OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Les data en forme http://owni.fr/2011/11/14/data-bible-ecube-politilines-marathon-opendata-bloomberg-haiti/ http://owni.fr/2011/11/14/data-bible-ecube-politilines-marathon-opendata-bloomberg-haiti/#comments Mon, 14 Nov 2011 07:26:53 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=86779 Qu’il ait été pour vous un cauchemar ou une fascination, vous avez forcément été confronté à un moment de votre vie à ce casse-tête addictif : le Rubik’s Cube. Cette semaine, nous vous proposons de vous replonger dans ce jeu de logique et d’équilibre, dans une version data aussi osée que prometteuse.

Le projet E-cube-Librium, développé par le mystérieux Damon, propose de visualiser la croissance des pays du monde et ses diverses composantes sous la forme d’un Rubik’s cube.

Sur chacune des six faces, Damon a positionné différents indicateurs (certains indicateurs se retrouvent sur plusieurs faces) selon trois piliers principaux :

  • Développement social : indicateur de développement humain (IDH), santé de la population, taux d’emploi,
  • Environnement : accès à l’eau, émission de CO2,
  • Développement économique : taux de croissance du PIB par tête, urbanisation, dépenses de santé.

La vision d’ensemble du cube permet donc de visualiser quels sont les secteurs les plus développés, et ceux pour lesquels il reste encore des efforts à faire. Et surtout, selon les règles d’équilibre relatives au Rubik’s Cube, chaque secteur est en corrélation avec un autre, pour avancer vers une croissance plus équilibrée : par exemple, le taux de croissance du PIB se retrouve relativisé avec les émissions de CO2.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Utilisant les données des Nations Unies sur le développement durable, Damon a réalisé la visualisation pour une douzaine de pays, sur les quatre périodes permises par les données : 1990-1995, 1995-2000, 2000-2005, 2005-2010. “A partir de ces visualisations et ces excroissances en 3D, il est facile de dessiner des connections et d’identifier visuellement quel facteur affecte l’équilibre du système global. Avec ce système d’E-cube, on peut commencer à faire tourner le puzzle dans le but de résoudre les équations ou en tout cas d’éviter qu’ils deviennent encore plus déséquilibrés” explique Damon sur son site.

On regrette juste que le travail graphique ne soit pas plus soigné et qu’une animation ne permette pas de mettre en scène les évolutions des cubes sur les quatre périodes. Mais le projet n’en est qu’à ses débuts…

Républicains et religieux

Après avoir joué avec les formes, jouons avec les mots.

L’analyse sémantique est un domaine que nous suivons de près à OWNI et deux projets particulièrement séduisants ont retenu notre attention dans ce domaine cette semaine.

Le premier s’intéresse à deux des plus grands best-sellers de tous les temps : la Bible et le Coran.

La société Pitch Interactive (dont le slogan est “Doing good with data”, “faire le bien avec les data”…) a voulu déconstruire les préjugés souvent associés à ces deux livres sacrés : par exemple que l’idée que le Coran soit un livre “violent” ou “de terreur”. Pour ce faire, ils ont analysé le contenu de la Bible et du Coran. Le résultat de leur recherche est présenté dans une application en HTML5, permettant de chercher une thématique et de comparer sa fréquence d’apparition dans les deux livres.

La référence et le contenu des versets qui citent tel ou tel sujet est indiqué, permettant ainsi de naviguer en profondeur dans les détails des livres et de re-situer chaque mot dans son contexte.

Pour chaque thématique est également présenté des données chiffrées : nombre d’occurrences, nombre de versets qui citent le mot, pourcentage de versets y faisant référence (ce qui a son importance, la Bible étant beaucoup plus longue que le Coran). Essayez sur TRUST (confiance), FORGIVE (pardon), ou PEACE (paix), le résultat est assez saisissant.

Le deuxième exemple s’applique au champ de la politique et sera à suivre pendant les prochaines semaines : le projet “Politilines” a pour ambition de visualiser les mots utilisés lors des débats pour les primaires républicaines. Cette application met en relation les mots les plus prononcés, les sujets auxquels ils se rapportent et les candidats qui les ont le plus utilisés, le tout dans une navigation très simple. Pour les plus curieux, la méthode est précisée dans l’onglet “Methods and source”.

