OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Vendredi c’est Graphism S02E45 http://owni.fr/2011/12/16/vendredi-graphism-design/ http://owni.fr/2011/12/16/vendredi-graphism-design/#comments Fri, 16 Dec 2011 07:35:48 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=90751

Bonjour à toutes et tous :)

La semaine dernière, un “bug” de l’internet mondial a empêché la parution de “Vendredi c’est Graphism”, je m’en excuse encore ! Mais cette semaine, j’ai tout prévu, rien ne m’arrêtera et heureusement car le planning est chargé ! En effet, avec ce mois glacial, les designers et autres créateurs restent chez eux et sont très productifs. Je vous propose donc dans l’ordre : une vidéo tout en 3D et en stop motion, un site qui va tout faire exploser, un écran tactile mou, des caméras pour les élections, des couleurs, de l’architecture et un bon petit WTF à base de saucisses !

Bon vendredi et… bon “Graphism” !

Geoffrey

Allez, on commence la semaine avec LA vidéo créative qui a fait le tour du web. À peine publiée qu’elle fait déjà des millions de vues, cette vidéo en stop-motion réalisée par Steven Briand nous présente divers objets qui changent de forme sous le contrôle de la main. Ce court-métrage, réalisé pendant un stage de deux mois est filmé en caméra fixe et mis en musique par Nodey & Omar, un artiste fort talentueux également. On appréciera notamment l’utilisation de la 3D, du papier et de quelques effets de retouche vidéo, mais le tout est très très léger et la technique disparaît au profit de la magie.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Cette semaine on a eu le droit également de tout faire exploser ! Si vous avez des envies de flammes, de boum et de scrash, voici « Devasting Explosion », un site qui ne  vous posera pas de question et qui, sous ses grands airs de cinéma, vous plongera dans des explosions à répétition. J’aurais bien aimé qu’ils y glissent les plus célèbres explosions de certains films. Parfait pour évacuer les tensions en tout cas ;-)

boum2 ...comme une envie de tout faire sauter ?

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Voici également une superbe oeuvre interactive avec un écran tactile… taillé dans une surface élastique ! HUSH & Marc Thorpe, dans ”L’Esquire Apartment”, ont ainsi construit une table qui répond visuellement et acoustiquement au toucher. Un rétroprojecteur illumine donc la toile en Lycra avec un motif ressemblant à de l’eau qui coule. Ainsi, le spectateur peut diriger cette eau en appuyant sur l’écran. En touchant cette surface on envoie de “l’énergie” et chaque zone crée un son. Le multitouch crée donc plusieurs sons mélangés en temps réel…  Je vous laisse découvrir.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Pour protester contre contre ”ceux qui veulent garder les citoyens sous surveillance stricte”, un groupe d’hacktivistes créatifs a investi les rues de Madrid pour une journée de réflexion avant les élections. Afin de symboliser la surveillance des politiciens ou simplement dans le but de susciter un débat, cette installation déplace environ 75 fausses caméras de sécurité (mais qui détectent quand même le mouvement) et vient s’installer sur les différents panneaux d’affichage de campagne. L’idée, derrière tout cela, est vraiment d’attirer le regard, l’attention ainsi que la réflexion pour remettre ce sujet au centre du débat politique.

source & source

On continue notre revue de la semaine avec Chromaroma ! Ce site prend vos données de voyage et en fait un jeu où chaque voyage est en réalité une compétition à l’échelle de la ville ! Vous pouvez ainsi jouer avec ou contre des amis en définissant un territoire, en le mélangeant avec celui de vos amis, etc. L’interface très élégante, simple et colorée va vous permettre de mélanger le réel et le numérique au travers d’un simple voyage !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Réalisée par Luis Urculo, Cris Blanco, “Covers” est une réflexion sur l’architecture comme un objet de consommation ou de souvenirs mais également sur sa relation avec l’intérieur. Ce travail est donc une reconstruction des pièces emblématiques de l’architecture mais construites avec des objets du quotidien comme des livres, de la vaisselle, etc. On y retrouve donc des constructions comme le John Hancock Center (Skidmore, Owings & Merril), le Musée Guggenheim de New York (Frank Lloyd Wright), le Congrès national du Brésil (Oscar Niemeyer), la Villa dans la forêt (SANAA), ou encore la Farnsworth House de Mies Van der Rohe… Un plongeon dans le temps, l’architecture et la mise en scène.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Et on termine sur le WTF de la semaine, un WTF intitulé “Hotdog Hustle” et réalisé par Tom Hunter, un étudiant en animation vivant à Melbourne qui se décrit lui-même comme dessinant des barbares, des chiens et des explosions… WTF !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Ca y est c’est terminé, mais rassurez-vous, “Vendredi c’est Graphism” revient la semaine prochaine. En attendant, si vous êtes designer et que vous souhaitez répondre a un un gros appel d’offre, le Louvre souhaite revoir son identité visuelle. De même, le Salon du Livre 2012 lance un concours pour la création de son carton d’invitation. S’il vous reste un peu de temps, jetez un oeil à ce documentaire sur Apple diffusé sur Arte, ou allez draguer Casanova à la BnF !

