OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Les impôts que Starbucks & cie paient vraiment http://owni.fr/2012/10/17/les-impots-que-starbucks-cie-paient-vraiment/ http://owni.fr/2012/10/17/les-impots-que-starbucks-cie-paient-vraiment/#comments Wed, 17 Oct 2012 10:25:42 +0000 Nicolas Patte http://owni.fr/?p=122942 The Guardian dans le radar data du jour. Comment Starbucks, Facebook et leurs amis évitent de payer trop d'impôts au Royaume-Uni.]]> How much tax is paid by major US companies in the UK? Graphic: Paul Scruton/Guardian Graphics

How much tax is paid by major US companies in the UK? Graphic: Paul Scruton/Guardian Graphics

Veille data

Le Guardian a repris hier une information de Reuters selon laquelle la célèbre (et très hype) chaîne de restauration américaine Starbucks ne payait pas d’impôts au royaume de Sa Majesté.

Le web mise sur le fisc irlandais

Le web mise sur le fisc irlandais

Apple vient d'annoncer un renforcement de ses effectifs au sein de son siège européen, en Irlande. La firme recrutera 500 ...

Partant de ce constat, les journalistes de données de la rédaction numérique du quotidien anglais se sont penchés sur les filiales locales des plus grosses entreprises américaines afin d’établir le montant des impôts qu’elles versent depuis quatre ans. Pour cela, ils ont utilisé les services de Duedil, spécialiste des données financières outre-Manche, et la technologie en ligne de Tableau, pour structurer une véritable application web.

L’application permet, entre autres, d’afficher le chiffre d’affaires global de ces entreprises (“UK Turnover”), le profit déclaré avant impôt (“Profit before tax”) et l’impôt effectivement payé (“Tax paid”) entre 2008 et 2011.

Il apparaît que de nombreuses entreprises américaines faisant commerce sur le sol britannique déclarent régulièrement réaliser des pertes. En 2011, Starbucks serait dans le rouge de 32 millions de livres, Google de près de 21 millions et Facebook de quasi 14 millions. Facebook a d’ailleurs été récemment accusé de se moquer ouvertement du monde en ne déclarant qu’une partie congrue de ses ventes.


Illustration How much tax is paid by major US companies in the UK? Paul Scruton/Guardian Graphics

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La police dans le viseur http://owni.fr/2012/08/03/la-police-dans-le-viseur-police-tape/ http://owni.fr/2012/08/03/la-police-dans-le-viseur-police-tape/#comments Fri, 03 Aug 2012 09:35:43 +0000 Maxime Vatteble http://owni.fr/?p=117425

Capture d'écran de la vidéo de promotion de l'application Police Tape

Tout ce que vous photographierez pourra être retenu contre vous. Jerome Vorus, un jeune habitant de Washington D.C. de 21 ans l’a appris à ses dépends, un jour de juillet 2010. Alors qu’il marche dans les rues de Georgetown pour rentrer chez lui, il s’arrête pour prendre quelques clichés de policiers circulant près d’un feu rouge. Un officier désire savoir “par mesure de sécurité” pourquoi il avait choisi de photographier cet endroit. En quelques minutes, il se retrouve en état d’arrestation et doit prouver son identité.

Autorité et contradiction

On lui dit alors que prendre ce genre de photos et de vidéos est illégal, qu’une autorisation préalable est obligatoire. À sa grande surprise, une policière va immédiatement se contredire : elle sort un appareil photo numérique et commence à enregistrer la conversation.

Or, la juridiction de Washington D.C. est claire : il est légal d’enregistrer une prise vidéo ou audio d’une conversation à laquelle l’auteur de l’enregistrement participe. Jerome Vorus, tout comme la policière, a lui aussi parfaitement le droit d’enregistrer cette conversation avec les policiers.

Un des clichés de Jerome Vorus à l'origine du litige

De grands États américains comme Washington D.C. doivent encore et toujours justifier les libertés des photographes car les policiers en service n’aiment pas se faire tirer le portrait. Certains d’entre eux pensent que ces clichés troublent l’ordre public ou portent atteinte au droit à l’image et arrêtent leurs auteurs, sans aucun motif valable.

Le photographe amateur n’en reste pas là. Il se tourne vers l’American Civil Liberties Union (ACLU) pour faire valoir ses droits et attaque la brigade en justice. Le 19 juillet dernier, le district de Columbia lui donne raison et impose un nouveau code de conduite à la brigade, réaffirmant la pleine légitimité des photographes, amateurs ou professionnels, à prendre en photo un policier dans la rue :

Seulement le message est difficile à faire passer : au lendemain de la mise en application de ces nouvelles règles, un policier de la même brigade confisque, en civil, le téléphone d’un piéton enregistrant des policiers dans la rue. Washington D.C n’est cependant pas le seul État à connaître ces difficultés. C’est pourquoi Jerome Vorus s’est mis en tête d’aller photographier des policiers aux quatre coins du pays, pour savoir s’ils connaissent la Constitution et les lois qu’ils doivent faire respecter.

Rappel à l’ordre

Aux États-Unis le droit de photographier des policiers est reconnu dans le Premier amendement de la Constitution garantissant la liberté d’expression. C’est d’ailleurs l’argument qu’avait fait valoir le département de la Justice des États-Unis, administration équivalente au ministère de l’Intérieur, lors de faits similaires concernant la police de Baltimore en mai dernier. À la cinquième page d’une publication officielle adressée à cette administration, on peut lire :

Parce que l’enregistrement d’agents de police dans l’exercice public de leurs fonctions est protégé par le Premier amendement, les mesures politiques devraient interdire toute interférence avec d’autres activités de police, sauf dans des situations strictement restreintes. Plus particulièrement, ces mesures devraient indiquer aux fonctionnaires qu’exceptées certaines circonstances, ils ne doivent pas rechercher ou saisir un appareil photo ou appareil d’enregistrement, sans mandat.

En outre, ces mesures doivent interdire des actions plus subtiles qui peuvent néanmoins empiéter sur les droits des individus garantis par le Premier amendement. Les agents doivent être avisés de ne pas menacer, intimider, ou autrement décourager un individu d’enregistrer des activités policières de maintien de l’ordre ou de ne pas intentionnellement bloquer ou obstruer des caméras ou des appareils d’enregistrement.

Un rappel officiel des lois fédérales serait également utile dans l’État de Floride où un policier considère, en juillet 2012, que le simple fait de se balader avec une caméra est un acte “suspect.

Pour les associations de défense de libertés citoyennes comme l’ACLU, le cadre légal n’est pas assez contraignant. Les policiers interprétant le Premier Amendement à leur convenance ne peuvent plus agir comme s’ils étaient intouchables.

Surveillants surveillés

Nul n’est censé ignorer la loi aux États-Unis, surtout les policiers. Le copwatching, c’est-à-dire la surveillance des forces de l’ordre par les citoyens, est un mouvement répandu dans le pays depuis les années 1990 qui risque de prendre encore plus d’importance, grâce à l’appui technologique.