Transportons-nous

Il y a deux semaines, nous vous parlions dans les Data en forme du concours lancé par CheckMyMetro et l’agence Creads pour la création d’un nouveau plan du métro. Le concours est terminé et les différentes créations peuvent être consultées ici. Vous avez jusqu’au 21 novembre pour voter pour votre carte préférée. Plusieurs dizaines de projets ont été soumis, quelques uns ont attiré notre œil :

  • une carte géolocalisée (les stations sont à leur emplacement exact les unes par rapport aux autres), qui prend en compte également les distances de quai à quai quand on doit faire un changement, utilisable par les daltoniens, et qui conserve (presque) les couleurs des lignes officielles de la RATP, élément de repère essentiel.
  • une carte végétale, quand les lignes de métro se voient pousser des feuilles

Ensuite, vous cliquerez vers cette application pour rêver, une fois de plus, à tous les services qui pourront voir le jour quand les données de la SNCF ou de la RATP seront ouvertes… Cette app néerlandaise, à la façon de l’appli Locomote développée par Isokron à Rennes, permet de visualiser les distances en transports en commun d’un point à l’autre du pays. Une granularité dans les choix et un très joli travail de design rendent cette application particulièrement réussie.

Il ne faut pas croire que les data ne s’intéressent qu’aux transports en commun. La course à pied peut aussi être un sujet, ou tout du moins constituer une porte d’entrée pour un sujet data. La preuve par ce sujet du New York Times. Dans les bureaux de Paule on s’est partagé le lien avec ce petit commentaire en accompagnement : “Bon, bah c’est le New York Times quoi…”. Comprendre : une idée brillante et pertinente, une réalisation simple, esthétique et efficace. Le genre de projets qui nous rend jaloux.

Leurs journalistes se sont fait la réflexion que depuis 1976, le parcours du marathon de New York, n’avait pas évolué. A l’inverse des quartiers foulés et des zones traversées. Notamment en termes de revenu moyen et de diversité ethnique. Ces journalistes ont donc représenté ces évolutions au moyen d’une dataviz vidéo, montrant sur une carte le tracé du marathon et pour chaque critère (revenu moyen, présence de Noirs, Blancs, etc.), la courbe se situe au-dessus ou en-dessous du tracé du marathon suivant que les données ont cru ou décru.

Restons à New York (en partie) : le mouvement Occupy Wall Street continue et nous fournit chaque semaine un traitement data intéressant. Cette semaine, c’est le travail de Jenn Finnäs qui nous a interpellé. Il a répertorié sur une carte et sur un calendrier le nombre de mouvements, dans le monde, se réclamant de cette manifestation. Et surtout, il explique comment il a fait : se basant sur les données du site meetup.com qui coordonne le mouvement, un script en ruby et un petit travail de mise en forme ensuite, et hop, une joli visu sur le web.

A signaler également l’intiative du Guardian de recenser les différentes mouvements par le crowdsourcing.

Le point Open Data à la mi-journée

La Norvège a lancé cette semaine son portail d’Open Data. Comme il n’existe pas de version anglaise, nous laisserons le soin à nos lecteurs norvégiens, s’il en existe de nous faire un retour sur le contenu du site…

Cette initiative devrait en tout cas probablement permettre à la Norvège de figurer en bonne place dans le classement de l’Open Government réalisé par l’entreprise Digital Daya (spécialisée dans l’accompagnement des décideurs dans leur action et dans l’utilisation des outils du web – réseaux sociaux, plates-formes, etc.).

Le résultat est graphiquement très moyen, mais réalisé avec StatPlanet, un outil de visualisation en ligne gratuit et le contenu est quant à lui plutôt puissant. Pour chaque pays du globe, Digital Daya évalue leur niveau sur deux critères : le statut d’ouverture du gouvernement (fermé, éligible, ouvert) et ses capacités en termes de gouvermement 2.0 (sans activité, novice, doué, faisant autorité). Un bon tour d’horizon du niveau d’ouverture des gouvernements dans le monde.

Autre réalisation dans la philosophie de l’Open Data, Haiti Aid Map recense et géolocalise les projets d’aide lancés en Haïti suite au tremblement de terre de janvier 2010. Les données peuvent être recherchées par commune, par secteur, ou encore par organisation. Chaque projet comporte une description, un calendrier, le budget et un point sur les personnes qui financent le projet. Toutes les données sont exportables en csv, en xml ou en excel.

Pour Noël, offrez-vous votre dashboard data

Bloomberg s’est offert une pleine page d’accueil dédiée aux data (les siennes essentiellement), pour un rendu néanmoins bien sympa. Il est à parier que cette initiative fera de très nombreux petits à travers le monde.


Retrouvez tous les épisodes des Data en forme !