Gardez l’oeil ouvert, l’esprit et le coeur aussi…

Excellent week-end et… à la semaine prochaine !

Geoffrey

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Vidéosurveillance en rase campagne http://owni.fr/2011/11/17/videosurveillance-villages/ http://owni.fr/2011/11/17/videosurveillance-villages/#comments Thu, 17 Nov 2011 07:30:58 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=87058

Il y a une dizaine d’années, la municipalité de Vosne-Romanée, 417 habitants, a voulu installer des caméras de vidéosurveillance. Refus répétés de la préfecture. Motif :

Vous n’êtes pas aux Minguettes.

Mais depuis 2009, trois puis six caméras ont été installées et le maire Maurice Chevallier explique avoir nettement moins peiné pour obtenir les autorisations. C’est que les temps ont changé : désormais l’outil est développé dans le cadre d’une politique publique, avec des objectifs chiffrés régulièrement annoncés. Le dernier en date, c’est le triplement “en deux ans” du nombre de caméras sur la voie publique, voulu par Nicolas Sarkozy, annoncé en 2007 par Michèle Alliot-Marie, réitéré par Brice Hortefeux en 2009, et récemment relativisé par la Cour des Comptes, qui a dénombré… trois fois moins de caméras que le chiffre avancé par le ministère de l’Intérieur.

En attendant, mêmes les petites villes, voire les villages, s’équipent. Ce n’est plus l’apanage des grandes villes ou des communes fortunées de l’ouest parisien ou de la Côte d’Azur. Pas une semaine sans que la presse locale relaye l’installation d’un système ou des velléités dans ce sens.

15 caméras pour 1 100 habitants

La lutte contre la délinquance est l’argument principal mis en avant par les élus que nous avons contactés, pour expliquer leur investissement dans ces matériels. « Il y avait des cambriolages à droite à gauche, parfois inquiétants, une attaque au bélier. La population était favorable », avance René Bourgeois, adjoint à la sécurité de Saint-Arnoult, à côté de Deauville, 15 caméras courant 2012 pour 1 100 habitants, dont trois en intercommunalité.

« Nous avions des problèmes aux mêmes endroits, la police ne travaille pas la nuit, nous avons bien fait appel à la gendarmerie, mais ça ne résout pas tout », explique François Masson, adjoint au maire en charge des travaux à Daix (Côte d’Or), bientôt 8 caméras pour 1 430 habitants.

Interrogés sur les différents rapports très critique sur la vidéosurveillance, les élus ne semblent pas douter de l’intérêt de leur choix : « Vous savez, j’en ai lu beaucoup, celui-là ne me dit rien. Nous on fait du très sérieux », répond M. René Bourgeois. Le conseil municipal est allé s’enquérir avant des résultats chez sa voisine Cabourg, et il a été convaincu. Quand on lui parle du phénomène de déplacement de la délinquance (ce qu’on appelle l’”effet plumeau“), il s’exclame :

Ils vont se déplacer sur une autre commune, c’est évident, chacun son problème.

« J’ai suivi l’actualité sur le sujet, les avis sont partagés. Je ne pense pas que la vidéosurveillance règlera la totalité des problèmes, nuance François Masson mais c’est un outil dissuasif qui permettra d’en résoudre une partie. On espère qu’elle nous permettra de faire baisser les incivilités et que la police et la gendarmerie suivent des problèmes. Je regarde sur Dijon, Beaune, ils affichent des résultats pas négligeables. »

« C’est plus calme maintenant », annonce Maurice Chevallier. Quand on lui demande combien de cas ont été résolus, il répond : « on n’a pas les chiffres, je ne sais pas exactement. La gendarmerie est venue une ou deux fois depuis l’installation. On n’est pas au courant des suites, je ne sais même pas s’ils sont venus pour des cambriolages. »

20% du budget communal

L’aide apportée par le Fonds interministériel de la prévention de la délinquance (FIPD) , a incité les élus à franchir le pas. En guise de prévention, le FIPD consacre en 2011 30 millions à la vidéosurveillance sur une enveloppe totale de 51 millions, soit 60%. Les projets reçoivent des subventions allant jusqu’à 50% HT.

