-à-oreille favorable, des partages de liens, des échanges d’informations…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Vous êtes ce que l’ont pourrait appeler des artistes DYI. Qu’est ce que cela veut dire vous concernant?

Nous faisons tout tout seuls. Le groupe est un véritable laboratoire musical, et le fait de l’investir en tant qu’amateur (nous travaillons tous à côté) est le meilleur garant de notre liberté artistique.

L’aspect laboratoire ne concerne pas que la musique mais aussi tous les supports par lesquels nous la diffusons : l’élaboration de l’objet-support (vinyle + carte de téléchargement + lunettes 3D), l’envie de creuser les possibilités vidéo, les questionnements liés aux diverses formes de diffusion… là encore, nous sommes complètement maîtres d’explorer ou investir des supports qu’un label pourrait juger anti-commerciaux.
Les personnes qui ont travaillé avec nous sur ce disque sont aussi des personnes avec qui on souhaitait travailler, des proches qui voulaient s’investir à nos côtés, d’où la 3D et les peintures sur la pochette… c’est là encore un des privilèges du DIY.

Comment avez-vous rencontré Henri Jean DEBON? Comment avez-vous vécu l’expérience à ses côtés?

Henri Jean est venu vers nous pour nous dire tout le bien qu’il pensait de notre musique et nous a invités à aller voir son travail. Il ne nous a pas fallu bien longtemps pour nous dire qu’on ferait un clip avec lui. La qualité des échanges qui ont suivi nous a très vite orienté sur non pas un, mais deux clips, les deux ayant été réalisés coup sur coup le mois dernier.
Randy Mandys s’est donc réinventé en structure de production cinéma pendant un mois et demi et nous l’avons tous vécu comme une expérience extraordinaire, une bouffée d’air frais et une nouvelle corde à notre arc. Très vite, quand on commence à travailler sur de la vidéo, on se rend compte que tout prend des proportions énormes. Le tournage de ces deux clips à sollicité la participation de 80 personnes, figurants, techniciens, cuisiniers…
Donc, expérience gratifiante à plusieurs titres : artistique, bien sûr, et aussi (ou surtout) humaine. De part et d’autre, il y a l’envie de continuer à travailler ensemble.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Retrouvez les Randy Mandys sur leur: site; facebook; myspace

Crédits photos tous droits réservés: Randy Mandys; Nadia Lubak; Hervé Audrain

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[ITW] L’apprentissage musical est au bout du clavier http://owni.fr/2010/09/15/itw-lapprentissage-musical-est-au-bout-du-clavier/ http://owni.fr/2010/09/15/itw-lapprentissage-musical-est-au-bout-du-clavier/#comments Wed, 15 Sep 2010 09:31:56 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=26559 Stéphane Chauffriat est un entrepreneur qui a matérialisé une belle idée : proposer aux internautes des cours de musique complets et qualitatifs qui permettent à l’élève de progresser à son rythme grâce à des pointures de chaque instrument. Le concept est devenu réalité grâce à l’imusic-school qu’il a lancée avec deux associés il y a dejà trois ans. Nous l’avons rencontré pour faire un point sur leur business model et pour évoquer le futur de son entreprise, riche en perspective.

Qu’est ce qu’est Imusic-school, comment est né le concept?

Lors d’un enregistrement en studio, mes deux associés, l’un musicien, l’autre, informaticien et musicien, ont échangés sur l’idée d’éventuellement produire des DVD de cours. Le support étant un peu dépassée, ils se sont tournés vers le Net et ont commencé à contacter un ou deux artistes en leur proposant de donner des cours, au culot. Très vite, Jean-Félix Lalane et  Romane ont répondu présent. Fin 2007, une première série de cours, enregistrés avec peu de moyens, a été mis en ligne. En février 2008, ils sont venus frapper à la porte du cabinet de conseil où je travaillais et j’ai tout de suite senti le potentiel du projet et m’y suis consacré.

Quelle est votre angle d’approche ?

L’objectif est vraiment de proposer une vraie école de musique sur internet. Nous avons crée une interface web qui inclue tout ce que nous, musiciens, aurions souhaité avoir pour apprendre la musique il y a dix ou quinze ans, avec des artistes reconnus comme profs, ce qui garanti la qualité des cours. Notre cible est un public d’autodidacte, qui apprend avec des outils limités : nous complétons sa palette avec des partitions, par exemple, et autres outils d’apprentissages offerts par le web.