[MàJ] Les paparazzis de la police

[MàJ] Les paparazzis de la police

Apparition en France d'un premier site de surveillance des policiers. Les photos et les noms de dizaines de policiers sont ...

Tentée fin 2010 en France par le site Indymedia, l’expérience de copwatching avait provoqué l’indignation des syndicats policiers et du ministre de l’Intérieur de l’époque, Brice Hortefeux. Pourtant chaque Français est libre de photographier et de filmer un policier dans la rue, sauf exceptions. Les Américains restent très demandeurs de ce service.

Au début du mois de juillet, l’ACLU a décidé de lancer une application Android appelée Police Tape, destinée à lutter contre les policiers fâchés avec les photographes de rue. Gratuite, elle permet de photographier, filmer et enregistrer du son en toute discrétion : une fois lancée, Police Tape disparaît automatiquement de l’écran pour éviter toute tentative de suppression.

Une copie de l’enregistrement est conservée sur le téléphone et est envoyée sur un serveur sécurisé de l’ACLU, qui l’analysera elle-même. On y trouve également un précis des législations en vigueur pour que le photographe puisse se justifier, s’il est appréhendé par un policier à son domicile, dans la rue ou bien à bord d’un véhicule. Une version iOS est prévue dans le courant de l’été.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La ville de New York avait été la première à tester ce genre d’outil en juin dernier, avec l’application locale Stop & Frisk Watch. Pour Alexander Shalom, conseiller juridique de l’ACLU, ce genre d’initiatives contribuera à faire évoluer les mentalités et faire respecter les droits fondamentaux des citoyens américains :

Historiquement, les images saisissantes de policiers maltraitant des citoyens ont piqué au vif les représentations collectives et ont parfois été à l’origine de poursuites judiciaires. La photo et la vidéo sont cruciales pour garantir la pleine responsabilité des forces de l’ordre. Elles doivent savoir que les yeux de la société civile sont en permanence braqués sur elles.

Une conviction partagée par le photojournaliste Carlos Miller, auteur du blog Photography is not a crime, qui se bat depuis plus de cinq ans pour que les droits des photographes professionnels soient également reconnus, au-delà de la complexité du droit américain.


Capture d’écran de la vidéo de présentation de l’application android pour Smartphones Police Tape.

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Vendredi c’est Graphism http://owni.fr/2012/02/17/vendredi-cest-graphism-s03-e7-typographie-iphone/ http://owni.fr/2012/02/17/vendredi-cest-graphism-s03-e7-typographie-iphone/#comments Fri, 17 Feb 2012 10:11:27 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=98707

Bonjour et bienvenue à bord de “Vendredi c’est Graphism”, la chronique qui ne ménage pas vos yeux ! Pour cette semaine, il va falloir vous accrocher avec une nouvelle typo intitulée “Bemio”, avec un robot gentil, avec une actualité sur la Galerie Anatome ou encore une douce petite application qui va vous envoyer au ciel ! On continuera ensuite sur la fameuse affiche de Nicolas Sarkozy.

Bon vendredi et.. bon “Graphism”!

Geoffrey

On commence donc notre revue de la semaine avec de la typo et plus précisément le Bemio, un caractère sans serif ultra bold avec beaucoup de richesse. Très simple et très élégant, il comble le fossé entre un Megalopolis parfois un peu “ampoulé” et un Helvetica black parfois un peu austère. Avec plus de 1000 glyphes le Bemio, dessiné par Joe Prince s’avèrera être un caractère polyvalent. À noter que Joe Prince est un graphiste spécialisé dans les logos, la typographie et qui se considère encore comme un artisan du design. Il dessine tout à la main et puise son inspiration dans la géométrie moderne et les formes simples.

À télécharger gratuitement par ici

large Jeudi, cest typogratuit avec le Bemio !

On continue avec la dernière réalisation de RealtimeUK, une maison de production installée au Royaume-Uni. Travaillant notamment pour Disney Interactive Studios et Sony Computer Entertainment, RealtimeUK possède la fibre créative et… ça se sent ! Un petit focus donc sur ce film de 45 secondes qui se passe dans une ville grise mais où le jouet d’un enfant va égayer un peu la vie… Un travail très coloré et qui démontre une bonne partie du savoir-faire de ce studio.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Je n’ai jamais cru dans les pétitions, cependant, j’ai toujours cru dans la Galerie Anatome et sa capacité à (re)présenter le graphisme en France. Aujourd’hui, j’apprends ceci :

“Nous soussignés, graphistes, enseignants, directeurs d’écoles d’art et de design, apprenons avec stupeur et inquiétude que l’existence de la Galerie Anatome est aujourd’hui menacée. C’est manifestement l’issue que l’on peut craindre si se confirme la défaillance de son principal soutien, avec notamment la menace pour la galerie de quitter les locaux qu’elle occupe depuis sa création, et cela dans les prochains mois.”

À mon sens, le soutien de la Galerie s’impose car les représentants du graphisme en France sont encore trop rares, et un de moins, c’est toujours très pénible pour la situation du graphisme, pour la culture, pour la profession, pour tous les curieux qui aiment les affiches, la typo, les couleurs et les messages qui s’y cachent..

> Pour soutenir la Galerie Anatome, c’est par ici !

gallllerie La Galerie Anatome, un des rares lieux du graphisme en France risque de disparaître.

On continue avec cette application imaginéedans un petit studio de création web et mobile, spécialisé dans la conception d’applications sur la thématique de la nature. “Coton” est donc un guide d’identification des nuages sur Android et iPhone. Cette application m’a tapé dans l’oeil de part son originalité et son design. Un beau projet donc, car simple, utile, élégant mais qui fait appel à nos rêves de nuages de quand nous étions enfants …

La présentation :

“L’identification des nuages était auparavant réservée aux météorologues et aux amateurs éclairés. Coton permet désormais à tous les utilisateurs d’iPhone, d’iPod Touch et de smartphones Android de comprendre le monde des nuages au moyen d’une interface simple et ludique.

Devenez un chasseur de nuages

Coton contient 33 fiches détaillées et 120 superbes photos de tous les types de nuages que vous pouvez observer. Coton comprend également une introduction entièrement illustrée expliquant la formation et la classification des nuages. Apprenez à prévoir la météo ! Ce gros nuage blanc est-il signe de pluie ? Coton vous indique la météo qui accompagne généralement chaque genre de nuage. Les contenus de Coton sont basés sur la classification de l’Atlas International des Nuages”

nuage2 Coton, une application mobile pour découvrir les nuages :)

Et pour le plaisir de nos yeux, j’en profite également pour vous présenter une belle infographie qui présente huit anecdotes “pratiques & amusantes” sur le monde des nuages. Là encore, le travail est propre est soigné et on apprend par exemple qu’un nuage peut mesurer jusqu’à 16 000 mètres !

nuages1 Coton, une application mobile pour découvrir les nuages :)

En vidéo :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Et voici… la petite affiche de la semaine ! Il s’agit d’une citation de Nicolas Sarkozy lors de son allocution télévisuelle au cours de laquelle il s’est présenté en tant que candidat aux élections présidentielles. Sa citation, la voici :

source

Et l’affiche que j’ai créé en réaction… la voila ! :)

affiche sarkozy guillotine candidature small Nicolas Sarkozy candidat : Attention chérie, ça va trancher.

source

On termine sur un WTF qui continue sur Nicolas Sarkozy et plus précisément avec ce chouette générateur d’affiches de campagne. Intitulée, “Ma France Forte”, ce site créé par les Jeunes socialistes va vous permettre de choisir l’image du candidat Sarkozy, le texte et le fond pour générer… une nouvelle affiche de campagne !