En dépit de cet apport, les investissements sont conséquents et inconséquents. Une caméra revient en moyenne à 20 000 euros, selon une estimation du chercheur Tanguy Le Goff, voire quasiment le double, 36 600 euros, selon le rapport de la Cour des Comptes. Daix a ainsi consacré 100 000 euros HT, dont 40% de subventions, soit au total 60 000 euros à sa charge. Il faudra y rajouter l’entretien, estimé par Tanguy Le Goff à 10% par an en moyenne de l’investissement initial et ces frais ne sont pas subventionnés par le FIPD. Chaque année, elle dépense 12 000 euros pour réparer les dégradations. Le budget consacré aux associations est de 30 à 35 000 euros.

Vosne-Romanée a investi 16 000 euros HT subventionné à 15 % soit environ 13 600 euros au total. Le budget de la commune est de 536 000 euros, dont 3.000 vont aux associations. Saint-Arnoult dépensera de 50 000 à 100 000 euros HT, en fonction du résultat de l’appel d’offre, subventionné à 40%. Si le dossier avait été bouclé cette année, elle aurait été de 50%, regrette René Bourgeois, « l’État resserre les cordons ». La commune, aisée, a un budget annuel de 5, 757 millions, dont 7 605 euros va aux associations.

Le Thillay a encore plus cassé sa tirelire pour son équipement, en dépit des 30% de subventions. Cette petite ville de 4 000 habitants près de Roissy a dépensé 248 000 euros, soit près de 20% du budget communal, pour treize caméras en 2006. Cela fait cher la tranquillité des carpes, puisque les caméras filment entre autres… le lac, comme le maire Georges Delhalt l’expliquait dans le documentaire Camera City (vers 30′)

« – les caméras sur le lac, c’est pour la tranquillité, pour le confort, pour que ça reste un endroit calme, c’est pour prévoir, prévenir ce qui ne se produirait pas. (sic) [...]
- Mais ici, vous n’avez pas de délinquance ?
- L’été, si, un peu, pas forcément des gens qui habitent la commune, des gens qui viennent de l’extérieur aussi. C’est vrai que c’est joli, c’est plaisant et c’est calme.
-C’est quoi les problèmes ?
- C’est des tapages nocturnes, promenade du lac, les gens en sont presque venus aux mains. Avec les caméras, ils ne viennent plus. »

Ils ne viennent plus mais comme M. Delhalt le dit ensuite : « ce que je crains, c’est qu’ils aillent sur d’autres communes, là où ils n’ont peut-être pas les moyens de mettre des caméras. » L’élu assume son investissement :

C’est très cher, mais la sécurité, ça n’a pas de prix.

Et ça devrait continuer : « Tout système est perfectible, soupire M. Chanal, le chef de la police municipal, donc on veut l’améliorer, les caméras ont quelques années, ça évolue tellement vite. Mais je ne sais pas si cela sera budgété. » Six caméras ont récemment été rajoutées, pour un montant de 50 000 euros, une partie du  système a dû être changé au passage.

Réflexion

Interrogé sur ces exemples, Dominique Legrand, de l’Association nationale de la vidéoprotection (AN2V) répond que la question du coût n’a pas de sens : « ll faut partir de la stratégie pour réfléchir ensuite sur l’organisation et enfin la technique. Il n’y a plus de notion de coût. Des caméras sur la voie publique pour des cambriolages, ça ne sert pas à grand chose. » Et de regretter que « les étapes de réflexion [soient] trop souvent sautées. »

Pour diminuer l’investissement, ou obtenir un équipement qu’elles ne pourraient pas s’offrir sinon, certaines villages s’équipent dans le cadre de l’intercommunalité. La Cavam, au nord de Paris, a été la première à s’y mettre, en 2006, sa voisine Val-et-Forêt a aussi fait ce choix. La tendance devrait s’accentuer puisque la Loppsi encourage la mutualisation.

Le système permet alors de bénéficier d’un Centre de sécurité urbaine (CSU) mutualisé, où des policiers surveillent tout ou partie de la journée ce qui se passe sur les écrans. Sinon, les villages en solo s’en passe, ce qui avait valu cette remarque de M. Georges Pons, maire de Baudinard-sur-Verdon (83), qui avec 12 caméras pour 155 habitants détient le record français du ratio caméras/nombre d’habitants le plus élevés :

C’est trop cher, on a deux employés de voirie, deux secrétaires et une femme de ménage. C’est la sécurité du pauvre, c’est dissuasif. Je sais que ce n’est pas le top mais en attendant les caméras fonctionnent 24 heures sur 24.