Pourquoi internet?

Si l’on prend les cours de Lalane ou de Romane, qui sont les plus étoffés, on compte plus de 600 vidéos sur ces cours-là, impossible de faire un DVD avec autant de contenu. De plus, Internet nous permet d’avoir les partitions, de pouvoir faire des gros plans, l’élève est beaucoup plus libre avec le contenu que sur un DVD.

Quels sont les éléments mis en place pour faire passer le visiteur à l’achat?

Nous mettons des démonstrations bien en avant, par niveau, qui sont visibles directement sur les pages artistes : elles présentent l’interface, le programme, éventuellement des partitions, comme celle de Sanseverino qui comprend la grille d’accord.

Que pensez vous apporter de plus que de simples vidéos sur You Tube, comme il en existe une multitude ?

Il n’y a pas la même profondeur et de progression sur les cours (qui sont d’ailleurs souvent des démos) qui sont diffusés par youtube. On y montre souvent un plan, une technique précise mais il n’y a pas de logique d’apprentissage sur la durée. On sait ce qui se trouve sur youtube, on ne fait pas la même chose, tout simplement. Pour un élève avancé, trouver un plan, une vidéo, c’est faisable mais souvent sans partitions et sans réelle qualité de réalisation. Nous tournons avec 3 caméras en parallèle, avec des gros plans main droite / main gauche.

Comment les professeurs ont-il pris la proposition?

Ils trouvent en général l’idée plutôt séduisante. Ceux qui adhèrent sont souvent des gens qui ont envie de transmettre. Ce sont en général des musiciens qui ont un agenda bien rempli et une volonté pédagogique qu’ils comblent en faisant des masterclass et quelques cours mais n’ont pas forcément le temps de transmettre à plus grande échelle. La solution Imusic-school leur permet de rendre leurs activités pédagogique compatible avec leur emploi du temps. En 4, 5 jours en studio, ils se retrouvent avec un contenu extrêmement étoffé à proposer à leurs fans, aux gens qui apprécient leurs style ou façon de jouer.

Quelle est votre plus-value par rapport à un enseignement traditionnel?

Le timing, utiliser un contenu profond et riche sans avoir à se déplacer constituent des arguments essentiels pour la réalité des trains de vie que nous avons aujourd’hui. Suivre un cours régulièrement et tout au long de l’année constitue une réelle contrainte. Le rythme à suivre n’est plus celui du prof mais de l’élève. Sur internet, on peut faire répéter le prof quand en vrai, c’est souvent mal perçu.

Les professeurs ne sont-ils pas déçus de ne pas pouvoir échanger avec leurs élèves?

Non, en général, les professeurs sont très à l’aise devant les caméras, certains sont extrêmement humains. Le cours de Romane par exemple est très détendu, c’est du manouche et il réussit parfaitement à transmettre l’âme du style auquel il forme. L’esprit du style est porté par le prof on a eu la chance d’avoir des élèves qui disent que finalement, ils ont l’impression d’être avec le prof. Le lien sur la durée sur la vidéo fait parfaitement son effet.

Comment sont-ils payés?

Ils sont payés avec un système de royalties. Un élève reste chez nous en moyenne 6 mois. En abonnement payant c’est très correct et ces chiffres ont plutôt tendance à augmenter. La fréquence d’usage est d’environ 2 à 3 fois par semaine et cela correspond à peut prêt à nos intentions de production. Certaines personnes qui nous on suivi en sont à deux ans de cours. Jusqu’à aujourd’hui, avec des moyens de communication très limités on a réussi à accumuler environ 3000 élèves.

Rencontrez-vous parfois vos élèves?

On les a rencontré il y a deux ans au salon de la musique. En 2008, on était exposants donc on en a rencontré certains. On a pu échanger sur ce qu’ils pensaient des cours, c’était assez sympa de le faire et cette année ça recommence avec des artistes en showcase aussi pour qu’ils rencontrent leurs élèves.

Pas d’évènements organisés par l’imusic-school?

On imagine une session de concerts, un évènement où les élèves puissent rencontrer leurs professeurs mais ça n’est pas encore organisé.

Avez vous des projets IRL pour cette “school” ? Si oui, quels sont-ils ?

