OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Ces photos de Sarkozy que l’Élysée voulait cacher http://owni.fr/2011/02/24/ces-photos-de-sarkozy-que-lelysee-voulait-cacher/ http://owni.fr/2011/02/24/ces-photos-de-sarkozy-que-lelysee-voulait-cacher/#comments Thu, 24 Feb 2011 15:32:11 +0000 Jean-Marc Manach et Paul Larrouturou http://owni.fr/?p=48150

Nota bene : placez la souris à droite ou à gauche
de la photo pour activer le diaporama


Je suis heureux d’être dans votre pays pour parler de l’avenir !
Nicolas Sarkozy

Dans la galerie photo consacrée, sur elysee.fr, à la visite officielle de Nicolas Sarkozy en Libye, en juillet 2007, on voit bien le président français serrer la main de Mouammar Kadhafi, puis signer un livre d’or.

Mais la photographie du petit mot écrit par Nicolas Sarkozy ne s’affiche pas dans le diaporama. Elle est pourtant bel et bien présente sur le site web de l’Élysée. Comme treize autres photographies, montrant à quel point Nicolas Sarkozy et Hosni Moubarak, l’ex-président dictateur de la République arabe d’Égypte, avaient pu faire “copain-copain” (voir, tout en haut, le diaporama que vous pouvez activer en plaçant la souris sur la photo) :

Entretien avec M. Mohamed Hosni MOUBARAK, Président de la République arabe d’Egypte, en août 2010

Point commun de toutes ces photos caviardées des diaporamas de l’Élysée, alors même qu’elles sont pourtant bel et bien hébergées sur leur site web : Nicolas Sarkozy y apparaît tout souriant, rayonnant, voire taquin, affectueux, rieur, la main sur le bras, l’épaule ou encore main dans la main, bras dessus bras dessous, avec le président dictateur déchu.

Autre particularité de ces photos : elles font toutes parties de diaporamas qui, datant pourtant de 2007, 2008, 2009 ou 2010, ont été modifiés le lundi 14 février 2011, entre 15 et 21h, soit le lundi suivant la fuite d’Hosni Moubarak, qui avait quitté précipitamment le Caire, et donc le pouvoir, le vendredi 11 février dans l’après-midi.

Censure ? Non : toilette…

Interrogé sur la disparition d’un certain nombre de photographies montrant Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy lors de la visite parisienne du gardien de la révolution lybienne à Paris, en décembre 2007, l’Élysée avait soutenu mordicus, dans les Inrocks, qu’elle n’avait procédé à aucune censure :

C’est totalement faux! Aucune photo de Kadhafi ou de qui que ce soit n’a jamais été enlevée du site de l’Élysée! C’est un mensonge. C’est une information fausse reprise sur Twitter.

OWNI, aidé en cela par une “Suprarédac” de journalistes sur Twitter, avait effectivement retrouvé les photographies de Kadhafi, toujours présentes sur le site de l’Élysée, mais cachées dans une galerie photo consacrée au sommet Union Européenne / Afrique à Lisbonne, qui s’était tenu juste avant la visite de Kadhafi à Paris.

Contacté par OWNI, l’Élysée nous fait aujourd’hui savoir que si le petit mot de Nicolas Sarkozy sur le livre d’or de Kadhafi a disparu de la galerie de son voyage en Libye, c’est probablement parce qu’il s’agissait d’un “message personnel” du président français à son homologue libyen qui, bien que photographié par les services de l’Élysée sous l’oeil de plusieurs journalistes et photographes, n’avait pas forcément vocation à être rendu public.

“Merci à OWNI, on les remet en ligne !”

La soudaine disparition, le 14 février dernier, des treize photographies montrant le président français et son homologue égyptien faisant “copain-copain” est d’un tout autre acabit. Comme l’atteste cette capture d’écran, elles étaient encore en ligne, le 12 février dernier, au lendemain de la fuite d’Hosni Moubarak :

Le 14, elles étaient prestement caviardées des diaporamas du site de l’Élysée. Sollicités à plusieurs reprises depuis mercredi soir, les services de l’Élysée n’ont pas été en mesure de répondre officiellement à nos questions.