Une affirmation contestable puisque les dysfonctionnements touchent environ 5% du parc en moyenne, toujours selon Tanguy Le Goff. Dominique Legrand s’énerve franchement quand on évoque cette question des opérateurs : « c’est une faute grave du Conseil constitutionnel, vous pouvez le mettre en gras, qui a censuré l’article 18 de la Loppsi, sous le lobbying du PS. Il a estimé que le privé, pour des raisons de prérogative régalienne de la gendarmerie et de la police, n’avait pas à s’occuper de la surveillance de la voie publique. Le privé ne chercherait qu’à faire de l’argent. Le PS s’est tiré une balle dans le pied. » Pour lui, couplé à de la détection automatique d’anormalité, la dernière marotte technologique du secteur, cette solution aurait été pourtant bien utile.

Suréquipement

Si l’on s’en tient au matériel, dans tous les cas cités, les communes sont dans une situation de suréquipement. En effet, Jean-Louis Blanchou, ancien responsable de la mission pour le développement de la vidéoprotection, indiquait que « si on veut pouvoir suivre les individus sur un parcours dans une ville, si on veut savoir et voir ce que font les bandes, il faut en moyenne [...] 2 000 habitants par caméras en zone urbaine, 1 000 en zone rurale ». De là à s’imaginer que certaines sociétés profitent d’élus pas très bien renseignés et sincères – aucun de ceux interrogés n’en avaient fait une promesse de campagne -, il n’y a qu’un pas à franchir et c’est un professionnel du secteur qui le franchit, Patrice Ferrand, représentant de Mobotix en France, « leader mondial du marché des systèmes numériques de vidéo-surveillance réseau haute résolution » :

Il y a beaucoup d’opportunistes.

Finalement, le plus sage, c’est peut-être, comme cet élu de l’Ain, d’investir dans… de fausses caméras. 5 euros la pièce et effet dissuasif assuré tant que le pot aux roses n’est pas découvert, le retour sur investissement est maximal.


Illustrations et images par Marion Boucharlat pour Owni /-) avec une photo de Laurabot [cc-by-nc-nd]
Photo par Kenyee [cc-by-nc-nd] et Rick Forgo [cc-by-nc-sa] via Flickr

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A Paris, la police aura des yeux tout partout http://owni.fr/2011/01/05/a-paris-la-police-aura-des-yeux-tout-partout/ http://owni.fr/2011/01/05/a-paris-la-police-aura-des-yeux-tout-partout/#comments Wed, 05 Jan 2011 16:34:26 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=41156 Mise à jour : Aidez-nous à améliorer la géolocalisation des caméras de surveillance de Paris !.

Vidéosurveillance à Paris : c’est parti !“. Ce lundi 3 janvier 2010, date de la rentrée, Le Parisien publiait la liste des emplacements définitifs des quelques 1106 caméras de vidéosurveillance qui mailleront, d’ici à la fin 2012, la Ville Lumière, et dont OWNI fournit la carte, géolocalisée, mise à jour par rapport aux cartes proposées par la Préfecture de Police de Paris (avant / après) :

Mieux : non seulement la carte a été mise à jour, mais il vous suffit de cliquer sur les petits pictogrammes pour accéder au mode Google Street View, qui vous permettra de visualiser ce qui sera vidéosurveillé (vous pouvez même télécharger le fichier .kml des caméras géolocalisées si vous voulez vous en servir et l’exploiter autrement) :

Lorsque l’on regarde l’emplacement des caméras, comme l’a fait le site Megalopolis, on constate que les arrondissements du centre-ville sont plus densément couverts que la périphérie parisienne. On compte 23 caméras pour 10 000 habitants dans le 1er arrondissement, contre 2 pour 10 000 dans le 20e.

Doit-on en conclure que la préfecture ne s’intéresse qu’aux plus riches ? Non. Les caméras ont été placées dans les lieux qui concentrent la criminalité de voie publique. La préfecture est particulièrement avare de chiffres, mais, à en croire une étude de 1999, le centre de la capitale ainsi que les grands boulevards et les abords des Champs-Elysées sont les plus touchés. Normal, ces lieux attirent les touristes, qui attirent, eux, les voleurs à la tire.

Quoi qu’il en soit, avec une caméra pour 2 000 habitants, Paris reste loin derrière Londres. Là-bas, chaque caméra est dédiée à 14 personnes !