> Pour les curieux, ça se passer sur Mafranceforte !

Pour le mot de la fin, je souhaite vous avertir que la semaine prochaine il n’y aura pas de Vendredi c’est Graphism pour cause de déplacement en Suisse au Lift de Genève. En attendant, je vous propose de soutenir ce projet de robotique, de réserver vos dates pour l’exposition Tim Burton à la Cinémathèque Française, et enfin… si vous êtes cinéphiles, essayer identifier un maximum de films dans cette vidéo ! :-)

Excellent week-end !

Geoffrey

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Une planète antiterroriste http://owni.fr/2011/09/09/911-lois-antiterroristes-terrorisme/ http://owni.fr/2011/09/09/911-lois-antiterroristes-terrorisme/#comments Fri, 09 Sep 2011 16:10:52 +0000 Pierre Alonso et Rodolphe Baron http://owni.fr/?p=78686 Cette application interactive (faites glisser la barre chronologique, cliquez sur les pays etc…) a été développée par OWNI en partenariat avec RFI.

L’application ci-dessus permet de naviguer dans les lois antiterroristes votées dans le monde, au lendemain d’attentats, 11 septembre ou autres. Ces lois constituent le noyau le plus dur des lois sécuritaires, celles qui restreignent drastiquement les libertés individuelles.

Comme le montrent les couleurs de la frise chronologique sur l’application, les années post-11 septembre ont connu un accroissement exponentiel des dispositifs de lutte antiterroriste. Certains existaient déjà. En France, l’arsenal législatif existait depuis 1986, lorsqu’une vague d’attentats touche le pays. La “loi fondamentale relative à la lutte contre le terrorisme” institue une justice d’exception pour les affaires terroristes : un corps de juges d’instruction et de procureurs spécialisés est créé, “la 14e section du parquet”.

En 1996 est introduit un nouveau délit, “l’association de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste”, clé de voûte de l’antiterrorisme à la française, fondé sur la justice préventive. Un délit spécifique à la législation française, très critiqué. “Il ouvre la voie à l’arrestation, l’interpellation, la détention sur simples suspicions. Aucun acte matériel n’est nécessaire” explique Patrick Baudouin, avocat spécialisé sur les questions terroristes et président d’honneur de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH).

Au cœur des années de plomb, l’Italie s’était déjà dotée d’une législation antiterroriste. Dès 1975, la loi Reale consacre la prépondérance de la police sur la magistrature dans les enquêtes et les accusés peuvent être interrogés sans avocat. Des dispositifs similaires sont mis en place en Espagne pour lutter contre ETA, le groupe indépendantiste basque : renforcement des effectifs policiers, augmentation des contrôles sur les routes en 1983, introduction en 1984 du statut du repenti pour les prisonniers ayant commis des actes terroristes, régime pénitentiaire spécial en 1991. En Inde aussi, le Terrorist and Disruptive Activities Act de 1985 institue une justice d’exception pour les actes terroristes.

Alibi

La lutte antiterroriste a servi d’alibi aux régimes autoritaires, rappelle la FIDH. La Tunisie de Ben Ali, Égypte de Moubarak ou la Russie de Medvedev et Poutine, entre autres, s’appuient sur des lois antiterroristes “pour conforter le pouvoir politique déjà en place” dénonce le vice-président de l’ONG, Dan Van Raemdonck.

En 2003 est votée à Tunis la loi antiterroriste “relative à l’appui aux efforts internationaux de lutte contre le terrorisme et le blanchiment de l’argent.” Elle institue une justice d’exception pour les actes terroristes et permet de protéger l’identité des agents de la Direction de la Sécurité de l’État. “Une caricature”, selon Patrick Baudouin, de la répression politique des militants ou opposants au nom de la lutte contre le terrorisme.

Après le 11 septembre, même les démocraties traditionnellement très protectrices des libertés individuelles ont aussi adopté des législations antiterroristes. Le Patriot Act, voté aux États-Unis 40 jours après les attentats, et son équivalent britannique Anti-terrorist Act en sont les symboles. D’autres pays leur emboîtent le pas : le Canada, l’Australie ou encore l’Allemagne.

Impossible définition

Au cœur de ces législations, une définition du terrorisme. Jamais la même. L’Union Européenne a tenté d’harmoniser les législations des États membres avec la décision-cadre du 13 juin 2002. Une définition large ici aussi, pour faire consensus. Laurent Bonelli, sociologue et maître de conférence en science politique à l’Université Paris-X, résume l’équation européenne :

Dès lors que l’on se retrouve dans un rapport de force politique, il devient compliqué pour les États de donner une même définition du terrorisme. Il s’agit d’une bourse d’échange des peurs où il faudrait que les États reconnaissent les groupes terroristes des autres pays pour en avoir une même définition.

De grands écarts existent entre les définitions européennes du terrorisme. Le Royaume-Uni considère que l’acte terroriste consiste à influencer le gouvernement ou une organisation gouvernementale internationale dans une prise de décision. En Allemagne, le soutien apporté à une grève de la faim avec des militants étrangers peut être qualifié d’acte de terroriste. L’objectif de la décision-cadre est d’harmoniser les législations européennes en matière de lutte contre le terrorisme, au risque d’aliéner les libertés individuelles comme le rappelle Laurent Bonelli :

La commission européenne s’est constituée comme interlocutrice principale pour l’Europe et a demandé une évolution de la législation antiterroriste des États membres quitte à avaler des couleuvres concernant le principe vie privée plutôt que de se tenir vent debout sans rien faire.

Par capillarité, ces lois débordent sur les infractions de droit commun. La lutte contre le trafic de drogue ou contre l’immigration illégale s’appuient sur des dispositifs, notamment de surveillance, mis en place par les lois antiterroristes. Elles débordent aussi sur l’ensemble des citoyens en multipliant les fichiers de police. “De nouvelles formes de contrôle social à l’égard des citoyens émergent” critique Dan Van Raemdonck de la FIDH.

Le simple fait de visiter un site Internet classé comme terroriste peut suffire aux autorités allemandes pour déclencher une procédure sophistiquée de mise sur écoute, prévoyant également la localisation des téléphones portables ainsi que la collecte d’informations dont la nature n’est pas clairement spécifiée. De nombreux pays du monde ont généralisé la collecte massive de données par l’intermédiaire des fournisseurs de télécommunications, à l’image de la France avec la loi sécurité quotidienne votée en octobre 2001.