Distribuer les cours offline oui. Travailler avec des écoles physiques oui. Si on prend l’exemple de Romane, il ouvre une école de musique vers St Ouen, tous ses élèves ont les cours de l’I-music school comme support. Il se sert donc de ces cours comme outils pédagogiques. C’est quelque chose que l’on aimerait proposer plus régulièrement à terme. A Bastia, non, nous sommes plus une start-up qu’une école de musique.

Quelle est votre plus-value par rapport à un enseignement traditionnel?

On veux rester attractifs au niveau du coût. Le cours aujourd’hui est entre 9€ et 20€ et c’est viable. On a pas la volonté d’aller plus haut. On travaille plutôt sur une logique où les cours à 20€ sont enrichis avec plus de fonctions, plus de contenus que ceux à 9€ (playback pour les élèves…).

Prévoyez-vous d’élargir l’offre à de nouveaux instruments?

Oui. Pour l’instant on a guitare, basse, batterie et Deejaying. On va certainement enregistrer très prochainement des cours de saxophone. Un cours d’harmonica sera disponible fin Octobre avec un professeurs hors-norme (Charly Mc Coy). Il est évident qu’il va falloir qu’on sorte des cours de piano, la demande est là, il va falloir qu’on fasse ça assez vite.

Fédérez-vous des contenus externes?

Ca pourrait se faire mais il faudrait qu’il y ait un sens pédagogique. On pourrait reprendre certaines vidéos d’artistes, les travailler mais on ne va pas le faire pour le faire. Ca dépendrai vraiment de la qualité de ce qui est proposé. Aujourd’hui il n’y a pas d’à priori mais il n’y a pas de vraies raisons de le faire. Nous sommes producteurs de contenu, on le ferait plus de façon événementielle.

Est-ce que vous publiez certains de vos contenus sur youtube, site en creative commons, dailymotion pour teaser les gens et les diriger vers votre site?

On le fait de temps en temps mais il faut qu’on fasse attention à notre modèle économique, on ne peux pas faire tout et n’importe quoi. Nos cours sont séquensés de manière pédagogique, si je mets une vidéo sur youtube d’un plan qui dure une minute trente, ça n’a pas de sens, ça donnerait un vision assez réductrice de ce que l’on fait sachant qu’il manquera les supports, playbacks et partitions. Sur le site, il y a normalement trois cours par prof qui sont donnés en entier.

Est-il possible de prendre des cours en temps réel?

Peut-être des évènements spéciaux, des master class en direct avec certains professeurs. Profiter des séances d’enregistrement pour organiser un évènement.

L’élève peut-il contacter le professeur?

L’artiste directement non. On a parfois fait suivre des mails, un arrangement qu’un élève a fait qu’on a trouvé sympa. Si un élève rencontre un problème particulier, nous avons des équipes en interne. Une équipe pédagogique qui peux répondre aux éventuelles difficultés d’ordre musical, sur les cours en tant que tels et une équipe qui répond  aux problème d’ordres techniques. La hotline pédagogique est disponible soit par Skype, soit par e-mail.

Qu’en est-il de votre présence sur les réseaux sociaux?

On réactive tout cette semaine. Nouvelle page facebook, twitter on s’y met. Il faut qu’on travaille bien sur les contenus qu’on y diffuse pour qu’ils soient sympa et attrayants. En effet, c’est le meilleur moyen de générer du trafic chez nous. On a des contenus sympa, de super bêtisiers, beaucoup de contenus qu’on a pas encore diffusé. Facebook et twitter seront intégrés au site d’ici la fin de semaine.

Quelle est votre position par rapport à Hadopi?

Cela ne nous concerne pas. En tant que musicien, je pense qu’on peut très bien vivre avec internet et laisser Hadopi où elle est. L’économie de la musique change. Les musiciens trouvent d’autres moyens de gagner leur vie. Nous sommes par exemple une nouvelle forme de revenu. Nous sommes sur un segment différent mais nous générons des revenus complémentaires pour les artistes qui se font clairement plus d’argent avec nous que sur un disque. Financièrement parlant, il vaut mieux pour un artiste qu’un élève signe chez nous plutôt qu’il achète un album et il y a de fortes chances qu’un élève achète l’album par la suite.