Caméras par arrondissement

Arrondissement Caméras Population Caméras pour 10 000 hab.
1 41 17745 23,1
8 78 39088 20,0
4 48 29138 16,5
7 75 56612 13,2
2 26 21259 12,2
9 51 58497 8,7
5 45 61475 7,3
6 33 45278 7,3
3 24 34721 6,9
10 54 92082 5,9
16 74 153920 4,8
14 57 134370 4,2
12 60 141519 4,2
18 75 190854 3,9
13 70 178716 3,9
19 65 186180 3,5
17 50 161327 3,1
15 67 232949 2,9
11 43 152436 2,8
20 45 193205 2,3

La carte n’est cela dit que très partielle, car ce ne sont pas 1000, mais 13 000 caméras, qui seront interconnectées, et reliées aux commissariats, suivant en cela la volonté affichée par Michèle Alliot-Marie, Brice Hortefeux et Nicolas Sarkozy de tripler le nombre de caméras sur la voie publique.

Objectif affiché : protéger les citoyens et les biens. De fait, il s’agit aussi et surtout d’interconnecter les différents systèmes de vidéosurveillance existants, afin de donner plus de pouvoirs de contrôle à la préfecture de police de Paris, grâce à un recours accru aux nouvelles technologies (voir aussi La Loppsi “kiffe” les nouvelles technologies) :

Le plan de vidéoprotection pour Paris (PVPP) s’inscrit dans une stratégie globale de modernisation des moyens de commandement de la préfecture de police avec le projet de création d’un centre de commandement unique et le recours à toutes les technologies d’aide à la décision en matière de sécurité, radio et géolocalisation notamment.

Jean-Marc Leclerc, journaliste au Figaro, avait expliqué, en décembre dernier, que plus de 13 000 caméras publiques et privées seront reliées au système de ce « plan de vidéoprotection pour Paris » (PVPP), baptisé plus prosaïquement « plan 1000 caméras » :

Nice avait frappé un grand coup avec sa vidéo municipale high-tech. Paris va surprendre à son tour avec la concrétisation d’un projet de 200 millions d’euros, soit dix fois le budget niçois !

Et le journaliste de s’extasier sur “le lancement de travaux d’aménagement dans les 20 commissariats d’arrondissement de la capitale” :

Depuis quelques jours, on y passe des câbles, on vide des bureaux pour installer des murs d’écrans où seront projetées les images de nouvelles caméras, dont certaines à vision nocturne. La moitié sera commandable à distance, à l’aide d’un minuscule joystick semblable à celui des consoles de jeu. « La vidéo ne se substituera pas au policier, prévient le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, mais elle va indéniablement révolutionner sa façon de travailler ».

Car, et au-delà des 1106 caméras, explique Jean-Marc Leclerc, certains policiers habilités pourront, “d’un simple clic“, se connecter aux 10 000 caméras de la SNCF et de la RATP, ainsi qu’à celle des entreprises privées qui accepteront de mettre leurs caméras au service de l’État, “comme le magasin du Printemps ou les gestionnaires du Parc des expositions de la porte de Versailles, du Forum des Halles, du Palais des congrès, du Carrousel du Louvre, du Stade de France ou du Parc des Princes“.

Et ce n’est pas fini : le PVPP se donnait également pour objectif de “développer la vidéoprotection dans les transports publics, les sites d’habitat collectif touchés par l’insécurité et les commerces de proximité pour protéger davantage les lieux de vie des citoyens dans l’espace public“.

D’autres caméras seront donc probablement, à terme, interconnectées. En attendant l’adoption de la LOPPSI, qui prévoit aussi de “mutualiser les coûts des centres de supervision entre les communes“…

La vidéoprotection ? Un “système d’armes”

Ainsi, pour surveiller ces 1000 caméras de vidéosurveillance, ainsi que les 13 000 caméras hors voie publique, ce sont pas moins de 2500 policiers qui seront formés, le préfet Didier Martin tenant à préciser qu’”ils seront les seuls à pouvoir accéder aux images et ils devront s’identifier avec une carte à puce. Leurs interventions seront donc tracées” :

Selon la préfecture, ces policiers pourront suivre en direct des actes délictueux et, si besoin, basculer sur les milliers de caméras de surveillance des réseaux RATP et SNCF. Le système pourra-t-il être exploité à d’autres fins que la surveillance de la voie publique comme les infractions routières (feux rouges grillés par exemple) ? « Ce n’est pas le cœur du nouveau dispositif. Il n’a pas été conçu dans cet esprit, assure Daniel Martin. Mais il est aussi étudié pour être à la pointe des évolutions technologiques et législatives. »

En résumé : contrairement à ce que notre carte indique, ce ne sont pas 1000, mais 13 000 caméras qui seront reliées aux commissariats, et probablement bien plus au fur et à mesure du déploiement d’autres dispositifs, publics ou privés, dans le grand Paris. Et nul ne sait à quoi elles serviront, à terme.