Justice d’exception

Les législations antiterroristes s’appuient sur une justice d’exception : cour spéciale, procédures spécifiques. Au Royaume-Uni, depuis 2006, la période de garde à vue a été fixée à 28 jours. En Colombie, les forces armées peuvent détenir un suspect pendant 36 heures tout en menant des perquisitions à leurs domiciles et procéder à des écoutes sans mandat de l’autorité judiciaire.

En juin dernier, un projet de loi en Arabie Saoudite a été déposé. Il prévoit une période de 120 jours de détention au secret pour les personnes suspectées de terrorisme, une période qui peut devenir illimitée avec l’accord d’un tribunal spécial. Le tout sans inculpation, sans jugement et sans avocat.


Retrouver l’intégralité du dossier de RFI sur les 10 ans des attentats du 11 septembre.

Application designée par Elsa Secco et Marion Boucharlat, développée par Pierre Romera avec Julien Goetz.

Crédits Photo FlickR CC by-nc Jasone Powell

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L’open data, made in Rennes http://owni.fr/2011/04/11/lopen-data-made-in-rennes/ http://owni.fr/2011/04/11/lopen-data-made-in-rennes/#comments Mon, 11 Apr 2011 11:32:08 +0000 Simon Chignard http://owni.fr/?p=55845 Le concours de développement de services et d’applications, initié par Rennes Métropole suite à l’ouverture des données publiques sur le territoire vient de s’achever. Un premier point d’étape s’impose sur les 43 applications et services qui ont participé. Au-delà des exemples de See.Click.Fix et de “Where does my money go?” – deux réalisations des pionniers anglo-saxons de l’open data-, quelles sont les réalisations ici, en France ?

A l’origine, c’est l’histoire d’un jeu de données, l’un parmi la centaine qui ont été mis à disposition des développeurs. Ce jeu de données s’appelle “emplacement des trottoirs surbaissés”. C’est un fichier de 80 000 points qui recense tous les trottoirs surbaissés de Rennes et leur emplacement.

Un trottoir surbaissé cela peut correspondre à une sortie de véhicule (“un bateau” comme on le nomme dans le langage courant), mais aussi à un passage piéton aménagé pour les personnes en fauteuil roulant. Ces données sont utilisées par les services techniques de la ville, pour les travaux de voirie notamment.

L’emplacement des passages piétons ne figure pas dans les jeux de données ouvertes. Deux développeurs indépendants ont toutefois pu déterminer l’emplacement de 4000 passages piétons, à l’aide des photographies aériennes (orthophotos) qui, elles, faisaient aussi partie des données libérées.

En combinant la donnée “brute”, un vrai travail d’enrichissement et en mixant ces données avec des points d’intérêt spécifique (arrêt de bus accessibles, surfaces podotactiles), ces développeurs ont pu proposer un service de calcul d’itinéraires pour les personnes à mobilité réduite. Leur service, handimap.org est accessible en ligne et sur mobile et figure parmi les lauréats du concours.

Cet exemple illustre – sous un angle différent de celui de See.Click.Fix – tout l’intérêt de la démarche d’ouverture des données: les usagers disposent d’un service qui n’existait pas – et qui n’aurait sans doute jamais vu le jour sans ce concours-, la collectivité voit sa donnée utilisée et enrichie par des tiers et les développeurs ont pu tester et mettre en œuvre une approche originale et prometteuse.

Une grande majorité des applications se sont concentrées sur la thématique du transport et de la mobilité urbaine; les données “vélo” ont été les premières ouvertes (bien avant le lancement du concours), les jeux de données comprennent un grand nombre de modes de déplacement (vélo, bus, métro, parcs-relais de stationnement, …), l’orientation “apps mobiles” du concours a par ailleurs dû contribuer à orienter les développeurs vers cette thématique.

Beaucoup d’applications sur la mobilité dans la ville – dont plusieurs lauréates du concours : Go2Rennes, Transports Rennes, EoCity, … – mais avec souvent des approches différentes: l’un aura privilégié la diversité des modes, l’autre fournira un calcul précis du Co2 économisé en utilisant le vélo (Vélo Rennes). Un dernier enfin (ParkingGuru) vise à faciliter le stationnement dans le centre-ville.

On peut aussi repérer des services à vocation touristique (promenades en réalité augmentée), récréative ou même sportive. Partager des itinéraires favoris, découvrir des lieux de sortie un samedi et les parcours d’entraînement pour les adeptes de la course à pied le dimanche …

Un open data ni de droite, ni de gauche

Lors d’une récente intervention à la Cantine numérique rennaise, Valérie Peugeot soulignait les deux grandes catégories d’arguments utilisés pro-open-data; une approche économique (facteur d’innovation, création de services, amélioration de la vie quotidienne, contribution à l croissance, création d’emploi, …) et une approche politique (faire émerger de nouvelles connaissances, et enrichir les biens communs de la connaissance, gagner en efficacité pour les administrations, la citoyenneté par la transparence et l’accountability, participer de la qualité démocratique, …).

Je m’interrogeais dans un article précédent sur l’orientation politique de l’open data. A première vue, on peut se dire que cet open data là, celui qui a été révélé par le concours, n’est ni de droite ni de gauche, il est utilitariste.

Ce foisonnement de services utiles pour les habitants de la ville et ceux de passage est de nature à rassurer les élus et les collectivités qui s’engagent avec plus ou moins de prévenance dans une démarche territoriale d’ouverture des données. Le bénéfice “usagers” est clair : en ouvrant les données on favorise l’émergence de services (utiles) qui n’existaient pas.

N’est-il pour autant jamais question de politique dans les services présentés ? Un contre-exemple est celui proposé par Urbanility.

Le site propose une autre approche de la ville: en tapant une adresse dans le moteur de recherche, vous trouverez une vision succincte des “points forts” et “points faibles” du quartier. La logique utilisée est celle de la proximité – existe-il un espace de jeux pour les enfants dans un rayon de 250 mètres autour de votre domicile ? Pour les commerces (donnée qui ne figure pas dans le jeu de données), le développeur a utilisé les annuaires de Yahoo Local France.

Le plus intéressant dans cette approche, et ce qui est aussi le plus politique, c’est le retraitement qui a été utilisé pour classer les points forts et les points faibles. Le service recalcule la distance moyenne de chaque point de la ville à un commerce particulier, par exemple une boulangerie. Si vous habitez à 85 mètres d’une boulangerie mais qu’en moyenne pour les adresses de Rennes possédant une boulangerie proche de chez eux cette distance est inférieure, Urbanility considérera que votre adresse est moins bien “fournie”.

Pourquoi est-ce politique ? Parce qu’en choisissant ces critères de classement, le développeur opère une mise en avant de la réalité de la ville, il utilise des données objectives et leur apporte sa propre subjectivité – il reconnaît d’ailleurs le côté “work in progress” de sa démarche. Une telle mise en lumière aurait d’ailleurs tout aussi pu s’opérer sur les données transport; aucun développeur par exemple ne s’est intéressé aux statistiques de fréquentation des stations de vélo en libre-service.