Crédits photos CC flickr : doug88888 ; hugochisholm ; rickharris

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[itw] Pamela Hute : “Le geek est devenu trop hype. A la limite, je me sens plus nerd …” http://owni.fr/2009/11/13/itw-pamela-hute-le-geek-est-devenu-trop-hype-a-la-limite-je-me-sens-plus-nerd/ http://owni.fr/2009/11/13/itw-pamela-hute-le-geek-est-devenu-trop-hype-a-la-limite-je-me-sens-plus-nerd/#comments Fri, 13 Nov 2009 16:00:02 +0000 Media Hacker http://owni.fr/?p=5417
Comme vous le savez, Owni est né lors de la bataille contre Hadopi. A travers la soirée “Hadopi m’a tuer”,  nous avions déjà essayé d’encourager le dialogue entre les artistes, leur public et les professionnels de l’industrie du disque.
Ces derniers jours à nouveau, nous avons poursuivi cette démarche grâce à l’interview de  Diane Tell réalisée par Enikao. J’ai sollicité la fougueuse Pamela Hute pour continuer sur cette lancée.
J’avais déjà eu l’occasion de voir Pamela sur scène et d’apprécier, en plus de sa musique, la manière dont elle utilise les réseaux sociaux, particulièrement son blog. Son point de vue d’ “artiste en développement” est très  intéressant, et elle secoue parfois certaines de nos certitudes …

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Tu as récemment exprimé sur ton blog ta vision de Myspace, plateforme de moins en moins fréquentée mais extrêmement complète, puisque “Personne n’a fait mieux depuis”. Depuis quand as tu pris la décision d’utiliser les réseaux sociaux et de développer ta “présence en ligne” (ton blog, Twitter, Myspace ou encore Facebook) comme un élément de communication ?

Cela fait plus de 10 ans que j’arpente le net, même mon groupe au lycée avait un site web !
Je me suis inscrite sur myspace en 2006, un peu après l’explosion du réseau; myspace était essentiel jusqu’en 2008 pour tout groupe débutant. J’ai ensuite migré vers facebook, puis plus récemment twitter.
J’ai toujours accordé beaucoup d’importance à ma présence sur internet. Une communauté se créé naturellement autour d’un artiste même si il n’est pas très connu. Internet cristallise cette réalité dans un univers virtuel, mais cela demeure le miroir de la réalité. L’idée est de faire grandir cette communauté, autour d’un blog, d’un site etc. Internet est un espace de visibilité et de communication incontournable pour un artiste en développement comme moi. Il ne remplace pas les médias traditionnels, mais il les complète.
Fais-tu un usage différencié de ces différentes plateformes et considères-tu que cela fait partie de ton travail en tant qu’artiste ?

Comme je disais précédemment je pense qu’il est difficile aujourd’hui d’exister sans se construire une visibilité sur internet. Ce n’est cependant pas une fin en soi et le travail de promotion d’un artiste dépasse largement les frontières du net.
Mon compte Facebook, Myspace et Twitter sont plus au moins liés en permanence et j’y distille les mêmes informations, je n’ai pas le temps de faire un vrai usage différencié de chaque plateforme, et je pense que c’est inutile. L’important est que l’information circule.
Es-tu toi même lectrice de blogs, et que penses-tu du rapport aux lecteurs, à la communauté, que cela introduit ?

Je lis quelques blogs, occasionnellement, mais je n’ai pas d’habitude particulière. Je zappe beaucoup sur internet.
Je pense qu’internet a mis en exergue ce besoin humain de communauté, ce désir de débattre à l’infini, cette course à la communication à tout prix.
Un blog s’inscrit dans la tradition de la presse écrite; un journaliste pose un point de vue sur un sujet et une communauté de lecteurs fidèles s’y intéresse. Le problème est que la plupart des blogs sur le net sont de vrais torchons, mal documentés; et que les lecteurs règlent leurs comptes dans les commentaires. Le débat est souvent au ras des pâquerettes. Si cette démocratisation réserve de belles surprises, car il a beaucoup de blogs de personnes lambdas qui s’avèrent passionnants, elle a également ses limites.
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Tu as récemment signée chez “Guess What ?”, le label rock international de Tôt ou Tard (Vincent Frèrebeau). Était-ce l’objectif d’une stratégie prédéfinie ?