Dans son article, Jean-Marc Leclerc donnait ainsi la parole au commissaire Jérôme Foucaud, de l’état-major de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) : « Le problème n’était pas tant le nombre de caméras disponibles que la façon dont elles allaient pouvoir être exploitées » :

En clair : il fallait un logiciel pour aider le policier à détecter et afficher uniquement les images utiles à son travail. Les étapes de l’élaboration de cet outil informatique, confiée à la société Iris, attributaire du marché, ont été supervisées par un ingénieur général de l’armement, Thierry Leblond. «Concevoir un tel projet, c’est comme imaginer un système d’armes », explique-t-il.

Étrangement, et alors que le gouvernement voudrait interdire l’utilisation du mot “vidéosurveillance“, qui fait bien trop peur aux gens, au profit du bien plus adouci terme de “vidéoprotection” (voir Docteur Alex et Mister Türk), l’ingénieur général de l’armement chargé de le rendre intelligent en parle, lui, comme d’un “système d’armes“… La conclusion de l’article du Figaro est à l’encan :

Si tout se passe comme prévu, dès la fin de l’année 2011, la police aura des yeux partout, pour les besoins d’un service d’ordre ou d’une filature, pour vérifier une information ou mettre sous surveillance un secteur à risques. Et pas seulement les commissariats. Car les 400 kilomètres de fibre optique posés à compter de février pour relier ce réseau tentaculaire vont alimenter 55 sites dans la capitale ou sa périphérie, comme la DCRI, à Levallois-Perret, centre névralgique du contre-terrorisme et du contre-espionnage, la caserne de Champerret, siège de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, ou encore la salle de crise du ministre de l’Intérieur, dans les sous-sols de la Place Beauvau. Même l’Élysée pourrait être connecté, pour les besoins de sa propre sécurité.

Voire plus si affinités : Pour Hortefeux, même la vidéo d’un mariage relève de la vidéosurveillance… Dans le rapport sur l’efficacité de la vidéoprotection (voir Un rapport prouve l’inefficacité de la vidéosurveillance), le ministère de l’Intérieur avait en effet annexé une liste de 18 “faits marquants d’élucidation, grâce à la vidéoprotection“. Or, seuls 3 d’entre-eux reposaient sur des systèmes de vidéosurveillance de la voie publique, les autres ayant exploité les images de vidéosurveillance d’un bureau de tabac, d’un hôtel, de banques, supermarchés, et même la vidéo d’un film de mariage.

L’objectif n’est donc pas tant de tripler le nombre de caméras sur la voie publique, mais d’en interconnecter des dizaines, voire centaine de milliers, en considérant que toutes les caméras, dans les magasins, les banques, les administrations, partout… y compris votre propre caméra vidéo perso, participent en fait à l’effort de vidéosurveillance “vidéoprotection” du ministère de l’Intérieur.

Et bientôt, une mise à jour de la carte de France des villes sous vidéosurveillance, dont voici un premier aperçu :

Votre ville n’est pas sur la carte ? Aidez-nous à l’améliorer :
Chargement en cours…

Mise à jour : Aidez-nous à améliorer la géolocalisation des caméras de surveillance de Paris !

Illustrations: CC Leo Reynolds; extrait du rapport de présentation du plan de vidéoprotection de la ville de Paris.

Merci à Nicolas Kayser-Bril (nicolaskb), Pierre Romera (@Pirhoo) et Tom Wersinger (@tom_plays) pour leur aide précieuse dans l’élaboration de la carte.

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Testons les caméras de surveillance de Levallois-Perret http://owni.fr/2010/11/03/testons-les-cameras-de-surveillance-de-levallois-perret/ http://owni.fr/2010/11/03/testons-les-cameras-de-surveillance-de-levallois-perret/#comments Wed, 03 Nov 2010 16:50:27 +0000 StreetPress http://owni.fr/?p=34084 Titre original : On a testé les caméras de surveillance de Levallois-Perret

A Levallois-Perret 50 caméras scrutent en permanence la voie publique. Retrouveront-elles Samba et Géraldine déguisés en Pom-Pom girl ? « Ah ouais, ça devrait se voir ça ! » s’esclaffe un policier. Top chrono !

Bertrand Mayer, le Monsieur sécurité de Levallois

Jeudi 26 août – 17h32. Lunettes Ray-Ban très 60’s , costard sombre distingué et teint légèrement hâlé, Bertrand Mayer – adjoint au maire de Levallois-Perret – nous accueille au commissariat de police municipale à l’angle des rues Anatole France et Kléber. 10 jours plus tôt, le ministre de l’Industrie Christian Estrosi s’était fendu d’une sortie remarquée dans la presse où il remettait en question les maires qui n’avaient pas doté leur ville d’un système de vidéo-surveillance. A Levallois – champion du genre – StreetPress a voulu savoir qui se cachait derrière Big Bother … Et combien de temps il mettrait pour appréhender Samba et Géraldine en train de perturber la voix publique avec des poms-poms de cheerleader.