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The Brick Testament: la Bible pour les geeks (érudits) http://owni.fr/2010/06/22/brick-testament-la-bible-pour-les-geeks-erudits/ http://owni.fr/2010/06/22/brick-testament-la-bible-pour-les-geeks-erudits/#comments Tue, 22 Jun 2010 08:51:07 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=18502 Le LEGO tu idôlatreras, sinon en Enfer tu flamberas /-)

Le LEGO tu idôlatreras, sinon en enfer tu crameras /-) L'Evangile selon Saint AFOL

Lorsqu’on lui demande s’il revendique d’appartenir à la longue tradition de l’iconographie religieuse populaire, l’auteur de The Brick Testament, une version en LEGO de la Bible, Brendan Powell Smith, non seulement répond “oui“, mais il précise, très sérieux (enfin, on suppose, disons qu’il n’y avait pas de smiley dans le mail) :

Je m’attends vraiment à ce que mes illustrations en LEGO de la Bible soient un jour regardé avec la même considération que la Chapelle Sixtine ou le David de Michel-Ange ou la Cène de Leonard de Vinci.

Rien moins que ça. Gros prétentieux ? Ce n’est pas plutôt du côté des bibles pour enfants qu’il devrait aller voir ? Et bien oui et non.

Ludique, The Brick Testament est aussi le travail d’un fin connaisseur de la Bible. Il faut dire que le petit Brendan Powell Smith, aka the reverend, a eu l’occasion de potasser la Bible : fils d’un professeur de catéchisme épiscopal (l’église épiscopale est le nom de l’église anglicane aux États-Unis, ce qui suppose déjà de ses membres une meilleure connaissance des textes sacrés par rapport aux catholiques, ndlr), il découvre alors les grandes scènes, Adam et Ève, l’Arche de Noé…

Il opte à l’âge de 13 ans pour l’athéisme, ce qui le rendit “encore plus fasciné par la religion (puisque tant de personnes en apparence si raisonnables continuait de croire !)“. À tel point qu’il étudie la religion à la faculté et lit la Bible en entier, découvrant au passages “des épisodes moins connus mais tout aussi sensationnels”.

La Cène par Leonard de Vinci.

La Cène, par Leonard de Vinci

Même épisode, version brique.

Il Commence ce qui deviendra son grand œuvre en 2001, c’est alors juste “un idée parmi une série de projets bizarres et créatifs”. Sauf que le succès arrive vite, sans utiliser le moindre réseau social, juste par le biais du bon vieux mail.

Grand public lorsqu’il reprend les “classiques”, de la naissance de Jésus à sa crucifixion en passant par la Création ou bien encore Sodome et Gomorrhe, il se fait aussi plus savant. Pierre-Olivier Dittmar, médiéviste, ingénieur d’études l’EHESS-GAHOM, l’explique :

“Là où l’auteur se montre original, c’est qu’il illustre tous les versets de manière littérale, il est donc amené à représenter de nombreux versets qui ne l’ont jamais été dans la tradition chrétienne, car pour se distinguer de la tradition juive, celle-ci se base relativement peu sur l’Ancien Testament et se concentre plus sur le Nouveau Testament. Habituellement, on reprend une petite partie de la Bible, la Genèse, le Livre des Psaumes, le Nouveau Testament avec la vie de Jésus et un peu l’Apocalypse. (cf image)

Franchement, Le Lévitique, ça passe mieux en version "anachronisme" et avec des bulles ?

C’est ainsi qu’il a inclut le Lévitique, un ensemble de prescriptions et d’interdits aussi aride qu’un traité européen, justifiant son slogan : “The world’s largest, most comprehensive illustrated Bible.” Sauf que sa version est tout sauf ennuyeuse, si bien qu’elle donne envie de tourner les pages. Il a ainsi recours à l’anachronisme pour revivifier les passages les plus rébarbatifs. Accessible, de nouveau.

En revanche, cet athée porte un regard ironique sur la Bible qui le distingue de l’iconographie religieuse comme outil de prosélytisme. Le ver était dans la pomme (d’Adam) dès l’enfance. Alors que d’autres, au même âge, gobent sans sourciller ce qu’on leur raconte, lui doute déjà : “J’étais déjà suffisamment sceptique, pour questionner certaines contradictions, et le catéchisme m’a également montré que les professeurs n’ont pas toujours des réponses satisfaisantes.”

“Humour irrévérencieux” et sexe #pouah

Pas béni-oui-oui donc, sa Bible est au contraire empreinte d’”humour irrévérencieux”, pour reprendre ses termes. “Il interprète les textes de manière très littérale, explique Pierre-Olivier, les passages avec du sexe ou de la violence, par exemple, qui sont d’habitude traités de manière allégorique. Les bulles pointent également les contradiction internes du texte, avec ironie. À propos des animaux choisis pour rentrer dans l’arche de Noé, Dieu demande à ce dernier de sélectionner “sept pairs” d’animaux purs. Dans l’image, une bulle montre la surprise de Noé qui s’interroge intérieurement ‘Que ce passe-t-il ? Je croyais qu’il avait dit une paire !’ [ce qui est vrai : Gn 6.18-19] Ce type de commentaires indique au lecteur des contradictions bien présentes au sein du texte biblique.Et au passage, on note une incursion -récurrente dans The Brick Testament- dans la bande dessinée, art populaire par excellence qui a produit des chefs d’œuvres. 