Peut-être que les jeux de données libérés n’orientaient pas vers un usage plus politique. La ville de Rennes et Rennes Métropole viennent d’annoncer la poursuite de leur programme open data avec les données budgétaires – nous pourrons voir prochainement le type de services et d’applications qui les utilisent.

Le retour de la figure du pro-am ?

Deux tiers des participants sont des particuliers. Ils sont lycéen, étudiant ou ingénieurs. Ils ont en commun de bien maîtriser l’outil informatique, par métier ou par passion. La plupart sont des salariés des grands groupes d’informatique ou de télécommunications, mais qui ont poursuivi un projet personnel – il est amusant de noter que peu d’entre eux développent des services mobiles dans le cadre de leur emploi. Ils ont plutôt des spécialisations autour des grands systèmes d’information ou des systèmes de facturation (billing & ticketing).

Les entreprises participantes vont de la start-up locale à la société de services en informatique. D’autres viennent de Paris, de Lyon … ou de Strasbourg – on voit bien une illustration du “first-mover advantage” pour l’organisateur du concours.

D’un point de vue technique, un tiers environ des services sont accessibles sur le web, un deuxième tiers pour les téléphones Android et un dernier tiers pour toutes les autres plate-formes dont l’iPhone. Une part importante d’Android à mettre en relation avec la forte participation des particuliers à cette compétition.

De l’open innovation plutôt que de l’open government ?

Il y a un intérêt dans la démarche, au-delà du résultat lui-même.

Toutes les parties prenantes du processus – les services de la collectivité, les élus, le délégataire de service public de transport, … – auront pu faire l’expérience concrète de l’innovation ouverte.

Les échanges furent nourris sur les forums de développeurs, avec souvent de l’entraide et du partage de connaissances. Les ateliers physiques ont permis de faciliter les rencontres entre les développeurs et ceux qui ont accepté de libérer leurs données.

Une rencontre qui aura aussi permis de confirmer l’une des bases de l’open innovation à savoir qu’il y a des gens hors de l’organisation (collectivité ou entreprise) qui sont capables d’apporter des bonnes idées et des propositions de réalisation. C’est peut-être aussi l’un des premiers bénéfices de cette expérience open data qui se poursuit aujourd’hui. Moins flashy que See.Click.Fix mais tout aussi intéressant…

Le concours n’était que la première étape d’une démarche qui est maintenant lancée, démarche qui a suscité des attentes aussi bien de la part des développeurs que des détenteurs de données. A suivre !

>> Montage Photo utilisant FlickR PaternitéPartage selon les Conditions Initiales suzannelong et PaternitéPas d'utilisation commerciale Christophe Porteneuve

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[App] Quand l’Internet se manifeste [V1] http://owni.fr/2011/03/11/app-quand-linternet-se-manifeste-v1/ http://owni.fr/2011/03/11/app-quand-linternet-se-manifeste-v1/#comments Fri, 11 Mar 2011 18:47:14 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=42712

Certains y verront une preuve supplémentaire de l’ampleur de l’impact de l’Internet : depuis que le réseau est apparu, avant même que le terme Internet n’entre dans les usages, de nombreux usagers ont éprouvé le besoin d’écrire des textes pour encadrer ce nouvel espace et indiquer dans quelle direction il fallait l’orienter, esquissant chacun une vision du Net. Curieusement, le Minitel ne semble pas avoir eu cet honneur.

Les petits cons d’OWNI, conscients qu’il y avait un Internet avant eux, ont voulu les rassembler. L’objectif n’était pas de sélectionner les textes fondateurs mais au contraire d’en accumuler un maximum et de les intégrer dans une timeline, indiquant leur(s) thème(s) principal(aux), les auteurs, le pays d’origine et une présentation synthétique s’appuyant, dans la mesure du possible sur un entretien avec leur(s) auteur(s). Sur la forme, nous avons le choix de ne retenir que les textes dont la réflexion s’articule autour de l’Internet ou y trouve un écho significatif.

In fine, l’ambition de ce projet, c’est bien de raconter l’histoire de l’Internet à travers ce panorama : dans quelle mesure chacun se fait l’écho du contexte d’alors ? Ces préoccupations sont-elles toujours d’actualité ?

« Internet est notre société,

notre société est Internet »

Libertés numériques. Depuis trente ans, les internautes répètent la nécessité de défendre un Internet libre, face aux tentatives de régulation, c’est même leur première raison, historiquement, de publier ce genre de texte. Triste constat, doublé d’un autre : de « Towards an electronic bill of rights » (1981, États-Unis) jusqu’au « Manifeste “en défense des droits fondamentaux sur Internet” » (Espagne, 2009) en passant par le « Manifeste du web indépendant » (France, 1997), les internautes chinois n’ont pas le monopole de la défense des libertés numériques.

Hacker. Communauté fondatrice de l’Internet, les hackers ont été parmi les premiers à prendre position pour défendre ce nouvel espace de liberté qu’est le réseau. Rassembler leur production sur le sujet, c’est s’aventurer dans une faune parfois borderline aux noms obscurs pour les profanes, cypherpunks et autres crypto-anarchistes.

Économie. Comme l’Internet se diffuse, il devient un terrain de business. On voit alors apparaître des textes soulignant la nécessité de s’adapter à ce nouveau terrain, voire d’y aller tout court, tant il a suscité des frilosités dans un premier temps. C’est par exemple le fameux « Cluetrain manifesto » ou « Manifeste des évidences » (États-Unis), qui demeure une référence bien qu’il ait été publié en 1999. Depuis plus de dix ans, les « évidences » qu’il déroule dans ses thèses ne le sont toujours pas pour certains, comme en témoigne la difficulté des marques à communiquer sur les réseaux sociaux.

Société. « Internet est notre société, notre société est Internet » affirme « Un Manifeste » (2010, Allemagne). Devenu mainstream, Internet modifie, voire bouleverse certains domaines. Une partie des textes s’attache ainsi à décrire ces changements sur un secteur en particulier. Le « Healthtrain manifesto » (États-Unis, 2006) évoquait ainsi les mutations de la santé, en faisant au passage un clin d’œil au « Cluetrain manifesto ».

Technique. Internet ne se nourrit pas uniquement de grands principes. Son architecture et ses infrastructures sont autant de paramètres à prendre en compte pour mettre en place lesdits principes. Le « Manifeste de l’Arche » ne décorelle pas son analyse économique des « NTIC » des aspects pragmatiques, appelant au développement des « autoroutes de l’information ».

Cette première version comprend une trentaine de textes. Le tropisme américain devrait se confirmer : Internet est né aux États-Unis et les libertés numériques sont vite devenues un cheval de bataille, en vertu du premier amendement. Ainsi, c’est en leur nom qu’est née en 1990 l’Electronic Frontier Foundation (EFF). En revanche, l’importance des écrits d’origine française doit être relativisée. Cela fait partie des axes de recherche de la V2 d’aller chercher des textes en espagnol, en russe, en arabe… L’essor de l’Internet est tel qu’on peut parier sans trop se mouiller que la littérature est abondante hors États-Unis et Europe.