Des prouesses hi-tech dignes de 24h Chrono

« Au PC » – le petit nom du très officiel « Centre de Surveillance Urbain » – M. Carpentier et Gérard (les noms des deux policiers municipaux ont été modifiés à leur demande) ont remplacé Jack Bauer et Tony Almeida . La salle vidéo du commissariat de Levallois-Perret a un petit coté CAT , les mètres carrés en moins. Mais coté high-tech, pas grand chose à lui envier: Le mur d’écran affiche 12 vidéos en simultané, les policiers orientent à distance des caméras à 360 degrés et zooment en un clic pour repérer une crotte de chien étalée sur un trottoir.

Regardez ! Voyez comment l’image se floute dès que vous tentez de regarder au travers d’une fenêtre.

« Montrez-lui le ‘floutage’ M. Carpentier » ordonne fièrement l’adjoint de M. Balkany, Bertrand Mayer. « Regardez ! Voyez comment l’image se floute dès que vous tentez de regarder au travers d’une fenêtre. » L’effet est saisissant: Après avoir zoomé sur plus de 300 mètres, l’image sur l’écran de contrôle se crypte façon Canal +, au moment où l’on croit reconnaître le visage d’une jolie blonde installée dans son salon. On est rassuré: « Big Brother » Mayer ne peut pas nous voir tout nu sous la douche grâce à « ce système qui protège la vie privée ».

2 agents pour 50 caméras

M. Mayer est l’adjoint au maire Patrick Balkany mais aussi « le délégué à la Sécurité publique, à la Sécurité civile et aux questions de Défense » (sic). Un titre a rallonge révélateur de la fierté qu’accorde la mairie à son système de vidéo-surveillance. « C’est vrai que d’autres mairies viennent nous demander conseil » répond-il, visiblement ravi qu’on lui pose la question.

Dans Levallois-Perret, 50 caméras filment en permanence balayant plus de 90% de la ville. Deux policiers municipaux – parmi les 80 agents de la ville – sont affectés aléatoirement « au PC » qui centralise les images. Ils scrutent le mur d’écran pendant des permanences de 9h en alternant: l’un s’occupe du standard tandis que l’autre observe la ville. « Comme ça, moi j’appelle les collègues dès qu’on remarque quelque chose », explique l’agent Carpentier, tout en caressant sa moustache.

« Quand on n’a pas l’œil, ce n’est pas évident »

Que remarquent-ils ? « Des attroupements à la sortie du lycée », réfléchit l’agent Carpentier. Son collègue renchérit: « Quand il y a des manifestations étudiantes aussi. On essaie de cibler ». Et les gens qui urinent dans la rue ? « Personne n’urine dans la rue à Levallois » répondent-ils le plus sérieusement du monde. L’adjoint au maire M. Mayer se félicite lui, d’avoir pu suivre depuis « le PC » un voleur à la tire jusqu’au 17ème arrondissement de Paris. Il y a eu aussi « ces Roms qui dévalisaient les horodateurs ». M. Mayer reprend l’agent Carpentier: « On va éviter d’être polémique hein … Ce n’était pas des Roms ». Le policier se rattrape: « On va dire que c’était des étrangers alors ».

Mais de l’aveu même des agents municipaux: « Quand on n’a pas l’œil, ce n’est pas évident ». Difficile en effet de repérer un fait précis parmi le magma d’information, surtout qu’il n’existe pas de système d’alerte en cas de détection d’un incident. « Thalès développe un système qui puisse nous prévenir en cas d’augmentation du niveau sonore », révèle Mayer. En attendant, tout se fait à l’œil nu.

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Partie de cache-cache avec Big Brother

18h11: Les policiers relèvent le défi quand on leur propose de chronométrer le temps qu’ils mettront à retrouver deux journalistes de StreetPress. Samba et Géraldine, aisément identifiables par les poms-poms jaunes de cheerleader qu’ils agitent, sont placés sur une avenue fréquentée de Levallois. « Allez on y va », s’enthousiasme Bertrand Mayer, sous le regard sceptique de son attachée de presse: « Vous êtes sur que nous avons les autorisations ?».

Les policiers Gérard et Carpentier jouent le jeu à fond. Les caméras pivotent, zooment, alternent pendant que les souris glissent sur les tapis. M. Mayer est à l’affut, les yeux rivés sur le mur d’écrans. « Comment sont vos amis ? », demande t-il. « C’est un jeune homme noir et une jolie blonde, avec des ustensiles de pom-pom girl » je réponds. M. Carpentier se marre: «  Ah ouais, ça devrait se voir ça ! ».