Cet humour le rapproche des détournements de l’iconographie populaire religieuse, par la publicité par exemple. On pense à La Cène vue par les créateurs de prêt-à-porter Marithé et François Girbaud.

Sur la forme, on retrouve cette double caractéristique. Le LEGO, c’est bien entendu un médium mainstream, pour ne pas dire universel. Là où the reverend se distingue de l’AFOL de base, c’est dans sa maîtrise de la mise en scène. Chaque histoire lui prend une semaine de travail tant il soigne les détails. Sa technique n’est d’ailleurs pas sans rappeler le cinéma, qui a aussi connu son lot d’adaptation de la Bible plus ou moins grand public entre Les Dix commandements, L’Évangile selon Saint Mathieu ou encore La dernière tentation du Christ. “Il a inclut des logos selon le contenu de chaque scène, N (nudité), S (sexe) V (violence) C (cursing, juron, blasphème), comme si chacune était une scène de cinéma, note Pierre-Olivier. Il a une façon de jouer sur la profondeur de champs, il y en a très peu, et beaucoup de flou dans l’image.”

À contenu ambivalent, public divers

Porn ! (L’Ancien testament, Le Roi David)

La composition et la masse de son public reflète aussi la nature ambivalente de son œuvre. Pour le côté mainstream, un chiffre : 150.00 pages vues par mois actuellement. Et ça plait aux croyants moyens qui n’a pas forcément une appétence pour l’austère texte brut : “Si j’en juge les centaines d’e-mails que je reçois, la moitié viennent de croyants qui apprécie que je rende la Bible plus amusante et engageante. The Brick Testament est devenu très populaire dans les églises de par le monde, il est souvent utilisé au catéchisme et dans d’autres représentations religieuses éducatives.”

Humour et explicits contents lui valent de vertes critiques de la part de certains croyants. C’est ainsi que le numéro d’août de Bible review l’a nommé “gagnant du pire art biblique du Web” (flatteur, non ?), le Sunday Mail, un journal anglais, a jugé que ses peintures sans fard de sexe illicite étaient “populaire parmi les pédophiles” (il en faut pas beaucoup pour les exciter, les pédophiles, s’entend). Smith a aussi été stigmatisé par Thomas Carder, qui préside ChildCare Action project (Dieu devrait vouer à l’Enfer les auteurs de sites designés 80’s), une organisation chrétienne distribuant bons et mauvais points aux divertissements qui utilisent Sa Parole. Il a été accusé de frelater la signification des versets bibliques accompagnant chaque photo, que Smith dit avoir reformulé à partir de la Bible de la Nouvelle Jérusalem. “Ce que j’ai vu était une paraphrase des écritures, manifestement avec un manque de compréhension du Verbe  ou avec le désir de le rabaisser ou pour lui faire dire ce que cela ne dit pas. Il apparait qu’il a lu les paroles sans lire la Parole.”

Lui fait remarquer, plein de bon sens : “Il n’y a pas beaucoup de sexe dans la Bible, et quand il y en a, je n’hésite pas à le montrer. Je trouve étrange que personne n’objecte que je représente les contenus violents de la Bible, et la Bible est de loin le livre le plus violent que j’ai jamais lu. Je ne comprendrai jamais qu’un parent puisse s’inquiéter plus si un enfant regarde une représentation du sexe que de violence cruelle.”

Et ouais, la Tour de Babel faut la monter !

C’est sa même prise de distance ironique avec le texte qui lui vaut aussi d’être apprécié par des athées ou des sceptiques qui apprécient qu’il pointe de la brique les absurdités du texte.

Il reçoit aussi bien sûr des mails de mordus de la brique qui lui font des remarques et des critiques sur ses compétences et ses techniques de constructeur.

Œcuménique, Brendan Powell Smith conclut : “Quelles que soient les croyances des gens, je pense que la plupart l’apprécient car cela raconte les histoires avec de façon intelligente, amusante et avec un sens de l’humour irrévérencieux.” Les bigots chagrins devront s’y faire, il n’est pas près de changer de marotte : “J’adorerais illustrer d’autres livres célèbres en LEGO, qu’ils soient religieux, comme le Ramayana ou le livre des mormons, ou des classiques comme L’Odyssée ou Hamlet. Mais je me suis engagé à finir la Bible et je suis certains que cela m’occuper pour quelques années encore au moins. J’ai déjà une centaine d’histoires qui attendent juste leur illustration.”

Photos de LEGO tirées de The Brick Testament.

D’autres projets de Brendan Powell Smith sur son site The Reverend

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