Quelque peu embarrassé, un proche de l’Élysée, sous couvert d’anonymat, reconnaît néanmoins une “erreur“. Les services d’elysee.fr, qui nous ont demandé de leur faire suivre la liste des photographies caviardées, en ont d’ailleurs bien conscience, puisqu’ils les ont remis en ligne quelques heures plus tard :

Je sais, et tout le monde sait dans mon équipe, qu’on ne supprime pas des photos sur le Net. Il n’y a aucune volonté d’effacer les traces, on n’est pas suffisamment débile pour penser qu’on peut supprimer des photos, et si on avait vraiment eu l’intention de les supprimer, on aurait peut-être été meilleur.

Et merci à OWNI, on les remet en ligne.

Enième exemple d’”effet Streisand”

Ce n’est pas la première fois que les communicants du gouvernement se font prendre la main dans le sac à tenter de caviarder leurs sites web. L’Élysée, le ministère de l’intérieur ou encore Yves Jégo, notamment, avaient ainsi déjà tenté, en vain, de censurer l’encyclopédie Wikipedia.

En janvier dernier, Rue89 avait par ailleurs révélé que l’ambassade de Tunisie avait effacé de son site web une photo montrant Nicolas Sarkozy et Ben Ali se serrant la main, tout sourire :

Plus généralement, sur le Net, on parle d’effet Streisand pour qualifier de tels caviardages, généralement contre-productifs. En 2003, Barbara Streisand avait en effet tenté de censurer une photographie aérienne de l’une de ses propriétés en bord de mer, prise dans le cadre d’un reportage sur l’érosion du littoral. Résultat : la photographie fut dupliquée à l’envi.

Des dizaines d’autres exemples d’”effets Streisand” montrent que l’informatique laisse des traces, que l’internet n’oublie rien, et qu’il ne faut surtout pas tenter d’y censurer quoi que ce soit. Ce pour quoi, par exemple, Streisand.me a précisément été créé, afin de dupliquer les contenus censurés.

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Photos de Kadhafi à Paris: l’Elysée s’est trompé http://owni.fr/2011/02/22/photo-de-kadhafi-a-paris-lelysee-a-menti/ http://owni.fr/2011/02/22/photo-de-kadhafi-a-paris-lelysee-a-menti/#comments Tue, 22 Feb 2011 15:26:07 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=47989 L’Elysée aurait-il censuré les photos de la visite de Khadafi à Paris, et de sa poignée de main avec Nicolas Sarkozy, en décembre 2007 ? C’est en tout cas ce que certains laissaient entendre sur Twitter, relayés en cela par plusieurs articles de presse.

Interrogé par LeMonde.fr, le service Internet de l’Elysée a démenti avoir dépublié des photos de la visite de Mouammar Kadhafi à Paris, tout en déclarant que ces photographies, que personne ne retrouvait plus, n’avaient donc jamais été publiées sur le site : “Tout ce qui est produit n’est pas diffusé en ligne“.

Répondant aux Inrocks, l’Elysée est encore plus catégorique : “C’est totalement faux! Aucune photo de Kadhafi ou de qui que ce soit n’a jamais été enlevée du site de l’Elysée! C’est un mensonge. C’est une information fausse reprise sur Twitter“, l’information y ayant été partagée par @valeriomotta, le responsable web du PS.

On retrouve de fait la trace du reportage photo qu’avait à l’époque consacré Elysee.fr à la visite du colonel dictateur libyen sur le site de la Dépêche, mais, de fait, nulle trace dans la photothèque d’Elysee.fr d’un reportage sur la visite de Kadhafi à Paris.