Il n’y a rien d’étonnant à ce que les auteurs soient aussi bien des grandes figures de l’Internet, à l’image d’un John Perry Barlow, fondateur de l’EFF et auteur de la déclaration d’indépendance du cyberespace, que des internautes anonymes, comme Didier Lebrun, cet habitant du Tarn-et-Garonne auteur du « Manifeste du Rural Area Network » (France, 1995). Un des apports majeurs de l’Internet, c’est d’avoir permis à tout un chacun de publier des textes et surtout de les rendre facilement accessibles, même quinze ans après leur parution.

Régulièrement, en fonction des retours et de nos découvertes, cette timeline sera mise à jour par paquets, et un ebook devrait voir le jour. Si vous voulez signaler un texte, écrivez à sabine@owni.fr :) Pour éviter de recevoir des textes déjà repérés mais pas encore synthétisés, nous les avons quand même inclus. N’oubliez pas que cette timeline n’intègre que des manifestes, déclarations, chartes, etc. Lorsqu’elle sera beaucoup plus complète, sa présentation sera encore plus éditorialisée, en la découpant par « tranche » historiquement significative. Si le code le permet /-)

Comme vous pourrez le constater, certains textes n’ont pas été traduits. Nous lançons du coup un appel à bonne volonté pour corriger ce point :)

Textes : Sabine Blanc, avec la relecture attentive de Jean-Marc “j’ai connu le Minitel” Manach, Claire Berthélémy, Pierre Alonso, Ophélia Noor et Andréa Fradin.

Développement : Julien Kirch

Design app Marion Boucharlat

Une : Elsa Secco pour OWNI

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Gainsbourg repris et augmenté http://owni.fr/2011/03/04/gainsbourg-repris-et-augmente/ http://owni.fr/2011/03/04/gainsbourg-repris-et-augmente/#comments Fri, 04 Mar 2011 10:56:43 +0000 Admin http://owni.fr/?p=30667 Graffe le 5 bis rue de Verneuil

“Tout travail créatif est dérivatif”. Cette évidence rappelée par QuestionCopyright.org n’aurait pas déplu à Serge Gainsbourg, qui a laissé à la chanson francophone sans doutes une des œuvres les plus complexes et protéiformes, par la multiplicité de ses influences, tant musicales que littéraires.

Combien d’artistes peuvent se targuer d’avoir à ce point manié les différents styles musicaux souvent pour le meilleur et reconnaissons-le aussi parfois pour le moins bon ? Un tour d’horizon de ses titres les plus connus suffit à mesurer l’ampleur du phénomène dans son processus créatif. Jazz germano-pratin du Poinçonneur des Lilas (1958), rythmes africains de Couleur café (1964), Melody Nelson (1971) peut être rattaché au rock progressif, Aux armes etc (1979) est du reggae pur jus, et on finit sur de l’electro-funk avec You’re under arrest (1987).

L’image de génial touche-à-tout reste méritée : Gainsbourg ne se contentait pas de faire de pâles copies mais se les réappropriait après digestion solidement arrosée. Brassens, Ferré, Brel, Barbara, pour riche que fut leur œuvre, n’étaient pas dans une démarche aussi exploratrice.

Qui pour prendre la relève ?

Même poids des influences sur son écriture, qui balaye un spectre de près de deux siècles, de la littérature classique à l’argot, des vers de Baudelaire au franglais. Et au-dessus, trois figures tutélaires planent :

  • Arthur Rimbaud
  • Nabokov et son roman Lolita, dont la figure éponyme traverse toute son œuvre
  • Boris Vian, le “frère”, pour reprendre les termes de Juliette Gréco

Devant une telle somme d’influences parfois directes, certains ressortent l’accusation de pillage. Le critique rock Nicolas Chapelle répond que c’est un peu plus compliqué que cela, exemples à l’appui :

Il dépasse Vian dans la jonglerie verbale, avale les formules des réalistes, du jazz, du music-hall, ose tout, même l’impensable : croiser Fréhel avec Chopin, forcer Dvorak à dérouler un tapis rouge à sa pin-up, faire dîner l’exotisme et le classicisme au même banquet que Brassens.

Et de souligner qu’une telle démarche n’est pas à la portée du premier auteur-compositeur venu :

Pilleur ? Voleur ? Vulgaire ? Non. Gainsbourg est un érudit, et met son incommensurable culture au service de pièces populaires. Il s’agit presque d’une démarche didactique. Et qui diffère au final assez peu sur le principe de celle du sample.

Une démarche qui se rapproche de celle de David Bowie, pour Olivier Julien, musicologue spécialiste des musiques populaires à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV) :

Gainsbourg, Bowie, deux génies de la musique contemporaine. Est-ce à dire qu’une telle race d’artiste n’est pas prête de faire d’autres petits, même parmi ceux qui se réclament de lui ? Olivier Julien est pessimiste :

On préfèrera finir sur une note plus gaie : le chanteur débutant qui peinait à boucler ses fins de mois est un des rares artistes français dont la renommée a largement et de façon durable dépassé la francophonie, comme en témoigne les nombreuses reprises/emprunts, en particulier par des Anglo-Saxons : Beck [en], Mick Harvey [en], ex-guitariste de Nick Cave and the bad seeds, Blonde Redhead ou encore Elysian fields dans la compilation Great jewish music, la boucle (de sample) n’en finit pas d’être bouclée.

La plupart des citations de notre application sont extraites de la biographie de Gilles Verlant, Gainsbourg, disponible en livre de poche.


Les artistes OWNImusic reprennent Gainsbourg

La Javanaise, Je t’aime, moi non plus, Aux armes, etc… Alors que l’on célèbre les vingt ans de la mort de Serge Gainsbourg, on peut parier sans risquer gros que les chefs-d’oeuvre habituels qui font les délices des compilations vont tourner en boucle. On nous refera aussi le coup du Gainsbourg devenu Gainsbarre, période 80’s si controversée sur le mode “Gainsbourg n’est plus ce qu’il était.”

Cette période est en fait plus complexe. S’il est vrai que l’artiste a produit un certain nombre de chansons douteuses, il a aussi écrit ses derniers chefs-d’œuvre. Des compositions dont la sensibilité vaut bien celle du Gainsbourg “présentable” de la période rive gauche ou du culte Melody Nelson. Il a aussi continué à creuser sa veine “porno oui mais avec les formes” (littéraires). Le tout malheureusement noyé sous des sonorités 80’s assez imbitables qui ont mal vieilli. OWNImusic a donc proposé à ses “poulains” de reprendre des titres de cette période, après un premier tri effectué par notre Gainsbourg Lover Sabine Blanc.