La signature sur un label n’était pas un objectif en soi, puisque nous avons travaillé plus de 4 ans tous seuls et que nous avons réussi à faire plein de choses sans label. Cependant, au printemps dernier, nous commencions à tourner en rond et à être en difficulté au niveau financier. Nous n’avons pas démarché Guess What? mais cette opportunité est apparue au bon moment pour le projet. J’étais prête à passer à l’étape supérieure mais tous seuls nous n’en n’avions plus les moyens.
Quels changements cette signature a-t-elle provoqué sur ton travail en général et sur la sortie de ton prochain album en particulier ?

Le changement est essentiellement structurel pour le moment. Je suis encadrée par une structure juridique, ce qui change de la débrouille alternative, aussi sérieuse soit-elle. Le label est producteur et investit désormais dans le projet, je suis entourée d’une équipe qui défend le projet auprès des médias et ce à une échelle bien supérieure à ce que nous pouvions faire en indépendant. Le label nous offre naturellement une visibilité plus importante.
Nous serons à l’honneur lors d’une enquête du magazine Envoyé Spécial jeudi 19 novembre sur France 2 et quinze jours après, le 3 décembre, nous jouons au Bataclan en première partie de Shakaponk. Voilà déjà deux chouettes actualités qu’il aurait été difficile d’obtenir sans Guess What. Quant à moi, je suis beaucoup plus concentrée sur la partie artistique qu’auparavant.
Consciente des évolutions de l’industrie du disque liées à la dématérialisation des contenus, que penses-tu de la loi Hadopi, et plus généralement des possibilités d’évolution du modèle économique de l’industrie de la musique (plateforme de streaming, projets alternatifs tels que kisskissbankank) ?

Je ne suis pas convaincue par la forme que prend Hadopi, mais je suis assez d’accord avec le fond. Je pense que cette loi a une valeur éducative. La musique ne sort pas de nulle part, elle est le résultat d’une chaîne de travail bien précise qui impliqué des compétences très pointues. On ne peut pas brader l’art si facilement, c’est dénigrer toute une profession. Je crois qu’il faut expliquer cela aux intéressés, aux jeunes qui piratent sans forcément avoir de réelles mauvaises intentions. Hadopi va certainement permettre une prise de conscience qui sera bénéfique à l’industrie. Reste à améliorer l’offre légale, qui demeure à mon sens assez perfectible.
En ce qui concerne les modèles économiques type labels participatifs, je suis très perplexe. A part le carton très finement orchestré de Grégoire sur My Major Company, les autres artistes n’ont pas marché. Les sites de ce type fleurissent, proposent des contrats miteux et honteux aux artistes qui sont mal informés, et la qualité artistique de ces labels laisse bien souvent à désirer. Je regrette qu’internet soit ainsi un lieu d’expérimentations douteuses et d’arnaques. Le métier de la musique requiert des compétences, avant toute chose. Le marché est chaotique et aucun modèle satisfaisant n’a encore émergé, ce n’est pas une raison pour que n’importe quel pseudo-mélomane s’improvise directeur artistique et président de label.
Enfin, le phénomène du streaming est aussi très discutable. Ce n’est pas un modèle qui marche, malgré tout le bien qu’on nous en dit. Un catalogue époustouflant est disponible… alors pourquoi les gens iraient acheter un vulgaire mp3 alors qu’ils peuvent se faire leur compilation gratuitement en ligne, et que la majorité se contente d’écouter des titres sur les enceintes pourries de leur ordinateur? La qualité déplorable du streaming s’accommode fort bien de ces contraintes …
Pour l’instant tous ces modèle sonnent un peu faux.

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Tu as un rapport plutôt geek à tes guitares, te considères-tu comme faisant partie de la grande communauté geek ? (et je ne parle pas des lunettes :-)

Je n’appartiens à aucune communauté en particulier je crois… pire ! la communauté m’angoisse. Mais je me sens proche de la technologie, et j’ai une passion pour le vieux matériel, oui. Le geek est devenu trop hype. A la limite, je me sens plus nerd… le nerd étant sociopathe, mégalomane, et toujours affublé de superbes lunettes vintages ! Bien plus classe en fait.
Pour finir, as-tu une date pour la sortie de ce fameux album, des concerts de prévus, un coup de cœur musical à partager ?

Pas de date précise encore, certainement février-mars 2010.
J’ai découvert cette semaine le premier album de Tahiti Boy and The Palmtree Family, artiste pop français au talent fou. J’en parle sur mon blog et je vous recommande d’écouter son superbe premier opus.
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