Or, le moteur de recherche Yahoo montre que trois photos au moins avaient à l’époque été publiées dans une galerie qui, depuis, a effectivement disparu des serveurs d’Elysee.fr. Pour la retrouver, il fallait chercher Qaddafi, et non Kadhafi, l’Élysée ayant pris grand soin d’orthographier le nom du “Guide de la Révolution” libyenne sous sa graphie arabisante :

Et, via Exalead, on retrouve bien la trace d’une photo, encore présente sur Elysee.fr :

Comme le remarque Charles Dufresnes (@rocknrobot) sur Twitter, on retrouve en fait ces photos dans une galerie consacrée au sommet Union Européenne/ Afrique à Lisbonne, qui se tint les 8-9 décembre, juste avant la visite de Kadhafi à Paris.

Les photographies datent bien du 11 décembre 2007, et donc de la visite à Paris, comme l’attestent les propriétés de la petite photo repérée sur Elysee.fr :

Sur la photo, en grand format, on reconnaît même, au fond, Boris Boillon, le nouvel ambassadeur de France en Tunisie, qui était à l’époque conseiller technique pour le Maghreb et le Moyen-Orient.

L’Élysée ne peut donc pas prétendre qu’elles n’ont jamais été publiées sur son site web, mais il ne s’agit pas non plus d’un cas de censure. De fait, on retrouve ainsi sur Elysee.fr un reportage photographique consacré au voyage en Libye de Nicolas Sarkozy, en juillet 2007.

Les photos soi-disant censurées avaient donc juste été importées, dans une autre galerie, lors du lancement de la nouvelle version d’Elysee.fr en mars 2010… Certains ont crié à la censure, et l’Elysee, infoutu -tout comme les journalistes- de les retrouver, peinait à faire accepter le fait qu’il n’avait rien censuré.

Tout le monde s’étant aujourd’hui excité autour de cette non-affaire -et au cas où elles “redisparaîtraient” de nouveau-, les revoilà donc, en grand format :




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whitehouse.gov et elysee.fr : “Président digital” vs “Président analogique” http://owni.fr/2010/03/30/whitehousegov-et-elyseefr-president-digital-vs-president-analogique/ http://owni.fr/2010/03/30/whitehousegov-et-elyseefr-president-digital-vs-president-analogique/#comments Tue, 30 Mar 2010 13:47:11 +0000 Benoit Thieulin http://owni.fr/?p=11195 capture-de28099ecran-2010-03-30-a-151528

Si en terme de communication institutionnelle, et encore, descendante, le nouveau site de l’Elysée tient la comparaison avec son frère (de design) américain, il est lâché lorsqu’on examine les usages sociaux et innovants ainsi que les politiques publiques en matière de numérique : le gouvernement 2.0 parait bien loin.

La réactivité du web, et son humour, continuent de m’impressionner et de m’amuser : à peine le nouveau site de l’Élysée était-il lancé, fort de sa ressemblance assez frappante avec sa grande sœur whitehouse.gov, que www.whiteelysee.fr apparaissait sur Twitter pour s’en moquer gentiment.

Cela dit, aucune honte à s’inspirer de ce qui marche. Le site d’Obama est pas mal, donc, rien d’infamant à suivre la voie, même si l’inspiration frôle en l’espèce un peu trop la copie pure et dure… Regardez quand même ce qu’un graphiste m’a montré : le plagiat se loge même dans certains détails ; dommage, ils auraient pu quand même faire preuve d’un peu plus d’audace et d’imagination. D’autant qu’il s’agit presque là d’une récidive : le précédent site de l’Élysée avait déjà défrayé la “chronique du web” à son lancement tant il ressemblait comme un clone… au site du candidat Sarkozy pendant les présidentielles… Mais tout cela est anecdotique ; soyons beaux joueurs : le paquet semble avoir été mis sur la production des contenus ; le résultat est pas mal du tout pour un site de pure communication descendante.