Hommage pas cher ? Faire un clip…

Comme vous le savez peut-être déjà, les droits d’auteurs, c’est toute une histoire. Donc, avant de s’engager dans une production trop coûteuse, nous nous sommes rapprochés des éditeurs du catalogue de Serge Gainsbourg afin de ne pas infliger à notre média des redevances trop lourdes. Après plusieurs coups de fil, nous nous rendons déjà compte de la disparité des critères de facturation. Chaque maison a sa politique et interprète le projet à sa manière. Si certains, en cette période où le back catalogue est largement sollicité, ne sont pas décidés à faciliter l’hommage, d’autres sont plus arrangeants et nous trouvons finalement la formule adéquate afin de pouvoir célébrer cette mort sans en provoquer une seconde (cf. Nicolas Voisin, notre boss).

On nous donne l’astuce : faire des clips. En raison de sa qualité promotionnelle des compositions originales, le clip est le seul usage autorisé sans que l’éditeur ne perçoive une redevance d’exploitation, dont le montant aurait pu monter à plusieurs centaines d’euros par titre pour une exploitation d’un an !  Nous avons donc dû imposer à nos interprètes de faire une vidéo, un jeu auquel ils se sont adonnés chacun à leur manière, avec les moyens du bord. Un exercice de style que chacun a présenté en quelques lignes.

Depression au-dessus du jardin par Olivier Samouillan feat. Charlotte Defourny

Il y a dix jours, je recevais un e-mail d’OWNImusic.com, il était question d’enregistrer le plus « rapidement possible » une chanson de Gainsbourg avec un clip à la clef… Je me suis tout de suite dit que les journalistes n’étaient que des gens complètement à côté de la plaque qui s’imaginent qu’on peut leur pondre des morceaux et des vidéos clips comme ça, dans l’urgence, comme eux le font avec leurs petits papiers inspirés de dépêches de l’AFP…

Me déranger alors que j’étais peinard dans ma cuisine à éplucher mes carottes en écoutant l’étude n°10 en Fa mineur opus 9 de Chopin !

Puis mes pensées erraient… de mes carottes à « l’homme à la tête de chou »… de Chopin à Dépression au dessus du jardin… Quelle belle chanson pour déprimer en beauté.

Je passais un coup de fil à Franck Leblond (assistant réalisateur), Bertrand Guillou (mon copain peintre qui fait des très belle toiles même que je viens de lui en acheter une) , David Poirier pour le son et le mix et enfin Charlotte Defourny, violoniste et chanteuse de talent avec qui j’avais déjà bossé sur des chansons de Gainsbourg que l’on peut écouter ici.

Nous nous retrouvâmes donc à 1 heure du matin dans ma cuisine (seul moment où tout le monde était disponible) et travaillâmes jusqu’au petit matin.

Je profite de ce billet pour m’excuser auprès de Katerina ma voisine allemande du dessous avec qui pourtant, jusqu’à ce fameux tournage, j’entretenais d’excellents rapports.

Cette chanson me hante depuis longtemps, je ne suis jamais aussi triste que quand le gain se barre…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Love on the Beat par The Randy Mandys

Il y a 10 jours, nous recevions un mail d’OWni Music  ayant pour objet “[URGENT] reprises Gainsbourg”. Il y était proposé un liste de morceaux du Gainsbourg des années 80, à revisiter. Une sorte de défi à relever pour nous, vu les délais de livraison, d’autant qu’à la base, qui aurait pu penser que Randy Mandys reprendrait un jour du Gainsbourg? Pas nous en tout cas.
Nous ne sommes pas des érudits de Gainsbourg mais l’idée de sa nonchalance affichée dans les 80′ qui fait mouche et qui touche nous a plu.

Le plan fixe révèle cela aussi puisqu’au delà de l’inertie ambiante, quelques détails du salon (Un paquet de Gitane, quelques vinyles bien placés…) qui nous rappellent le bonhomme, les pads et la boucle electro (Le charley qui tourne) qui sont typiquement du vintage 80 peuvent nous questionner sur cette nonchalance “gainsbourienne”. Jouée ou naturelle?

Pourquoi Love on the Beat ? On manquait de temps, encore, pour passer en revue tous les morceaux proposés, dont beaucoup qu’on ne connaissait pas. On s’est rabattus sur l’un des plus gros tubes de la liste, une compo très eighties, relativement simple à rejouer et donc ouverte aux expérimentations et orientations artistiques en tout genre. Love on the Beat est d’un goût très contestable, aussi classe que vulgaire… du pain béni pour nous.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Amour des Feintes par Paul École

J’ai toujours connu cette chanson, mais j’évitais soigneusement de l’écouter. Tout jeune, elle me donnait un cafard monstrueux, sans que je sache pourquoi… Aujourd’hui je pense que c’était essentiellement dû aux arrangements glacés de 1990. Et puis quand on est tout jeune, le texte ne peut pas nous toucher. Il faut avoir vécu des choses pour comprendre ces jolies phrases.

Cette chanson représente vraiment Gainsbourg pour moi : la rigueur absolue des rimes, le découpage des phrases, voire des mots, pour respecter strictement cette rigueur qu’il s’imposait. Et puis la musique… On sent dans cette chanson tout l’impact qu’a eu sur lui la musique classique (ici on reconnaitra nettement l’influence de Schubert et de Chopin).

J’ai voulu enregistrer ma version en une seule prise, pour tenter de conserver l’émotion du texte. J’ai été filmé de loin, et dans un miroir poussiéreux. J’ai du mal avec le fait d’être “vu”, et de me voir. Alors en utilisant ce biais du miroir, c’était plus facile.  À peine est-on filmé ou photographié, qu’on a déjà vieilli ou décliné. Je n’aime pas du tout…  Ça ne sert à rien. Comme le dit la chanson, “jamais ne serai comme avant”.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Sorry Angel par Puss In Boots

Pourquoi Sorry Angel ?

Universel
Mélancolique
Un des plus beaux textes sur l’érosion sentimentale
Un texte d’urgence et de détresse

Un souvenir contextuel :

Nos premiers pas sur la scène du Bataclan que nous avons partagé avec Aston Villa et Suzanne Combo.

Pourquoi Gainsbourg ?

Une référence incontournable pour nous, aussi bien dans la véracité et justesse des propos que dans la technicité et qualité mélodique.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Application :

Textes et sons : Sabine Blanc et Julien Goetz

Design : Loguy

Développement : Pierre Roméra

Crédits photos CC Flickr : yoyolabellut; lafuria

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[App] Gainsbourg: “Sous le html exactement…” http://owni.fr/2011/03/01/app-gainsbourg-influences-20-ans-anniversaire-verneuil/ http://owni.fr/2011/03/01/app-gainsbourg-influences-20-ans-anniversaire-verneuil/#comments Tue, 01 Mar 2011 17:54:41 +0000 Admin http://owni.fr/?p=49261

“Tout travail créatif est dérivatif”. Cette évidence rappelée par QuestionCopyright.org n’aurait pas déplu à Serge Gainsbourg, qui a laissé à la chanson francophone sans doutes une des œuvres les plus complexes et protéiformes, par la multiplicité de ses influences, tant musicales que littéraires.