18h17: « Faut nous dire dans quelle zone ils se trouvent aussi ! » demande un des deux agents. Après 6 minutes, la partie de cache-cache commence à sentir la loose pour la police. La tension est palpable. Pour les aider, Samba et Géraldine nous apprennent par téléphone qu’ils sont à proximité d’un métro. « Ça ne peut être que ‘métro de Pont de Levallois’ ! », s’impatiente un des policiers. Mais autour du métro Pont de Levallois toujours rien. « Ils sont peut-être masqués par des feuillages », tente M. Mayer. « Et puis il y a trois caméras qui ne fonctionnent pas », ajoute Gérard, qui contredit involontairement l’adjoint au maire. Celui-ci affirmait quelques minutes plus tôt qu’aucune camera ne servait de leurre … Silence pesant.

Levallois: Géraline et Samba essaient d’attirer l’attention de la caméra de surveillance qui se trouve juste en face d’eux

13 minutes: le temps qu’il a fallu pour retrouver Samba et Géraldine

La police recherche deux individus suspects armés de poms-poms

18h23: Samba et Géraldine ont enfin été alpagués après que nous ayons informés les policiers qu’ils se trouvaient au métro Anatole France. « On va leur envoyer une équipe pour trouble à l’ordre public ! », vanne M. Mayer. M. Carpentier répond du tac-o-tac: « Pour la fille surtout ! Elle fait du racolage ! » L’atmosphère se détend: « Allez on envoie un scooter! », s’exclame Gérard, plutôt amusé par notre petit manège.

Les policiers jouent à la caméra-cachée en dépêchant un collègue non averti du stratagème sur les lieux du faux incident. Sauf que celui entre en trombe dans le PC: il ne trouve pas les clefs pour démarrer son scooter. La blague tombe à l’eau. Le jeune policier va quand même interpeller Samba et Géraldine: « Des gens se sont plaints que vous faisiez peur aux automobilistes » leur reproche t-il. « Quels gens ? » se défendent les deux journalistes.

Un gadget de riches

Géraldine prise en flag’ de cheerleading intempestif

De l’aveu même de M. Mayer, c’était comme « chercher une aiguille dans une botte de foin ». Le chef de la vidéo-surveillance à Levallois-Perret est formel: pour être efficace, il faut « cibler» les délits contre lesquels lutter. « A Orléans par exemple, ils ont installé une vingtaine de caméras pour protéger des bâtiments qui se faisaient couvrir de graffitis. L’année suivante, ils n’ont eut que 100.000 euros de dégâts. » (Lire aussi: L’efficacité de la vidéo-protection: un sujet polémique)

Mais à Levallois quelle est la cible des caméras de surveillance ? Hormis les attroupements à la sortie du lycée évoqués plus haut par les policiers, M. Mayer explique qu’il s’agit avant tout d’un outil « généraliste », pour prévenir par exemple de « la chute d’une vieille dame », « d’un incendie » ou « d’une voiture mal-garée qui bloque la circulation ». Apparemment rien de très ciblé … Et surtout, pas sûr que les caméras avertiraient les services de police plus rapidement qu’un bon vieux coup de fil.

« De toute façon on ne peut pas quantifier l’impact de la vidéo-surveillance isolée des autres moyens de la Police Municipale. Ce n’est qu’un outil », avance M. Mayer quand on lui demande d’évaluer la rentabilité du système. Un « gadget de riche » ? Il ne s’oppose pas à cette définition. « Mais c’est le travail du maire de faire le maximum pour garantir la sécurité dans sa ville. Et le verdict tombe tous les 7 ans ».

L’attaque à la voiture-bélier de mars 2010

Mais malgré toute sa technologie, le système de vidéo-surveillance de Levallois ne dissuade pas les malfrats: En mars 2010 un distributeur de la BNP a été attaqué à la voiture-bélier. L’instruction est en cours et selon l’adjoint au maire ce sont les images de vidéastes amateurs autant que les vidéos de la police, qui ont permis de constituer un dossier. Pour M. Mayer c’est la preuve que « la menace vidéo vient plus des gens qu’on ne contrôle pas que de la police, soumise à des règles de déontologie. » On pourrait répondre que cela montre aussi les limites de l’efficacité du système de vidéo-surveillance.

Article initialement publié sur StreetPress

Source: Robin D’Angelo avec Géraldine et Samba
Crédits photos: Mathieu pour StreetPress

Image de une : Elsa Secco pour OWNI

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