Au-delà des aspects ergonomique et graphiques, en effet proches de ceux de la Maison Blanche, et assez efficace, il y quelques tentatives de communication assez ambitieuses qui méritent d’être saluées : “les actions”. Passons sur la phraséologie toute sarkozienne, un peu naïve et qui fait un peu sourire… Pour le reste, il y a derrière un gros boulot de structuration et de mise en forme des grands chantiers de sa présidence, reconstruit autour de ses déclarations et déplacements : présentation en amont du contexte, des enjeux, de la méthode choisie ; description de “l’événement” présidentiel, le plus souvent par un déplacement à grand renfort de photos, vidéos, etc. Puis, présentation en aval des actions, des principales mesures, du bilan (lorsqu’il y en a déjà un) et des prochaines étapes. Le tout décliné sur pas mal de thématiques. Une seule bizarrerie : naviguer dans les thématiques est du coup plus aisé et plus riche à partir des “actions” du président que par les “dossiers”, eux, beaucoup plus pauvres en contenus servis sur chacune de leur page.

Autre qualité : la fameuse recherche Exalead qui renvoie au mot près sur l’extrait vidéo du discours où le président utilise le mot recherché. Impressionnant. Ça fonctionne bien et cela peut être utile… On peut également noter les outils de dissémination, FB connect, la présence même embryonnaire sur les réseaux sociaux, etc. Tout cela n’a rien d’exceptionnel, mais c’est une avancée dans le web public français.

En revanche, là s’arrête la comparaison de part et d’autre de l’Atlantique. En effet, on aurait bien aimé que l’Élysée ne se limite pas à cette seule inspiration un peu cosmétique : la force d’Obama dans l’usage qu’il fait d’Internet ne tient pas à la jolie réalisation d’un site média bien alimenté en contenus sur l’action présidentielle ; elle consiste bien davantage en la richesse et en l’innovation de l’usage qu’il en fait au-delà de sa propre communication institutionnelle, à l’exemple des politiques publiques qu’il mène en matière numérique .

Alors, poussons un peu le parallèle. Et là, on est en droit de se demander :

- Pourquoi l’innovation des consultations publiques organisées par exemple par le département d’État américain sur www.state.gov/opinionspace, n’a-t-elle inspirée notre président ? Ou les différents dispositifs de questions mises en débat sur le site de la Maison Blanche ? Ou encore les émissions en direct ou les internautes posaient des questions via Internet ?

- Ou est l’équivalent français de data.gov qui force les administrations américaines à publier l’essentiel des données publiques pour en laisser aux citoyens la possibilité de les exploiter, de les mashuper ? Malgré l’ambition affichée par sa ministre NKM et son appel à projet, qui ne voit que le Président n’en a pas fait l’un de ses chantiers prioritaires, contrairement à Obama, visionnaire, qui a bien compris l’empowerment considérable que cela apporterait à la société ? Voila pourtant un usage révolutionnaire du Net, un levier de transformation de l’action publique. Mais sur Internet, Sarkozy a préféré le gourdin Hadopi au levier des “open data”…

- La publication des notes, études, et requêtes des lobbies publiées par Obama sur “You Seat at The Table” de change.gov, trouvera-t-elle un jour sa rubrique jumelle sur elysee.fr ou ailleurs ?

- Même les “actions” qui sont incontestablement bien réalisées sur elysee.fr, sont loin d’atteindre la traçabilité du “stimulus package” que l’on peut suivre sur www.recovery.gov. Et mieux vaut ne pas parler de www.relance.gouv.fr

Arrêtons la la comparaison. Au fond, l’analogie entre whitehouse.gov et elysee.fr tient la route tant qu’il s’agit de communication institutionnelle, et encore, descendante. Pour les usages plus “sociaux” et “innovants”, sans parler des politiques publiques menées dans le champ du numérique, malheureusement, l’hôte de la Maison Blanche tient la distance avec le locataire de l’Elysée. Une affaire qui se noue, probablement pour beaucoup, dans l’usage personnel que le premier a des outils Internet , et pas l’autre.

Au-delà de leur site de com’, le match se joue entre un “Président digital” et un “Président analogique”, pour reprendre la pertinente expression de Jean-Michel Billaut.

> Illustration par Ted Drake sur Flickr

> Billet initialement publié sur Temps réels sous le titre “En matière numérique, le match Obama / Sarkozy se joue ailleurs qu’entre whitehouse.gov et elysee.fr”

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