Combien d’artistes peuvent se targuer d’avoir à ce point manié les différents styles musicaux souvent pour le meilleur et reconnaissons-le aussi parfois pour le moins bon ? Un tour d’horizon de ses titres les plus connus suffit à mesurer l’ampleur du phénomène dans son processus créatif. Jazz germano-pratin du Poinçonneur des Lilas (1958), rythmes africains de Couleur café (1964), Melody Nelson (1971) peut être rattaché au rock progressif, Aux armes etc (1979) est du reggae pur jus, et on finit sur de l’electro-funk avec You’re under arrest (1987).

L’image de génial touche-à-tout reste méritée : Gainsbourg ne se contentait pas de faire de pâles copies mais se les réappropriait après digestion solidement arrosée. Brassens, Ferré, Brel, Barbara, pour riche que fut leur œuvre, n’étaient pas dans une démarche aussi exploratrice.

Qui pour prendre la relève ?

Même poids des influences sur son écriture, qui balaye un spectre de près de deux siècles, de la littérature classique à l’argot, des vers de Baudelaire au franglais. Et au-dessus, trois figures tutélaires planent :

  • Arthur Rimbaud
  • Nabokov et son roman Lolita, dont la figure éponyme traverse toute son œuvre
  • Boris Vian, le “frère”, pour reprendre les termes de Juliette Gréco

Devant une telle somme d’influences parfois directes, certains ressortent l’accusation de pillage. Le critique rock Nicolas Chapelle répond que c’est un peu plus compliqué que cela, exemples à l’appui :

Il dépasse Vian dans la jonglerie verbale, avale les formules des réalistes, du jazz, du music-hall, ose tout, même l’impensable : croiser Fréhel avec Chopin, forcer Dvorak à dérouler un tapis rouge à sa pin-up, faire dîner l’exotisme et le classicisme au même banquet que Brassens.

Et de souligner qu’une telle démarche n’est pas à la portée du premier auteur-compositeur venu :

Pilleur ? Voleur ? Vulgaire ? Non. Gainsbourg est un érudit, et met son incommensurable culture au service de pièces populaires. Il s’agit presque d’une démarche didactique. Et qui diffère au final assez peu sur le principe de celle du sample.

Une démarche qui se rapproche de celle de David Bowie, pour Olivier Julien, musicologue spécialiste des musiques populaires à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV) :

Gainsbourg, Bowie, deux génies de la musique contemporaine. Est-ce à dire qu’une telle race d’artiste n’est pas prête de faire d’autres petits, même parmi ceux qui se réclament de lui ? Olivier Julien est pessimiste :

On préfèrera finir sur une note plus gaie : le chanteur débutant qui peinait à boucler ses fins de mois est un des rares artistes français dont la renommée a largement et de façon durable dépassé la francophonie, comme en témoigne les nombreuses reprises/emprunts, en particulier par des Anglo-Saxons : Beck [en], Mick Harvey [en], ex-guitariste de Nick Cave and the bad seeds, Blonde Redhead ou encore Elysian fields dans la compilation Great jewish music, la boucle (de sample) n’en finit pas d’être bouclée.

La plupart des citations de notre application sont extraites de la biographie de Gilles Verlant, Gainsbourg, disponible en livre de poche.

Textes et sons : Sabine Blanc et Julien Goetz

Design : Loguy

Développement : Pierre Roméra

Image de une tOad rehaussée par Loguy CC by – nc pour OWNI /-)

Écoutez les reprises de Gainsbourg par des artistes d’OWNImusic

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[App] Trente ans d’éducation aux médias en Europe http://owni.fr/2011/02/28/app-trente-ans-deducation-aux-medias-en-europe/ http://owni.fr/2011/02/28/app-trente-ans-deducation-aux-medias-en-europe/#comments Mon, 28 Feb 2011 20:32:10 +0000 Sabine Blanc et Ophelia Noor http://owni.fr/?p=48427 Ne pas se fier aux effets d’annonce sur la déclaration de Bruxelles sur l’éducation aux médias tout au long de la vie, dévoilée officiellement jeudi prochain : avant elle, bien des initiatives similaires ont été publiées, depuis la déclaration de Grünwald en 1982.
Autant de textes destinés à plaider la cause de l’éducation aux médias auprès des législateurs européens, pour que les principes se transforment en politiques concrètes dans chaque pays. Des processus lents, aux résultats concrets faibles. Inversement, le législateur n’a pas traîné pour mettre en place la dérégulation des télécoms quand, en parallèle, l’environnement médiatique évoluait à grande vitesse.

Cette timeline présente les principaux éléments nécessaires pour comprendre les enjeux de l’éducation aux médias et son évolution depuis trente ans.

RETROUVEZ NOTRE DOSSIER SUR LA DÉCLARATION DE BRUXELLES ET SUR L’EDUCATION AUX MEDIAS TOUT AU LONG DE LA VIE.

Textes : Ophelia Noor et Sabine Blanc
Design : Marion Boucharlat
Développement : Julien Kirch

Image CC Flickr Aggie Morganti

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Albin Serviant : MXP4, précurseur du social music game http://owni.fr/2011/01/13/albin-serviant-mxp4-pre-curseur-du-social-music-game/ http://owni.fr/2011/01/13/albin-serviant-mxp4-pre-curseur-du-social-music-game/#comments Thu, 13 Jan 2011 12:38:00 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=29547

Cliquer ici pour voir la vidéo.

MXP4 développe et propose des outils et applications web pour les musiciens et les labels, mettant en valeur les contenus pour un usage ludique via les réseaux sociaux.

Albin Serviant, son PDG, a accepté de répondre à nos questions et évoque avec nous son parcours, mais surtout celui d’MXP4, start-up dont il a pris la tête début 2009. Partant en 2007 de l’idée que l’expérience musicale serait interactive dans le futur, ses fondateurs (parmi lesquelles Gilles Babinet) ont participé à la réinventer par le biais d’applications musicales permettant à l’internaute de jouer avec les artistes.

Si au départ l’innovation était principalement autour d’un “format” elle est aujourd’hui principalement déployée sur Facebook, MXP4 ayant rapidement saisi les opportunités qu’offre le premier réseau social mondial, à commencer par ses plus de 500 millions d’inscrits. Avec une moyenne de 15 minutes passées à jouer avec une application il semblerait que l’idée du jeu puisse s’imposer auprès d’un large public.

En s’orientant encore plus clairement sur le créneau du jeu vidéo musical à la fin de l’été (avec le jeu “David Guetta”) la start up est passée à la vitesse supérieure en proposant une expérience plus complète et qui permet e dynamiser considérablement la relation fan/artiste en impliquant le premier de manière active.

Les innovations prévues pour les prochaines semaines devraient confirmer que MXP4 a atteint sa vitesse de croisière et va renforcer encore plus les ponts entre musique et social gaming. Une idée du futur ?

Retrouvez Albin Serviant sur Twitter : @albinserviant

Interview réalisée par Valentin Squirelo et Loïc Dumoulin-Richet

Montage : Romain Saillet

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